Le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) a institué la date du 5 juin comme celle de la Journée mondiale de l’environnement. Elle est célébrée depuis de nombreuses années et soulève régulièrement les questions essentielles de la protection de l’environnement et ses conséquences sur la qualité de vie des populations et la survie de la planète Terre. Le PNUE a établi une liste de points noirs sur lesquels un effort particulier doit être fait en urgence. Parmi ces points noirs, la lutte contre la destruction de la couche d’ozone, la lutte contre la déforestation, la lutte contre la désertification et la sécheresse, la préservation de la qualité des réserves d’eau… Le bilan que fait le PNUE chaque année à l’occasion de cette journée n’est pas très flatteur car peu de ces objectifs ont été atteints à ce jour depuis le cri d’alarme lancé à la conférence RIO + 20.
Le développement économique est souvent pointé du doigt par les instances internationales qui tentent de promouvoir un développement raisonné respectueux de l’environnement. C’est le fameux développement durable… Le clivage entre les pays dits développés et les pays en voie de développement est effarant. Si les économies européennes prennent de plus en plus en compte ces problématiques dans leur développement, ça n’est pas encore le cas de l’économie américaine souvent très en retrait sur toutes ces questions, et celle de certains pays du sud-est asiatique où les recommandations sont surtout considérées comme « l’expression de l’égoïsme des pays riches ».
À l’ère de la consumérisation
En 2012, la directrice générale de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Irina Bokova, avait adressé à l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement un message riche de promesses. « Nous voulons un avenir où nous pourrons vivre dans un environnement sain en entretenant des liens solides avec la nature et des relations sociales riches et diversifiées. », déclarait-elle. Pour cela, la création d’un environnement florissant, c’est-à-dire des « économies vertes » est le passage obligé. À l’ère de la consumérisation, par exemple, les déchets électroniques ont représenté environ 47 millions de tonnes en 2016 dans le monde contre 39,8 millions en 2013. Il faut sensibiliser davantage les sociétés lors de la journée mondiale de l’environnement et les accompagner dans le reconditionnement avant d’envisager le traitement du matériel collecté (informatique ou mobile) en déchet électronique. Seuls 7 % des équipements informatique et mobile sont recyclés alors qu’une deuxième vie pour ses matériels existe. Les efforts pourraient davantage réduire la fracture numérique.
La protection de l’environnement continue à être une préoccupation majeure des divers acteurs nationaux, régionaux et locaux, alors qu’une coordination des efforts fait toujours défaut. Le changement de mentalités de ces divers acteurs requiert davantage de sensibilisation à tous les niveaux. Une approche participative est requise sous les divers angles, économique, politique, institutionnel, social, juridique, technologique et écologique.
Il y a cinquante ans, on pensait que la meilleure façon de protéger la nature était d’en interdire l’accès aux populations humaines. C’est peut-être difficile à croire aujourd’hui, a déclaré le 5 juin Irina Bokova.
« À présent, nous savons que c’est inexact. Nous savons désormais que, plus la relation entre les populations et leur environnement naturel est étroite, plus il est probable que ces populations mesurent l’importance de la nature et de sa biodiversité, du patrimoine et des ressources en eau, au service de leur propre bien-être et de l’avenir de la planète. », a-t-elle souligné dans son message. Cet esprit guide l’ensemble de l’action de l’UNESCO, qui s’incarne dans un réseau mondial, unique en son genre, de sites désignés par l’UNESCO, conçus pour rapprocher l’homme de la nature, en dessinant une nouvelle carte du monde – une carte d’unité et de paix, au-delà des frontières, entre les femmes et les hommes et leur environnement.
Ces sites, ce sont les réserves de biosphère UNESCO, les géoparcs mondiaux UNESCO et les sites du patrimoine mondial, qui recouvrent souvent des surfaces stratégiques ou des ressources en eaux souterraines essentielles. Ils rassemblent plus de 2 000 sites exceptionnels dans le monde, tous emploient les populations locales et sont très largement ouverts au public, car désormais c’est le plus sûr moyen de favoriser un développement plus inclusif et durable, respectueux des limites de la planète, a souligné la directrice de l’UNESCO.
« Les géoparcs sont des livres d’histoire à ciel ouvert qui nous emportent des millions d’années en arrière. Les réserves de biosphère sont des lieux où les communautés locales s’attaquent aux défis du développement en traçant de nouvelles voies sociales et économiques vers la durabilité. Géoparcs et réserves de biosphère combinent conservation, d’une part, et éducation et approches novatrices du développement local durable, comme l’écotourisme ou l’agriculture biologique, d’autre part. », a décrit Irina Bokova. D’après elle, tous ces projets sont mis en place localement, mais les sites appartiennent à un réseau mondial, unique en son genre, qui facilite l’échange des idées, des expériences et des meilleures pratiques à bien plus grande échelle.
L’eau relie l’homme à la nature, et nombre de sites du patrimoine culturel mondial de l’UNESCO illustrent comment l’humanité gère cette ressource en vue de l’obtenir, de la stocker, d’exploiter sa puissance et d’assurer sa conservation. Il suffit de regarder les aqueducs, jardins aquatiques, thermes et moulins qui parsèment nos paysages. « Aujourd’hui, j’invite tout un chacun à prendre un peu de temps dans sa vie bien remplie et à visiter un des sites de l’UNESCO. Pour un moment de contemplation, immergez-vous dans un jardin perse en Iran, où l’eau joue un rôle symbolique et ornemental étonnant.
Dans le géoparc mondial de Tumbler Ridge, au Canada, nagez dans des lacs alpins à l’eau cristalline et dormez sous les étoiles. Ou partez en randonnée dans la réserve de biosphère de Mujib, en Jordanie, qui s’étend par endroits à 420 mètres au-dessous du niveau de la mer, grâce à sa proximité avec la mer Morte. », a lancé la directrice générale de l’UNESCO. À l’occasion de la Journée mondiale de l’environnement 2017, elle a invité tous les pays à « tirer le meilleur parti » des sites désignés par l’UNESCO. Et par-dessus tout, elle a invité les femmes et les hommes où qu’ils soient à « se connecter à la nature qui les entoure, car c’est elle qui confère beauté, sens et harmonie à nos vies. »