Une rumeur folle avait circulé dans la capitale, allant jusqu’à faire état d’une mesure tendant à convertir les comptes en devises en francs. Les services de la Banque centrale persistent et signent que rien de tel n’est programmé. Bien au contraire, ils rassurent les opérateurs économiques, ainsi que tous les détenteurs de comptes en devises qu’« aucune modification allant dans le sens de les convertir d’office en francs ne sera apportée ni au décret-loi n°004/2001 du 31 janvier 2001, portant circulation concomitante du franc congolais et des monnaies étrangères, ni à la réglementation de change qui consacre la liberté dans la détention de la monnaie ». Même si la BCC et le gouvernement préconisent que le dénouement des transactions se fasse en francs sur toute l’étendue du territoire national.
Tout est fonction de stabilité
L’évolution du taux de change entre le dollar et le franc influence, en grande partie, l’activité économique en transmettant des signaux crédibles sur l’état de santé de l’économie nationale. Ainsi, l’un des objectifs de la politique monétaire de la BCC est de maintenir la stabilité de la monnaie nationale, tout en palliant les dérapages budgétaires dans le but de maintenir la stabilité macro-économique. Le taux de change se dépréciait, en partie, à cause du creusement du déficit public, intégralement financé par la planche à billets. C’est pourquoi la BCC continue de mener une politique prudente et restrictive pour l’appréciation du franc et pour lui permettre de dégager des excédents monétaires. C’est ainsi que la mise en circulation des coupures à valeur faciale élevée est fonction de la stabilité du franc. Tout cela pour réduire la dollarisation.
Par ailleurs, la dimension du secteur bancaire s’accroît. Après la restructuration qui a conduit à la liquidation de certaines banques (Nouvelle Banque de Kinshasa, Banque de crédit agricole, BCCE, BCD…), la BCC s’emploie à la bancarisation, en en agréant des nouvelles. Actuellement, le secteur compte 18 banques commerciales. À ce jour, on compte environ 2 millions de comptes (environ 6 % des Congolais) dont la plupart sont dans le secteur de la microfinance. Avec plus de 4,7 milliards de dollars de total bilan, le secteur bancaire congolais reste relativement modeste et l’un des plus faibles en Afrique. Mais il connaît une croissance très rapide et offre un très fort potentiel. De même, la marge de progression pour les activités de banque de financement est importante. Les banques commerciales s’ouvrent peu à peu aux très petites entreprises (TPE) et aux petites et moyennes entreprises (PME) grâce à l’installation des institutions de microfinance, notamment Equity ProCredit Bank et Afriland First Bank… Moins de 5 % des 2,5 millions de TPE et PME ont actuellement accès aux financements bancaires classiques.