Selon Roll Back Malaria (RBM), l’organisme mondial en charge de la lutte contre le paludisme, il est possible, d’ici 2030, de réduire de 90% les conséquences du paludisme. Cet objectif ambitieux nécessitera un peu plus de 6 milliards d’euros par an. En contrepartie, le monde économisera 4000 milliards d’euros en sauvant plus de 10 millions de vies.
Car la maladie « freine le développement économique, compromet la sécurité alimentaire empêche les enfants d’aller à l’école », assure Fatoumata Nafo Traoré, directrice générale RBM. « Investir pour atteindre les nouvelles cibles 2030 de lutte contre le paludisme permettra d’éviter presque 3 milliards de cas de contamination et de sauver plus de 10 millions de vies. Si nous pouvons atteindre ces cibles, le monde pourrait générer un montant stupéfiant de 4000 milliards de dollars US de production économique additionnelle sur la période 2016-2030 » a-t-elle declaré sur TV5 Monde.
À ce jour, le paludisme fait environ un demi million de morts par an, dont 90% sont des enfants de moins de 5 ans. La situation est en train de s’aggraver, particulièrement dans les pays qui ont souffert de l’épidémie d’Ebola. Dans ces pays, la mobilisation de toutes les ressources de santé contre Ebola, a permis au paludisme de regagner du terrain. Selon la revue The Lancet, rien qu’au Liberia, en Guinée et en Sierra-Leone, le paludisme a fait 11 000 morts supplémentaires durant cette période, soit autant que toutes les victimes de la fièvre Ebola.