Prévue pour le 31 janvier, la fin du Projet d’appui à la réhabilitation et à la relance du secteur agricole (PARRSA) sera constatée le 30 novembre prochain. Selon une source du ministère de l’Agriculture, deux raisons expliquent ce report. Premièrement, les négociations en vue d’un financement additionnel entre la Banque mondiale et le gouvernement congolais. Deuxièmement, le projet va s’étendre à d’autres territoires dans sa zone d’intervention. Le PARRSA est une initiative du gouvernement congolais financée par l’Agence internationale de développement (IDA) du Groupe de la Banque mondiale, avec un don en DTS (droits des tirages spéciaux) de 120 millions de dollars. Il avait été approuvé le 10 mars mais mis en œuvre le 15 décembre 2010. Opérationnel dans les provinces du Sud et du Nord-Ubangi, de la Mongala et dans la ville de Kinshasa, le PARRSA devait se terminer le 15 décembre 2015. Il a été prorogé jusqu’au 31 janvier 2017. La Banque mondiale a dépêché à Kinshasa, du 23 au 31 janvier, une mission d’évaluation en vue d’un financement additionnel.
Cette mission a été conduite conjointement par Amadou Oumar Ba, spécialiste principal en agriculture et chargé de projet pour la supervision et Nora Kaoues, économiste agricole principale et chargée de projet pour le financement additionnel, ainsi que d’autres experts de la Banque mondiale. Cette délégation est venue « confirmer les objectifs du Projet, ses composantes, les arrangements institutionnels, le cadre des résultats du projet ainsi que l’importance des sauvegardes sociale et environnementale; conduire des négociations liées à cette évaluation avec le gouvernement », a-t-on expliqué au siège-pays de la Banque mondiale à Kinshasa.
Bilan globalement positif
Le PARRSA vise un objectif : augmenter la production agricole et améliorer la commercialisation de la production agricole et animale des petits producteurs à la base dans zones cibles. Il opère à travers trois composantes : l’amélioration de la production agricole et animale (49,42 millions de dollars) en vue d’introduire 450 géniteurs mâles caprins et 1 600 coqs améliorateurs ; l’amélioration des infrastructures de commercialisation en zones rurales (50,58 millions de dollars), le renforcement des capacités des ministères de l’Agriculture, de la Pèche et de l’Élevage, ainsi que du Développement rural, ainsi que la gestion et le suivi-évaluation (20 millions de dollars).
Après six ans d’activités, le PARRSA aligne des réalisations considérables. On retiendra notamment la réhabilitation de 2 122 km des routes de desserte agricole, la construction des marchés à Isabe et à Bobito au Sud-Ubangi, à Businga au Nord-Ubangi, à Ndobo dans la Mongala. Plus de 2 800 tonnes de semences améliorées ont été produites, 2,8 millions de volailles vaccinées contre la pseudo peste aviaire et 572 026 petits ruminants vaccinés contre la peste des ruminants. Des coqs améliorateurs et des boucs géniteurs ont été introduits auprès de 21 000 éleveurs dans la zone du Projet. Plusieurs activités sont en cours d’exécution.
Elles seront consolidées et pérennisées par le financement additionnel négocié entre la Banque mondiale et le gouvernement congolais. Estimé à 75 millions de dollars, ce financement sera accordé sous forme de crédit pour une durée de trois ans. Le financement additionnel permettra d’étendre les activités du PARRSA au territoire de Libenge au Sud-Ubangi et à celui de Bongandanga dans la Mongala. Le montant cumulé de l’engagement de la Banque mondiale dans le secteur agricole s’élève actuellement à 455 millions de dollars, soit 15 % de l’engagement total de cette institution en République démocratique du Congo. Le directeur des opérations de la Banque mondiale en RDC, Ahmadou Moustapha Ndiaye, l’a fait savoir à l’occasion du lancement des activités de communication du mois de novembre 2016 dédié à l’agriculture.
En ouverture de cette campagne, il a déclaré que la part réservée au PARRSA couvre la partie nord du pays, où les interventions sont focalisées dans l’ancienne province de l’Équateur. Le projet s’occupe de la relance des cultures vivrières et de la réhabilitation des routes de desserte agricole en vue d’accroître la productivité des cultures vivrières. Le PARRSA a permis de toucher 105 000 ménages. Le coordonnateur national du PARRSA, Alfred Kibangula, a indiqué que les fonds alloués à ce projet visent aussi à améliorer la commercialisation de la production agricole et animale des petits producteurs dans les zones ciblées (Sud-Ubangi, Nord-Ubangi, Mongala et Pool Malebo, dans la ville de Kinshasa).