On a parlé diversification économique et création d’emplois à Brazzaville

Le président de la République a compris que l’avenir de la RDC sera économique ou ne le sera pas. Décidément, il ne rate pas une seule occasion où il est question de l’avenir économique du continent africain. Le voilà dans la capitale congolaise d’en face, aussitôt après avoir marqué de son empreinte Sultani Makutano 5.

LE THÈME de la 5è édition du Forum Investir en Afrique (FIA) qui vient de se tenir à Brazzaville, du 10 au 12 septembre, est bien à propos : « tirer parti des partenariats pour promouvoir la diversification économique et la création d’emplois dans les économies africaines ». Depuis 2015, pratiquement, à la suite de la chute des cours des matières premières sur les marchés mondiaux, les pays africains, surtout ceux qui dépendent de l’exportation des ressources du sous-sol, ont senti la nécessité de diversifier leurs économies et de créer des emplois notamment dans l’agriculture pour l’avenir du continent. Avec une population plus jeune et qui croît le plus rapidement sur la Terre (1,3 milliard de personnes d’ici 2030), l’Afrique se doit de créer au minimum un million d’emplois chaque mois pour répondre aux besoins croissants des populations. 

Les assises de Brazzaville, la capitale de la République du Congo, qui ont réuni environ 600 participants, se sont penchées sur comment soutenir au mieux la diversification économique et la création d’emplois en Afrique. Il s’est agi d’un tour d’horizon des progrès réalisés en vue de jeter les perspectives. Ça été l’occasion pour les participants de partager les expériences en matière de mobilisation des investissements du secteur privé, aux côtés des efforts déployés par le secteur public pour stimuler l’activité économique et la création d’emplois. 

Les débats ont tourné autour de cinq principales thématiques, à savoir le développement du capital humain, la révolution numérique, l’innovation et la nouvelle économie des services, les partenariats public-privé (PPP) et le climat des affaires, l’industrialisation et les chaînes de valeur mondiales, et les solutions énergétiques respectueuses du climat. 

Plusieurs chefs d’État africains ont été présents à Brazzaville : Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo de la RDC, Paul Kagame du Rwanda, João Lourenço de l’Angola), Faustin Archange Touadera de la République centrafricaine, Macky Sall du Sénégal, sans oublier Denis Sassou Nguesso, hôte du forum. Par ailleurs, Pékin a dépêché à ces assises Xu Hongcai, le vice-ministre aux Finances. « Le Forum Investir en Afrique reste l’une des clés du développement du continent africain qui ne doit pas être condamné à l’immobilisme », a déclaré le président Denis Sassou Nguesso, lors de l’ouverture du forum. 

Le message de Fatshi

En premier VRP (vendeur, représentant, placier) de la République démocratique du Congo, Félix Antoine Tshisekedi a présenté son pays comme « une terre d’opportunités pour les investisseurs », notamment dans le secteur de l’énergie. 

Pour le chef de l’État congolais, le modèle de développement qu’il a choisi porte sur la construction des centrales électriques de taille moyenne et des micros centrales, en dehors du grand barrage d’Inga. « Nous sommes conscients que l’investisseur, qu’il soit public ou privé, sera particulièrement attentif à l’évolution du climat des affaires dans mon pays », a déclaré Félix Antoine Tshisekedi. En marge du forum, sept protocoles d’accord et accords-cadres ont été signés avec la Chine afin d’accélérer les investissements et diversifier les économies africaines. 

Ils portent sur les secteurs des PME, du ciment, de l’électricité en République du Congo; ainsi que la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale. Xu Hongcai, le vice-ministre chinois aux Finances, a indiqué que la Chine va collaborer avec la Banque mondiale et d’autres institutions financières internationales pour développer une coopération tripartite avec l’Afrique, promouvoir la coopération Sud-Sud et stimuler le développement diversifié et durable en Afrique. 

C’est pour la première fois en Afrique qu’il y a eu autant de chefs d’État africains et de participants au FIA. Cette importante présence des dirigeants africains témoigne de l’intérêt qu’ils accordent désormais aux rendez-vous consacrés à la promotion de la coopération multilatérale et aux opportunités d’investissement sur le continent. Le 5è FIA a été organisé conjointement par le gouvernement brazzacongolais, le ministère chinois des Finances, la Banque chinoise de développement et le Groupe de la Banque mondiale. 

Créé en 2015, le FIA est organisé chaque année, alternativement en Chine et dans une ville africaine, comme plate-forme internationale réunissant plusieurs parties prenantes, des représentants des secteurs privé et public de Chine et d’Afrique, des institutions internationales et régionales, des partenaires au développement et des groupes de réflexion pour approfondir le dialogue sur les politiques de développement, partager les expériences et discuter des opportunités d’affaires afin de soutenir les investissements et le développement durable sur le continent. 

Le premier forum s’est tenu à Addis-Abeba, en Éthiopie, en juin 2015, sur le thème « Des partenariats pour accélérer l’investissement, l’industrialisation et les résultats en Afrique ». La deuxième rencontre a eu lieu à Guangzhou, en Chine, en septembre 2016, sur « Comment encourager l’échange d’expériences, stimuler l’investissement, renforcer les complémentarités et favoriser une prospérité partagée ». Ces deux éditions ont abordé un ensemble des sujets cruciaux fondés sur les priorités de développement de l’Afrique. 

Le troisième forum qui s’est tenu à Dakar, au Sénégal, en septembre 2017, a, quant à lui, fait valoir que le statu quo ne suffirait pas pour relever les nombreux défis auxquels le continent africain est confronté et pour ouvrir la voie à de nouvelles opportunités d’investissements qui mettraient à profit la technologie et l’innovation afin de libérer le potentiel de l’Afrique. Enfin, la quatrième rencontre a eu lieu, en septembre 2018, à Changsha dans la province du Hunan en Chine, autour du thème « Comment attirer et mobiliser les investissements du secteur privé, tant nationaux qu’étrangers, pour transformer les économies africaines et créer des emplois dont l’Afrique a tant besoin ».