Un mort lors de la dispersion d’une foule en colère au Nord-Kivu

KINSHASA, (AFP) – Une personne a été tuée dimanche au moment de la dispersion par la police et l’armée d’une foule en colère dans la province du Nord-Kivu, dans l’Est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris dimanche de source militaire.

“Dans la localité de Kabuyaya (…) des bandits se sont mêlés à la population et ont commencé à piller. (…) La population s’en est pris à la maison d’un major des FARDC”, les Forces armées de la RDC, a déclaré à l’AFP le colonel Hamuli, porte-parole militaire dans la province riche et instable du Nord-Kivu.

“Débordée, la police a appelé l’armée pour disperser conjointement la foule. Malheureusement, une personne a été tuée lors des tirs de sommation”, a-t-il ajouté.

Dans un communiqué, la fédération d’associations Société civile du Nord-Kivu (SCNK) explique qu’un manifestant a “succombé sur le coup” à un tir “à bout portant” provenant de militaires, et ajoute qu’un autre manifestant “a reçu une balle au bras”.

Selon elle, les “militaires” auraient procédé à des tirs d'”armes lourdes et légères pour tenter de disperser les manifestants”. Une version démentie par le colonel Hamuli, expliquant qu’on “ne peut pas disperser les manifestants avec des armes lourdes!”

La foule a été prise de colère en apprenant le meurtre du chef de la localité de Kabuyaya, survenu dans la nuit de samedi à dimanche.

Le colonel Hamuli a précisé qu’il avait “été victime d’un meurtre à son domicile commis par des assaillants non identifiés”. “Une autre personne qui se trouvait chez lui est décédée ce matin (dimanche) de ses blessures”, a-t-il dit.

La SCNK explique pour sa part que la population a attribué le meurtre à des “éléments incontrôlés de l’armée régulière” et des habitants se sont donc mis dimanche à l’aube à “détruire les habitations où logent les militaires non cantonnés”.

Par ailleurs, a-t-elle indiqué, des jeunes et des femmes ont manifesté en “scandant des chansons hostiles” à l’armée et demandé le départ du régiment en place.

Le colonel Hamuli a indiqué que le calme était désormais revenu.

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