Le sort de la société suspendu aux décisions de l’assemblée générale

Prévue pour se tenir en octobre, l’assemblée générale de la Minière de Bakwanga (MIBA) a été repoussée à novembre. La session est très attendue parce que d’elle dépend le sort de la société. En février, la MIBA a conclu un contrat d’amodiation avec la firme chinoise Fametal, appartenant au groupe CRAA International Trade, cotée à la bourse de Shanghai, de ses périmètres de la rivière Sankuru. Leur potentiel est estimé à quelque 200 000 carats par an. Fametal compte une filiale active dans l’ex-Province Orientale, Gold Dragon Resources. Selon l’accord, les redevances et autres droits d’accès à ces concessions serviraient à financer en partie le plan de relance de la MIBA, interrompu en août 2014, et pour lequel le gouvernement a déjà décaissé 10 millions de dollars sur un montant total évalué à 20 millions.

Le gouvernement cherche actuellement des partenaires étrangers pour exploiter en joint-venture diverses sections des concessions de la MIBA, qu’il s’agisse des lits des rivières Luela et Lumyamya (240 000 carats par an) ou du gisement de Makumbi, dans la rivière Kasaï. Le contrat chinois n’a pas malheureusement été finalisé dans la transparence. Assorti d’un prêt de 4 millions de dollars, il a été signé par des personnes non qualifiées et sans être soumis au préalable à l’examen et à l’approbation du conseil d’administration après l’avis favorable du ministre des Mines sur l’éligibilité de l’amodiataire. Le directeur général de la MIBA, Kazadi Mabika, un ancien de Sengamines, avait alors écopé d’une suspension pour avoir engagé la société à l’insu du président du conseil d’administration. Il est actuellement en conflit judiciaire avec ses collègues du conseil d’administration.

Fametal a déjà participé au renflouement de sociétés congolaises à participation publique en échange d’accès aux ressources minières. En 2012, l’entreprise avait conclu, via une autre filiale, Corner Stones Resources, un accord de partenariat exclusif avec la Société minière de Kilomoto (SOKIMO), propriété à 100 % de l’État), en vue de l’exploitation de l’or alluvionnaire dans ses concessions.

C’est en avril 2011 que la MIBA a livré une première production de diamant industriel destinée à l’exportation, trois ans après, parce qu’elle ne produisait plus de pierres précieuses faute d’équipements adéquats et modernes. Ce nouveau départ a été rendu possible grâce à une enveloppe de 10 millions de dollars du gouvernement. La société a longtemps été l’une des principales compagnies minières du pays. Sa reprise est importante pour l’économie de la province car, autour d’elle, se développe de nombreux emplois, surtout ceux des mineurs artisanaux.

Habituée à dépasser 600 000 carats de production par trimestre à son apogée, la MIBA atteignait à peine 120 000 carats au premier trimestre 2008, quelques mois avant sa fermeture. Une baisse qui a atteint des sommets avec une production de moins de 30 000 carats, alors que Kinshasa envisageait de dépasser le million de carats de production.