Le Grand Inga couvre toute la puissance potentielle du site d’Inga, soit quelque 41 000 mégawatts. C’est un ensemble de huit centrales dont Inga III, basse chute, constitue la première phase. Pour chaque centrale hydroélectrique, la priorité d’achat de 30% sera concédée aux Sud-Africains. Inga III, basse chute, aura une capacité installée de 4 755 mégawatts et Inga III, haute chute, 3 030. Sur Inga IV, on installera 4 200 mégawatts ; sur Inga V, 6 970 ; tandis que sur Inga VI, VII et VIII, on aura respectivement 6 680 mégawatts, 6 700 et 6 740.
Les chutes d’Inga forment une série de rapides sur le fleuve Congo de 96 m de nivelés. Le groupement AECOM-EDF qui a réalisé l’étude de faisabilité en octobre 2012, a proposé le développement du site hydroélectrique du Grand Inga par phases. Le gouvernement a approuvé cette étude au détriment du projet de la firme SNC Lavilin, pourtant retenu en 2008. Ce projet consistait à construire huit tunnels de près de 8 000 m de long pour puiser de l’eau dans la vallée de Nkokolo, en vue d’alimenter les turbines d’Inga III. Les experts de la Banque africaine de développement (BAD) et de la Banque mondiale ont rejeté cette option à la suite de l’effondrement d’un tunnel du barrage Gilgel II, en Éthiopie en 2010. La vallée de Nkokolo alimente déjà les barrages Inga I et II qui disposent respectivement de 6 et 8 turbines. Le plan SNC Lavilin proposait l’installation de 52 turbines de 750 mégawatts chacune. La centrale d’Inga III basse chute comprendra une usine et des systèmes d’adduction et de fuite d’eau en aval des raides de Kanza. Mais, en tenant compte des pertes de production, l’étude du groupement AECOM-EDF estime le productible de la centrale à 36 600 GWh par an. Le premier kilowatt sera disponible entre 2018 et 2020.