Un sujet guinéen se livrait au trafic des espèces rares

Cinquante-quatre pointes d’ivoire ont été saisies au courant de ce mois à Kinshasa. À la suite d’une plainte introduite par la Direction générale des douanes et accises (DGDA), le parquet général près la cour d’appel de Gombe a procédé à la perquisition du domicile d’un sujet guinéen. Selon les premiers éléments de l’enquête, le suspect, qui habite dans la commune de Barumbu, aurait plusieurs autres nationalités. 

La prise est particulièrement intéressante : 54 pointes d’ivoire d’un poids total de 139 kg. Le butin a été retrouvé dans la chambre de l’intéressé, sous le lit du suspect qui, alerté, avait pris la poudre d’escampette avant que les hommes du parquet et les autorités de la DGDA n’arrivent sur les lieux. Personne n’a pu livrer la moindre information sur le fugitif. La DGDA a reçu entres autres pour missions la lutte contre la fraude douanière, les narco-trafiquants, la protection des espèces rares, etc. Le trafic des pointes d’ivoire a pris de l’ampleur ces derniers temps en Afrique, en général, et en RDC, en particulier. Parmi les plus grands demandeurs de pointes d’ivoire au monde, on trouve plusieurs pays asiatiques.

Poursuite de l’enquête 

Outre les 54 pointes d’ivoire saisies, le parquet a trouvé du matériel et des intrants pour fabriquer de la fausse monnaie. À ce stade, le parquet ne veut pas prendre aucun risque. L’enquête se déroule en toute discrétion, même si le principal incriminé est en cavale. La DGDA a conclu depuis quelques mois un accord de collaboration avec quelques services publics en vue de mener avec succès ses  missions de lutte contre la fraude douanière et la protection des espèces rares. Des protocoles de collaboration ont été signés notamment avec la police nationale, la Direction générale de migration (DGM), Interpol et la police judiciaire dans le but de réprimer tout auteur avéré de fraude douanière et d’autres abus à l’exportation ou à l’importation de marchandises.

Démanteler le réseau 

En RDC, le système judiciaire est généralement clément envers ce genre de hors-la-loi. Souvent arrêtés avec forte médiatisation, les trafiquants se retrouvent quelque temps après, libres, dans les rues de la capitale. Une source proche du dossier a indiqué que le parquet s’attelle à démanteler le réseau mis en place par des trafiquants en espérant qu’à l’issue de l’enquête en cours, un procès sera organisé. De façon générale, les délinquants étrangers sont refoulés dans leur pays d’origine, avant de réapparaître plus tard sous de fausses identités. Vendue au marché noir, une pointe d’ivoire peut rapporter jusqu’à 10 000 dollars, selon les spécialistes.