La grande dépendance de l’Europe aux combustibles fossiles (pétrole, gaz et charbon) comporte plusieurs inconvénients. Elle expose les consommateurs et les entreprises à une flambée des prix préjudiciable et coûteuse, menace la sécurité économique et favorise le changement climatique. La concurrence mondiale autour des ressources naturelles va s’intensifier, exerçant des pressions sur l’environnement. C’est ainsi que l’Union Européenne (UE) a mis en place une politique de développement durable à même de contribuer à atténuer ces pressions. Pour atteindre ses objectifs en ce qui concerne le changement climatique, la recommandation faite aux pays membres de l’UE est de réduire les émissions à un rythme plus soutenu et exploiter les nouvelles technologies, telles que les énergies éolienne et solaire ou le piégeage et le stockage du carbone.
Renforcer la compétitivité
L’UE recommande également aux pays membres de renforcer la résistance de leurs économies aux risques climatiques et la capacité à répondre aux catastrophes et à les prévenir. L’UE s’est donné le devoir d’accroître sa productivité et renforcer sa compétitivité. Elle doit maintenir son avance dans le domaine des solutions écologiques, surtout face à la concurrence grandissante de la Chine et de l’Amérique du Nord. Si elle atteint ses objectifs en matière d’énergie, l’Europe pourrait réduire ses importations de pétrole et de gaz de 60 milliards d’euros par an d’ici 2020. Ce qui serait bénéfique tant pour la sécurité de son approvisionnement énergétique que pour l’économie européenne dans son ensemble. Si les pays de l’UE progressent encore dans l’intégration du marché européen de l’énergie, ils pourront accroître leur Produit intérieur brut (PIB) de 0,6 à 0,8 %. En tirant 20 % de ses besoins en énergie de sources renouvelables, l’UE pourrait créer plus de 600 00 emplois sur son territoire, et 400 000 autres si elle parvient à améliorer son efficacité énergétique de 20 %. L’Union Européenne s’efforce donc de mettre en œuvre ses engagements en matière de réduction des émissions de manière à optimiser les bénéfices et à réduire les coûts, y compris en déployant des solutions innovantes sur le plan technologique.
Selon les experts de l’UE, promouvoir une croissance durable, c’est mettre en place une économie plus compétitive et à faibles émissions de carbone, exploitant les ressources de façon optimale et durable. C’est aussi protéger l’environnement, réduire les émissions et prévenir l’appauvrissement de la biodiversité; tirer parti de l’avance de l’Europe en matière de conception de technologies et méthodes de production écologiques; installer des réseaux électriques efficaces et intelligents. C’est enfin tirer parti des réseaux européens pour octroyer aux entreprises de l’UE – et notamment aux PME industrielles – un avantage compétitif supplémentaire; améliorer l’environnement des entreprises, notamment des PME; aider les consommateurs à faire des choix en toute connaissance de cause. En matière de croissance durable, les objectifs de l’UE consistent à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 20 % par rapport aux niveaux de 1990, d’ici 2020. L’UE est prête à pousser cette réduction à 30 % si d’autres pays développés prennent des engagements du même ordre et si les pays en développement consentent des efforts à la mesure de leurs moyens, dans le cadre d’un vaste accord mondial. Ils consistent également à faire passer la part des sources d’énergie renouvelables dans la consommation finale d’énergie à 20 %; accroître de 20 % son efficacité énergétique.
Les initiatives phare
L’Union Européenne envisage de favoriser une croissance durable au moyen de deux initiatives phare: une Europe efficace dans l’utilisation des ressources. Pour favoriser le passage vers une économie à faibles émissions de carbone, efficace dans l’utilisation des ressources, il faut découpler notre croissance économique de l’utilisation des ressources et de l’énergie, en poursuivant les objectifs suivants: réduire les émissions de CO2; promouvoir une plus grande sécurité énergétique; réduire l’intensité avec laquelle les ressources sont exploitées et consommées. Mais aussi au moyen d’une politique industrielle à l’ère de la mondialisation. L’Union Européenne a besoin d’une politique industrielle qui soutienne les entreprises – et plus particulièrement les PME – afin de les aider à s’adapter à la mondialisation, à sortir de la crise économique et à réaliser la transition vers une économie à faibles émissions de carbone. Cette politique doit: promouvoir l’esprit d’entreprise, afin de rendre les entreprises européennes plus réactives et plus compétitives; prendre en compte tous les éléments d’une chaîne de valeur de plus en plus internationale, de l’accès aux matières premières aux services après-vente.