La situation macroéconomique arrêtée au 10 mai 2019

Alors qu’on est dans l’attente de la formation du premier cabinet de l’ère Tshisekedi, l’actualité économique et financière du pays reste dominée par les consultations avec le FMI au titre de l’article IV de ses statuts du 22 mai au 4 juin. État des lieux.

AU SEIN du ministère des Finances, il y a une équipe d’experts appelée « Comité technique de suivi et d’évaluation des réformes (CTR). Ce service analyse la situation macroéconomique du pays dans le cadre du suivi de la mise en œuvre du programme économique du gouvernement (PEG). Ce suivi s’articule autour de quatre axes : l’évolution économique et financière récente sur les plans international et national, la situation des finances publiques, le PEG et les dossiers spécifiques.  Alors, quelle a été la situation au pays et dans le monde avant l’ouverture des négociations avec les experts du Fonds monétaire international (FMI) à Kinshasa.

Sur le plan international 

Les prévisions de croissance du produit intérieur brut (PIB) dans la zone euro ont été revues légèrement à la baisse à 1,2 % en 2019 et 1,5 % en 2020, contre 1,9 % en 2018, soit 0,1 point de moins qu’attendu précédemment pour les deux années, dans un contexte d’incertitudes sur le commerce mondial et l’éventualité d’un « Brexit » sans accord.  

Aux États-Unis, la croissance a été plus forte que prévue au premier trimestre de 2019, soit 3,2 %, tandis que le taux de chômage est tombé à son plus bas niveau depuis 1969 à 3,6 %. Les données de la balance commerciale du mois de mars, publiées le jeudi 9 mai, font apparaître une baisse du déficit des biens avec la Chine depuis avril 2016. 

En Afrique, les pays de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (CEMAC) souffrent d’une pénurie d’accès aux monnaies étrangères, pénalisant ainsi ménages et entreprises. La Banque des États d’Afrique centrale (BEAC) pointe la responsabilité des banques commerciales, qui font la rétention des devises à l’étranger et sollicitent parallèlement les concours de la Banque centrale. 

Au 10 mai, d’une semaine à l’autre, la parité euro-dollar s’est stabilisée à 1,12 dans un marché confronté au risque commercial entre la Chine et les États-Unis. Au 9 mai, le cours du cuivre a enregistré une baisse de 4,60 %, en se négociant à 6 102,00 dollars la tonne métrique, contre 6 396,00 la semaine d’avant. En ce qui concerne l’or, son cours s’est établi à 1 281,34 dollars, contre 1 270,84 dollars une semaine auparavant, soit une hausse de 0,83 %.  Quant au cours du cobalt, d’une semaine à l’autre, il a enregistré une variation quasiment nulle en se négociant à 34 500,00 dollars la tonne. S’agissant du cours du baril de pétrole, à Londres, le prix du baril du pétrole s’est établi à 70,69 dollars, contre 70,52 dollars une semaine plus tôt, soit une hausse de 0,24 %. À New York, le prix du baril a enregistré une hausse de 10,7 % et s’est négocié à 62,46 dollars,  contre 70,00 dollars, une semaine auparavant. Les produits agricoles se sont négociés à 10,66 dollars (+2,40 %) la livre ; 421,75 dollars (-2,65 %) la tonne et 126,65 dollars (-4,8 %) la tonne, respectivement pour le riz, le blé et le maïs.

Sur le plan national

Le taux de croissance du PIB réel de l’année 2018, estimé sur la base de réalisations de production à fin décembre, s’est établi à 5,8 %, contre 3,7 % en 2017.  Ce niveau de croissance est tiré par le secteur primaire (+4,7 points) grâce au dynamisme de la branche industries extractives, suivi du secteur secondaire (+0,6 point) et du secteur tertiaire (+0,5 point). Au niveau du secteur primaire, il s’observe une croissance sectorielle de 11,0 % en 2018, contre 5,3 % en 2017. Cette consolidation de la croissance résulte d’une accélération à 16,9 % de la production des industries extractives, contre 7,8 % en 2017, induisant ainsi une contribution de 4,4 points à la croissance économique, contre 2,0 points une année plus tôt. L’amélioration de l’activité productive ainsi observée tient à la reprise des activités de Kamoto Cooper Company (KCC) et à la hausse de la production minière des entreprises Mikas Mining et Anvil Mining. 

Cependant, les résultats de l’estimation à fin décembre révèlent une perte de croissance du PIB hors mines qui s’est ralentie à 1,8 % en 2018, contre 2,4 % en 2017, traduisant ainsi une plus grande vulnérabilité de l’économie congolaise en cas d’un choc sur les cours des produits miniers. Avec ces réalisations, le taux de croissance économique de l’année 2019 est révisé à 5,9 %, contre 5,6 % initialement prévu. 

S’agissant du baromètre de conjoncture, la confiance des chefs d’entreprise s’est fortement améliorée au mois de mars à la suite entre autres du regain de confiance affiché par les entrepreneurs évoluant dans le secteur de la construction. En effet, le solde global d’opinions des chefs d’entreprise s’est établi à +19,2 % au mois de mars, contre + 5,1 % enregistré en février. 

Au niveau des prix intérieurs, après avoir observé un ralentissement au mois de mars, le mois d’avril a connu une accélération du rythme de formation des prix. En effet, le taux d’inflation mensuel s’est établi à 0,370 % en avril, contre 0,275 % en mars. 

S’agissant de l’évolution hebdomadaire, l’inflation de la deuxième semaine du mois de mai s’est située à 0,078 % (+0,004 point) au niveau national et à 0,073 % (-0,006 point) à Kinshasa. Cette inflation est consécutive à la légère hausse des prix des céréales, des légumes, des services de restauration et des matériels de téléphonie et de télécopie. En cumul, l’inflation a atteint 1,509 % au niveau national et 1,565 % à Kinshasa. En glissement annuel, l’inflation est de 4,289 % au niveau national et 3,790 % à Kinshasa. Toutes choses restant égales par ailleurs, l’inflation annualisée se situerait à 4,185 % au niveau national et 4,341 % à Kinshasa, contre un objectif de 7 %.