La SCPT poursuit les démarches auprès de l’ICANNN, organisme international en charge de la gestion cohérente des noms de domaine pour assurer le rapatriement effectif du domaine national « .cd » en RDC. Cet attribut de la souveraineté a été longtemps géré, de l’Afrique du Sud, par un ressortissant congolais, un certain Tshimanga, qui se serait rempli les poches. Il menaçait régulièrement de couper la RDC du monde si le gouvernement ne lui transférait pas, à temps voulu, son dû. Puis, le .cd, serait passée entre les mains d’une dame burundaise, a-t-on appris au ministère des Poste, Télécommunications et Nouvelles technologies de la communication (PT&NTIC). Ce que nos sources à l’Hôtel de Poste n’ont ni infirmé ni confirmé. Sinon qu’un comité de gestion du domaine .cd a été mis en place sous la houlette du ministère de tutelle afin de réunir tous les éléments logistiques et organisationnels, dont les serveurs automatiques, des partenaires de backup, formation technique, etc.). La SCPT indique par ailleurs qu’en 2014, elle a pu gagner quelque 15 804 dollars du produit .cd. Et rien en 2015. Alors que les négociations se poursuivaient encore afin que le domaine.cd passe sous la gestion et le contrôle exclusifs du nom de domaine racine national.
Par ailleurs, en tant que garant de l’accessibilité universelle des services de télécommunications de base en RDC, la SCPT achève les études de faisabilité relatives aux infrastructures urbaines dans les villes de Kinshasa, Lubumbashi et Matadi. Il s’agit de l’établissement d’un réseau de fibre optique de proximité, le FTTx, Fiber to the home/Fiber to the building, reliant les maisons et les immeubles résidentiels ainsi que la migration du réseau CDMA (Code division multiple access) existant à un réseau de dernière génération non autrement identifié par la SCPT. Qui indique toutefois que quelques contrats ont été signés et permettront de proposer les services de télécommunications de détails à la clientèle grand public ainsi qu’aux PME et autres organisations de taille moyenne qui se multiplient dans les trois villes. Selon de récentes estimations du ministère en charge des PME, quelque 2,5 millions de micro-entreprises seraient opérationnelles dans la capitale et sa périphérie. Les services que la SCPT devra offrir seront regroupés sous le format « Triple play », à savoir l’accès Internet haut débit, le bouquet de télévision ainsi que le service de téléphonie fixe alors que la téléphonie mobile a déjà été expérimentée à l’interne à la SCPT avec un succès plutôt mitigé.
Quant à la fibre optique, elle pose un problème fondamental dans sa conception, font comprendre les experts de la SCPT. Puisque l’option d’une infrastructure enterrée et en pleine terre a été levée, le choix du câble à fibre optique aurait dû être celui d’un câble armé, anti-rongeur et anti-termite. Ce qui n’a pas été fait, déplore une équipe mixte d’experts SCPT et CITCC (chinois) qui a récemment inspecté la fibre depuis son point d’atterrage à Muanda jusqu’à Kinshasa, à la suite des coupures répétées de la connexion. Par ailleurs, hormis les sites équipés d’un shelter, les équipements hébergés dans les bâtiments en dure de la SCPT ne bénéficieraient pas d’un niveau de sécurité conforme aux normes de contrôle d’accès, de détection/extinction de l’incendie, d’étanchéité, etc.
En 2016, la SCPT a remplacé 6 km de câble de fibre optique et 2 km des fourreaux PEHD à hauteur de Matadi Kibala, de l’avenue Allemagne à Matadi Mayo. Cependant, l’exploitation de la liaison entre Muanda et Kinshasa accuse aussi de faiblesse du NOC (Network operating center). En clair, les procédures d’exploitation ne sont pas clairement définies. Mais la SCPT s’estime confiante quant à l’avenir d’autant plus que les travaux de maintenance de la fibre se poursuivent. Seul bémol, le sous-traitant chinois de China International Telecomunication Construction Corporation menace de rompre le contrat de maintenance à défaut du paiement d’une dette de 2 millions de dollars contractée par le DG suspendu Didier Musete sans que le conseil d’administration ne soit au courant, apprend-on.