La lutte contre l’insécurité alimentaire nécessite beaucoup d’imagination de la part du gouvernement. D’où ce programme qui sera mis en route avec la collaboration d’universités et autres centres afin de stimuler et de diversifier la production agricole.
Dans la décennie 1970-1980, le secteur agricole contribuait à plus de la moitié de l’économie nationale. C’était notamment grâce aux nombreaux produits d’exportation comme l’hévéa, le café, le coton et le maïs. Aujourd’hui, tout cela n’est qu’un lointain souvenir. Le pays importe presque tout, y compris certains fruits et légumes. Pour remonter la pente et assurer une relance durable du secteur, le gouvernement a décidé de redynamiser l’activité agricole en commençant par la recherche. Pour gagner ce pari, les universités et centres de recherche ont été mis à contribution. Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Jean-Chrysostome Vahamwiti, a ainsi procédé, le 27 septembre, au lancement de 32 projets de recherche agricole innovante avec un financement évalué à 570 000 dollars répartis entre toutes les provinces, chacune selon ses spécificités. La province du Bandundu recevra 45 000 dollars pour des recherches dans le domaine de la culture du manioc et du maïs, de la pisciculture et de la fertilité du sol, tandis que le Bas-Congo se consacrera à la culture du manioc et de la banane pour le même montant.
L’Equateur bénéficiera de la même enveloppe pour la recherche sur la pisciculture et l’élevage de canes, alors que le Kasaï-Occidental aura 50 000 dollars pour la pisciculture, l’élevage de caprins et la gestion de la fertilité du sol. Le financement du Kasaï-Oriental, qui est de 40 000 dollars, concerne des projets sur l’agriculture, la pisciculture et le maïs. Le Katanga, à travers les projets sur la volaille et la gestion des ressources naturelles, aura 35 000 dollars. Kinshasa, avec 55 000 dollars, développera des projets sur l’aviculture et le manioc. Le même montant est aussi prévu pour le Nord-Kivu et le Sud-Kivu qui, dans leurs projets, prévoient respectivement des recherches sur la culture du bananier et du haricot ainsi que la pisciculture, l’élevage et la culture du riz. L’exécution de ces trente-deux projets doit permettre aux institutions de recherche, aux universités et organisations paysannes de jouer pleinement leur rôle dans le domaine de la recherche et de l’encadrement, comme le veut le Programme national d’investissement agricole (PNIA), dont l’une des priorités est la lutte contre l’insécurité alimentaire.
D’autres objectifs spécifiques sont à placer dans le même programme : exhortation à la recherche, constitution d’une banque de donnée sur la base de travaux de recherche, l’appui des étudiants et autres universitaires à ces derniers et, enfin, l’organisation d’un forum d’interaction de tous les intervenants dans le secteur agricole. Les acteurs chargés d’animer ces activités sont l’Institut international d’agriculture tropicale (IITA), chargé du pilotage conformément au contrat signé le 24 juin avec le gouvernement, les sept antennes de l’Institut national pour l’étude et la recherche agricole (INERA) ainsi que onze universités et instituts.