Quelque 40 délégués des pays membres de la Commission des forêts d’Afrique centrale (COMIFAC) se sont employés à faire l’état des lieux des différents mécanismes de financement de la lutte contre le changement climatique déjà opérationnels. Ils se sont donné rendez-vous du 13 au 16 mars à Kigali, où ils ont dressé une liste des projets prioritaires à financer pour la sous-région dans le cadre de l’application de l’Accord de Paris. Il sied de rappeler que la question de financement de la lutte contre le réchauffement climatique en faveur des pays du Sud a constitué un sujet épineux marqué par d’importantes divergences de points de vue entre les pays industrialisés et les pays émergents lors de la conférence de Paris. La République démocratique du Congo devrait ratifier l’Accord de Paris sur l’environnement ou le COP 21, sauf imprévu, au cours de cette session parlementaire.
Le Fonds carbone
La Banque mondiale a annoncé fin 2016 avoir inscrit la RDC dans son portefeuille de Fonds carbone (FCPF) pour son programme de réduction des émissions de Maï-Ndombe. La RDC devra recevoir quelque 90 millions de dollars. Mais le décaissement n’est pas de sitôt. Autant que la cagnotte de 200 millions de dollars pour l’Initiative des forêts de l’Afrique centrale (CAFI) pourtant annoncée en mode urgence. En février, la CAFI n’a versé que 10 millions de dollars, par ailleurs, à « un système de suivi des forêts en République démocratique du Congo pour lutter contre le changement climatique », a indiqué le porte-parole de la MONUSCO, Félix-Prosper Basse, lors d’un récent point de presse hebdomadaire des Nations unies à Kinshasa. Basse a laissé entendre que l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) va apporter son appui technique à la mise en œuvre du Système national de surveillance des forêts (SNSF), élaboré avec le financement du Fonds national REDD (FONAREDD). Cet appui permettra de produire des données fiables et de qualité sur les forêts afin de lutter efficacement contre le changement climatique causé par la déforestation et la dégradation des forêts.
Selon le fonctionnaire onusien, le système de surveillance suivra l’évolution de la couverture forestière en RDC, ainsi que les principaux événements de déforestation afin de produire des informations essentielles pour que le pays puisse répondre aux exigences de conventions internationales, telles que la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Il a ajouté, en outre, que ces informations sont cruciales pour la mise en œuvre du mécanisme de réduction des émissions dues à la déforestation et à la dégradation des forêts (REDD+) qui nécessite des évaluations fiables des stocks de carbone forestier et des changements des stocks de carbone.
Le porte-parole de la MONUSCO a également indiqué que précédemment l’initiative des forêts d’Afrique centrale avait contribué au financement du FONAREDD de la RDC, à hauteur de 200 millions, pour combattre les pratiques non durables dont l’exploitation forestière illégale, aux côtés d’autres partenaires. La CAFI rassemble six pays partenaires d’Afrique centrale, à savoir le Cameroun, le Gabon, la Guinée-Équatoriale, la République Centrafricaine, la République du Congo et la République démocratique du Congo.