Trésorerie : l’accroissement des dépenses non contraignantes inquiète

Dans le cadre de consultations avec le FMI, quatre thèmes sont au menu : le maintien de la stabilité macroéconomique; l’amélioration de la gouvernance; la viabilité de la dette publique; la compétitivité de l’économie; l’amélioration du climat des affaires et l’inclusivité de la croissance.

LE PLAN de trésorerie (PTR) du mois d’avril s’est clôturé avec un solde excédentaire de 311 047 milliards de nos francs, résultant des recettes publiques de 1 037,913 milliards de francs (soit 116 % des prévisions) et des dépenses de 726 867 milliards de francs (soit 85 % d’exécution). Ces excédents du mois d’avril ont permis d’absorber le déficit du premier trimestre 2019 de 45 342 milliards de francs, d’améliorer la position débitrice du Trésor auprès de la Banque centrale du Congo (BCC) et de dégager les marges de trésorerie nécessaires pour couvrir les dépenses contraignantes au début de chaque mois suivant, telles que les salaires. Hormis la Direction générale des douanes et accises (DGDA), qui n’a atteint les prévisions du PTR, les recettes de la Direction générale des impôts (DGI) et de la Direction générale des recettes administratives, domaniales, judiciaires et de participations (DGRAD) ont été supérieures à leurs projections. 

Par ailleurs, le PTR du mois de mai, indique, à la date du 10, un déficit provisoire de 38 701 milliards de francs, découlant des recettes publiques de 42 425 milliards de francs et d’un total des dépenses de 81 126 milliards de francs. Les grandes masses de dépenses exécutées à ce jour sont constituées des dépenses de fonctionnement exécutées à une hauteur de 48 896 milliards de francs, des dépenses en capital à 4 894 milliards de francs et les salaires de 4 572 milliards de francs. Le solde cumulé du Trésor au 10 mai dégage provisoirement des marges positives de 227,004 milliards de francs. 

La position nette du gouvernement dans l’ensemble du système bancaire est déficitaire de 152 416 milliards de nos francs au 10 mai. Auprès de la BCC, grâce aux excédents mensuels du Trésor du mois d’avril, cette position s’est améliorée et a atteint un débit de 320 299 milliards de francs. Dans les banques commerciales, le Trésor est créditeur de 167,887 milliards de francs.

Au niveau du plan d’engagement budgétaire, le volume total des encours au 10 mai a connu une hausse de 18 277 milliards de francs par rapport à la semaine d’avant, et se situe à 224 991 milliards. Cette augmentation s’explique par l’accroissement des dossiers des dépenses non contraignantes, amortie par une diminution de ceux des dépenses contraignantes dont les montants sont passés, respectivement de 53 982 milliards et 152 732 milliards à 44 267 milliards et 180 724 milliards. Par ailleurs, les données de la phase à payer demeurent toujours indisponibles. 

Plan de trésorerie de la BCC 

L’exécution du plan de trésorerie de la BCC à fin avril s’est clôturée par un léger excédent de 2,0 millions de nos francs, découlant des encaissements de 33 970 milliards et des décaissements de 33 968 milliards. En cumul annuel à fin avril, l’exécution du plan de trésorerie de la BCC affiche un excédent de 44,0 millions de francs.

Concernant le marché de changes, le marché des changes a été marqué par une relative stabilité du franc congolais sur les deux segments. En effet, le dollar s’est échangé à 1 640,96 FC à l’interbancaire et à 1 665,00 FC au parallèle, soit d’une semaine à l’autre des dépréciations correspondantes de 0,02 % et de 0,07 %.

Au niveau du budget en devises, l’exécution du budget en devises au 6 mai s’est soldée par un déficit mensuel de 0,08 million de dollars, résultant des recettes de 16,45 millions et des dépenses de 16,53 millions. Cette situation a porté le stock des réserves de change à 1 129,49 millions de dollars, équivalant à une couverture de 4 semaines et 3 jours d’importations des biens et services.

Dans le secteur monétaire, au terme de la réunion du Comité de politique monétaire (CPM), du 30 avril, la BCC a décidé d’assouplir les conditions monétaires via la baisse du taux directeur, soit de 14 % à 9 %, en rapport avec le maintien de la stabilité macroéconomique. Les coefficients de la réserve obligatoire sur les dépôts en devises à vue et à terme sont maintenus respectivement à 13 % et 12 %, et ceux pour les dépôts en monnaie nationale à vue et à terme à 2,0 % et 0,0 %. Le Bon BCC continue à être utilisé comme instrument pour réguler la liquidité sur le marché. 

L’évolution de quelques agrégats du secteur monétaire indique, au niveau de l’offre de la monnaie, une diminution hebdomadaire de la base monétaire de 12,6 milliards de francs, situant ainsi le stock à 2 704,3 milliards. Cette régression de la monnaie centrale s’explique par la baisse aussi bien des avoirs intérieurs nets que des avoirs extérieurs nets respectivement de 6,3 milliards de francs et 6,2 milliards de francs. Au niveau des composantes, cette décroissance est localisée au niveau de la circulation fiduciaire à hauteur de 9,9 milliards. Pour ce qui est de l’encours global des Bons BCC, il est demeuré à 40,0 milliards de francs, soit une injection annuelle de 2,5 milliards. Cet encours est constitué de 5,0 milliards pour les Bons à 7 jours ; 17,5 milliards pour ceux de 28 jours et 17,5 milliards pour 84 jours. Le compte courant des banques a connu une baisse hebdomadaire de 2,7 milliards, se situant à 974,7 milliards. Rapproché à la moyenne notifiée de la réserve obligatoire de 938,1 milliards, il se dégage un niveau des avoirs libres des banques de 36,6 milliards de francs. Pour la fixation des objectifs de la politique monétaire, seule la cible de l’inflation est fixée. Son évaluation au 2 mai indique qu’elle demeure sous contrôle.

Programme économique 

Dans le cadre de consultations au titre de l’article IV des statuts du Fonds monétaire international (FMI) prévues, du 22 mai au 4 juin 2019, quatre thèmes sont retenus : maintenir la stabilité macroéconomique grâce aux politiques budgétaire et monétaire appropriées ; améliorer la gouvernance ; assurer la viabilité de la dette publique dans un contexte d’accroissement des investissements publics (notamment dans les infrastructures) et promouvoir la compétitivité de l’économie, l’amélioration du climat des affaires et l’inclusivité de la croissance. 

Assainissement 

Dossiers spécifiques. La paie du mois d’avril est globalement clôturée, à l’exception de celle des agents du secteur de la Santé dans les provinces du Maniema et de l’ex-Bandundu, suite à une surséance des opérations demandée à l’Ordonnancement par la Direction de la paie. Cette décision fait suite aux  modifications importantes enregistrées sur les fichiers émanant du secrétariat général à la Santé. En attendant, les travaux sont en cours pour l’intégration des résultats de l’assainissement du fichier. S’agissant des préparatifs de la paie du mois de mai courant, le titre y relatif a déjà été transféré à la BCC, cette dernière est en train de créditer les opérateurs de paie. Le dispositif mis en place atteste que la paie sera lancée conformément au calendrier de la paie.