L’adhésion de la République démocratique du Congo à la zone de libre-échange de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) a été au menu de l’entretien que le nouveau ministre du Commerce extérieur, Aimé Boji Sangara Banamyirwe, a récemment accordé à l’ambassadeur de la RDC auprès de cette institution sous régionale et directeur des affaires politiques et du mécanisme d’alerte rapide de l’Afrique centrale, Baudouin Hamuli Kabarhuza. Le projet est encore en gestation mais l’intégration régionale est une exigence de l’Union Africaine (UA) dans le cadre de la mise en place d’un marché commun africain, a indiqué l’émissaire du secrétaire général adjoint de la CEEAC en charge des questions économiques. Baudouin Hamuli souhaite vivement que la RDC prenne le leadership du processus de la mise en œuvre de cette zone de libre-échange devant lever derechef les barrières douanières entre les États de la sous-région.
D’après Baudouin Hamuli, la zone de libre-échange de la CEEAC est une opportunité réelle pour développer l’économie au niveau de l’ensemble de la région. Mais il y a un problème. Près de trois ans, après l’adhésion de la RDC à la zone de libre-échange du Marché commun de l’Afrique australe et orientale (COMESA), les Congolais n’en perçoivent pas encore de réelles retombées socio-économiques. Par ailleurs la RDC s’est vite retrouvée en difficulté pour payer ses cotisations à cette organisation. C’est un privé qui s’en est chargé, renseigne-t-on dans les milieux d’affaires.
Le montant n’a pas été divulgué, mais des sources auprès de la Fédération des entreprises du Congo (FEC), renseignent que c’est le directeur général de GECOTRANS, en même temps vice-président national en charge des PME de la FEC, président national des commissaires en douanes de la RDC et administrateur à la Chambre de commerce et de l’industries franco-congolaise, Dieudonné Kasembo Nyembo, 53 ans, qui a effacé d’un trait l’ardoise des arriérés de la RDC auprès du COMESA. Dieudonné Kasembo a également payé pour le Burundi. Par conséquent, les représentants de ces deux États membres du Marché commun de l’Afrique australe et orientale sont contraints de lui apporter leur vote lors de l’élection pour la vice-présidence de CBC/COMESA prévue dans les prochains jours.
Implanter une banque de la ZEP
« Je vais travailler pour sensibiliser et impliquer les acteurs économiques congolais sur l’existence, le rôle et l’intérêt de CBC pour la RDC. Ce pays regorge de potentialités devant profiter à son économie, aux pays de la région pour une croissance inclusive qui profitera à leurs populations », a-t-il déclaré. Oscar du leadership des Managers africains en 2014, diplômé de Hautes Distinctions de la Palme de l’Excellence du Leadership en 2015 et IQC (International Quality Crown) en 2016, Dieudonné Kasembo compte contribuer, à travers les résolutions de différentes assemblées, à résoudre les difficultés que rencontrent les milieux d’affaires de la RDC, peu informés à ses yeux. Plusieurs propositions ont été faites sur les assurances, les facilitations en matière de circulation des personnes, sur les normes devant être respectées par tous les pays de la région. « Je pèserai de tout mon poids pour que la banque de la ZEP s’implante rapidement en RDC et réponde aux besoins de financements de l’économie à des conditions meilleures et pour que le partenariat local soit développé », poursuit-il. Et de renchérir : « Nous travaillerons pour que la réciprocité soit appliquée concernant l’immigration des opérateurs économiques de la région car, en RDC, le prix du visa pour les ressortissants des pays membres est très élevé alors que dans les autres pays, c’est juste 50 dollars ». Lauréat de Business Initiative Directions/Londres-UK, de World Quality Commitment Award 2015, de Business Initiative Directions/Paris-France, de Gold Quality Achievements Award 2015, et d’European Society for Quality Research/Londres/UK, Kasembo déplore une certaine mollesse des États francophones au sein du COMESA. Il tient, une fois élu à la vice-présidence de la CBC, à « comprendre et trouver une solution pour le problème de la non transmission des documents traduits en français pour les membres des pays francophones ». C’est ce qui justifie, regrette-t-il, l’inaction des pays francophones dans la vie de CBC. Son leitmotiv : travailler pour attirer beaucoup de privés au CBC et trouver des moyens pour notre politique.