La Juventus a fait jeu égal, voire mieux dans le premier quart d’heure, tout au long d’une première période d’un niveau exceptionnel dans l’intensité, la discipline tactique et la qualité technique. A l’image des deux buts sublimes de Ronaldo et Mandzukic. Mais la Vieille Dame était vraisemblablement en surrégime. Elle a été incapable de tenir ce rythme en seconde période alors que le Real, lui, a haussé le sien.
Les Madrilènes se sont installés dans le camp turinois, récupérant les ballons de plus en plus haut et ils ont fait une différence définitive en marquant deux fois en trois minutes, peu après l’heure de jeu. Ils ont poursuivi leur domination jusqu’au bout, corsant même l’addition en fin de match, pour décrocher une victoire amplement méritée. Comme leur titre de champion d’Europe. Le 12e pour un Real sans rival sur le Vieux Continent.
Les joueurs : Cristiano Ronaldo, toujours plus haut
Il n’y a pas eu photo dans le duel attendu entre Cristiano Ronaldo et Gianluigi Buffon. CR7 a dominé les débats avec un doublé qui lui permet de terminer avec 10 buts dans cette phase à élimination directe, 12 sur cette édition en Ligue des champions et 106 sur l’ensemble de sa carrière dans cette compétition. Et bientôt un cinquième Ballon d’Or. Dans son sillage, Luka Modric a livré un récital, Toni Kroos a été déterminant dans la relance et Isco par son activité. Karim Benzema, Sergio Ramos, Dani Carvajal, qui revenait pourtant de blessure, et Marcelo ont aussi réussi leur finale.
A la Juve, le collectif a cédé en seconde période et les performances individuelles s’en sont ressenties à l’image des prestations de Miralem Pjanic, Alex Sandro, Leonardo Bonucci ou Sami Khedira. Les plus grosses déceptions viennent probablement de Paulo Dybala et Dani Alves, transparents. Mais Gonzalo Higuain, malgré une remise inspirée sur le but de Mario Mandzukic, n’a pas été plus brillant. Le Croate, auteur d’un but génial, restera certainement le meilleur Turinois, même s’il a lui aussi eu beaucoup plus de mal en seconde période. Buffon ne pouvait pas grand-chose sur les quatre buts.
Le facteur X : La récompense de Casemiro
C’est l’homme de l’ombre, Casemiro. Celui qui fait le sale boulot. Qui passe son temps à compenser les déplacements des autres pour leur permettre de briller. Parfois en utilisant des moyens pas vraiment licites. Tout ce travail ingrat, il l’a encore fait à Cardiff. Plutôt très bien d’ailleurs. Et il a été récompensé. C’est grâce à sa prise d’initiative, une frappe des 25 mètres, que le Real a pris un avantage décisif dans ce match. Oui, le Brésilien a eu de la réussite car la déviation de Sami Khedira a battu Buffon sur ce coup. Mais cette réussite, l’indispensable Casemiro l’a bien méritée.
La stat : 3
2014, 2016, 2017. Trois sacres en Ligue des champions quatre ans. Le Real Madrid a cette particularité d’avoir remporté les cinq premières Coupes d’Europe des clubs champions, alors ce n’est pas totalement exact de dire qu’il est plus que jamais le roi du Vieux Continent. Mais c’est bel et bien le cas. Trois, c’est aussi le nombre de buts que la Juve avait encaissés sur l’ensemble du tournoi avant cette finale. Le Real lui en a mis quatre en un match. Ça en dit suffisamment long sur la supériorité du club merengue. Une supériorité royale. Comme le Real.
La question : Où s’arrêtera Zidane ?
Il n’est sur le banc du Real Madrid que depuis un an et demi. Il a déjà deux titres de champion d’Europe et un titre de champion d’Espagne à son actif. Et les superlatifs commencent sérieusement à manquer pour qualifier le parcours de Zinédine Zidane à la tête du club merengue. Peu nombreux sont les entraîneurs qui ont remporté deux titres de champion d’Europe. Ils sont encore plus rares à l’avoir fait sur deux années consécutives. Et ils ne sont que deux à avoir réussi cette performance lors de ses deux premières années en tant qu’entraîneur. José Villalonga. Et Zidane
Tout ce que Zizou touche semble se transformer en or. A Cardiff, il a encore fait les bons choix. Aligner Isco plutôt que Gareth Bale, titulariser Dani Carvajal qui n’avait pas joué depuis un mois, trouver les bons ajustements à la pause pour que son équipe domine la seconde période et battre cette Juve sur un tel score…. Il y a certainement une part de réussite dans ce que fait Zidane, mais il y a surtout beaucoup de talent. En cet espace d’un an et demi, le Français est déjà arrivé au sommet. Ce sera compliqué d’aller encore plus haut. Mais pour Zizou, il n’y a manifestement rien d’impossible.