Les Anglais, nababs du football

Le cabinet d’étude Deloitte dévoile son classement des 20 clubs de football les plus riches. Il confirme la suprématie de la Premier League, devant la Liga espagnole. Le PSG, seul club français dans ce palmarès, rétrograde d’une place, mais peut rêver d’avenir.

 

Dans le football, c’est comme dans la vraie vie. Il y a les fortunés, et les très fortunés. Le cabinet d’étude Deloitte publie chaque année son classement des clubs qui engrangent les plus gros revenus. Ils sont tous Européens et, fait marquant, ce sont les Anglais qui ont le portefeuille le plus garni. Manchester United, comme l’an dernier, arrive en tête. Le club du nord de l’Angleterre a pu ainsi s’offrir Paul Pogba, Zlatan Ibrahimovic, et maintenant la star chilienne Alexis Sanchez, payée à prix d’or, tout comme l’entraîneur José Mourinho.

D’après Michael Tapiro, directeur de Sport Management School, école dédiée aux métiers du sport business, c’est le résultat d’une conjoncture et d’une stratégie ultra payante : « à partir du moment où l’on a des droits télévisés qui permettent une manne financière énorme, plus l’exploitation du stade fabriqué en fonction de son besoin, on se retrouve forcément avec un levier de fans et du merchandising. Ça permet de se payer les bons joueurs pour le mercato, parce que le club s’enrichit de manière presque vertueuse. »

La richesse d’un club ne dépend donc pas que de la fortune de l’investisseur. 9 autres clubs de la Premier League figurent dans ce top 20 : Manchester City, Arsenal, Chelsea, Liverpool, Tottenham, Leicester, West Ham, Southampton, Everton. Ce championnat est surpuissant, grâce aux droits télés astronomiques, et malgré l’affaiblissement de la livre sterling.

La Liga espagnole se porte bien elle aussi. Le Real Madrid est 2e de ce classement, juste derrière Manchester. Barcelone est 3e, l’Atletico Madrid 13e. Avec leurs socios (les supporteurs-actionnaires), avec leur renommée à l’étranger notamment en Asie, avec leurs mégastars, Ronaldo, Messi, voire Griezmann, qui font vendre des maillots et bien d’autres choses.

En France, le Paris Saint-Germain compte également sur cette manne, grâce aux arrivées de Neymar et Mbappé. Mais pour l’instant, le club et ses investisseurs qatariens, rétrograde encore d’une place (la 7e) avec « seulement » 486 millions de revenus. Michael Tapiro attribue ce retard aux droits télés du championnat français bien inférieurs à ceux de ses voisins, mais souligne que « l’air de rien », le Paris Saint-Germain est devant les clubs italiens, qu’il n’y a qu’un club allemand (le Bayern Munich) devant lui. « Le PSG a mis très peu de temps à devenir l’un des grands acteurs du football mondial, avec un stade qui contient moins de 50 000 personnes. » Le spécialiste pense qu’à terme, « avec un stade optimisé, avec un centre de formation où l’on pourra garder les bons joueurs et pourquoi pas les vendre, on se retrouvera avec un modèle économique qui tiendra la route. » Ce qui dépendra des droits audiovisuels, qui sont en train d’être renégociés en France, et aussi tout de même des performances sur le terrain, et surtout en ligue des champions. Le grand test aura lieu dans les prochaines semaines justement face au Real Madrid.