Paramètres macroéconomiques : le gouvernement veille au grain

La réunion hebdomadaire du Comité de conjoncture économique du mardi 12 mai a été présidée comme à l’accoutumée par le 1ER Ministre. Autour de la table, les membres de ce comité ont fait le point de la situation économique, surtout après que les prix du carburant à la pompe ont été revus à la baisse.

SYLVESTRE Ilunga Ilunkamba, le 1ER Ministre, et les membres du Comité de conjoncture économique du gouvernement (Budget, Plan, Commerce exté- rieur, Économie nationale, Mines, Finances et Banque centrale du Congo), élargi à la Fédération des entreprises du Congo (FEC) et à l’Association nationale des entre- prises publiques (ANEP), se sont penchés la semaine dernière sur

le comportement de l’économie nationale face aux effets de la pan- démie de Covid-19 dans le pays. À l’issue de cette séance de travail, Jean Baudouin Mayo Mambeke, le vice-1ER Ministre, ministre du Budget, a fait savoir que « le gouvernement reste attentif aux paramètres macroéconomiques pour atténuer les effets négatifs du Covid-19 sur l’économie natio- nale ». Par ailleurs, évaluant les mesures économiques prises aupa-

ravant, notamment la baisse, après négociation avec la profession pétrolière, des prix du carburant à la pompe de « manière à influerpositivement sur le vécu quotidien des populations », le gouvernement compte sur « les responsables poli- tico-administratifs des provinces » pour la faire appliquer à l’intérieur du pays, ainsi que les autres efforts tendant à maîtriser et/ou réduire les effets de la crise sanitaire sur la population. Il appartient donc aux exécutifs provinciaux de « négocier, à leur tour, avec les associations de transporteurs » pour obtenir des baisses de prix sur les tarifs de transport en commun, a insisté Mayo Mambeke.

Disons-le, les prix du carburant à la pompe ont une incidence di- recte sur les tarifs de transport en commun mais aussi sur celui de marchandises. D’ailleurs, le car- burant fait partie des « produits stratégiques » dans le pays, et dont le gouvernement s’est toujours em- ployé à avoir le contrôle. À cause donc de la spéculation, en cette période de l’état d’urgence sani- taire, les conducteurs de bus, taxis- bus, voire de motos, ont tendance à imposer leur tarif, une pratique jugée illégale.

Levée de barrières

Pour y mettre fin, le gouverne- ment a pris une série de mesures, notamment l’instruction d’Acacia Bandubola Mbongo, la ministre del’Économie nationale, qui enjoint les gouverneurs de province de s’impliquer pour faire les prix du carburant en provinces et donc ceux du transport en commun. « Lorsqu’un élément important de la structure des prix varie au-delà de5%,ilestdebonnefoiquela structure soit revue à la baisse », a déclaré le ministre du Budget. « Le gouvernement attend des autorités politico-administratives la fixation des nouveaux prix en harmonie avec les associations de chauffeurs afin de permettre à la population

d’économiser en terme de ménage », a-t-il expliqué.
C’est dans cet effort d’atténuer les effets de la pandémie de Covid-19 sur l’économie nationale que Sylvestre Ilunga Ilunkamba a reçu, le même mardi 12 mai, à son cabinet de travail, Willy Itsu Ndala Asang et Jean Marie Peti Peti, respective- ment gouverneurs des provinces du Kwilu et du Kwango, qu’accompa- gnait Serge Makongo, le président de l’Assemblée provinciale du Kwilu. Didier Mazengu Mukanzu, le ministre des Transports et des Voies de communication, a égale- ment pris part à cette séance de travail qui a consisté en l’évaluation de la mesure de levée de barrières sur les routes de desserte agricole pour faciliter l’acheminement des produits agricoles vers Kinshasa et de lutter ainsi contre la hausse des prix pendant l’état d’urgence sani- taire. Une des retombées de cette mesure est sans doute la baisse sen- sible des prix à Kinshasa de certains produits vivriers en provenance de ces deux provinces. Le ministre des Transports et des Voies de commu- nication se réjouit, par exemple, que le sac des cossettes de manioc soit passé de 80 000 FC à la mi-mars à 55 000 FC actuellement. L’occasion faisant le larron, ces autorités poli- tico-administratives provinciales ont exposé au 1ER Ministre les « problèmes auxquels font face les deux provinces », notamment le fonctionnement des institutions provinciales, tout en réitérant leur engagement dans la lutte contre le Covid-19.