Selon les estimations de la Banque centrale du Congo (BCC), seulement moins de 6 % des Congolais utilisent actuellement une des 18 banques commerciales agréées ou d’autres services financiers formels. Les taux d’inclusion financière et de bancarisation – moins de 25 % pour une population de plus ou moins 70 millions d’habitants – sont parmi les plus bas de l’Afrique. On estime, par ailleurs, la masse monétaire circulant hors banques à environ 4 milliards de dollars. Un pactole que lorgnent les banques, les coopératives d’épargne et de crédits, et les institutions de microfinance. L’introduction du mobile banking dans le système national de paiement est un objectif majeur pour la BCC en vue de l’accroissement du taux de bancarisation et d’inclusion financière.
Depuis quelques années, la Banque centrale a entrepris avec le concours du Fonds monétaire international (FMI) la réforme de l’intermédiation financière à travers les avancées technologiques. Ces embellies du système bancaire peuvent donner à penser que désormais l’activité économique jouit en RDC des apports accrus du capital à travers l’intermédiation financière. Pourtant, la situation générale est contrastée en raison de la persistance de l’économie informelle qui est soutenue par une désintermédiation financière dont témoigne la vigueur du cambisme et la circulation monétaire hors banque de 4 milliards de dollars contre des dépôts bancaires moins importants. Seule la Rawbank a atteint 1 milliard de dollars des dépôts. Ces effectifs des comptes sont insignifiants (moins de 10 millions) au regard d’une population de plus 70 millions d’âmes. Il s’agit sans doute du taux de bancarisation parmi les plus faibles au monde. La poussée de la bancarisation face à la faiblesse des dépôts pousse nombre d’observateurs avisés à s’interroger sur ce que cachent les clairs-obscurs du secteur bancaire.