Le constat qui se dégage du tour dans le pays est sans appel. Les installations électriques sont dans un état vétuste. Souvent dans l’opinion, on confond le rôle de l’État et celui de la SNEL dans le secteur de l’électricité. C’est dans le rôle de l’État de construire les ouvrages ou les infrastructures qu’il met à la disposition de la SNEL pour leur gestion. Quinze centrales hydroélectriques totalisant 2 416 MW sont sous gestion de la SNEL. Mais près de la moitié des groupes sont actuellement à l’arrêt. Les installations électriques datent de l’époque coloniale, à l’exception des centrales Inga I et II, ainsi que de la centrale de Mobayi-Mbongo construites dans les années 1970 et 1980.
Les centrales hydroélectriques sont réparties en réseaux.
Ainsi, on a le Réseau Ouest qui comprend : Inga I (mise en service en 1972, avec six groupes de 58,50 MW chacun, pour une puissance totale installée de 351 MW), Inga II (en service depuis 1981-1982, avec 8 groupes de 178 MW chacun, pour une puissance totale installée de 1 424 MW), Zongo I (en service depuis 1955, avec 2 groupes de 18 MW chacun, puis renforcée par 3 autres groupes de 13 MW chacun en 1985. Puissance totale installée 75 MW), Sanga (1932-1949, dotée de 6 groupes de 1,92 MW pour une puissance totale de 11,52 MW), Mpozo (1934, 2 groupes de 1,10 MW, soit une puissance totale de 2,20 MW). Le Réseau Sud est constitué des centrales Nseke (1956-1957, 4 groupes de 62,10 MW, pour une puissance totale de 248,40 MW), Nzilo (1953-1954, 4 groupes de 27 MW, pour une puissance totale installée de 108 MW), Mwadingusha (1929, 3 groupes de 10,8 MW, puis renforcée en 1954 par 3 autres groupes de même capacité, soit une puissance totale installée de 68,4 MW), Koni (1950, avec 3 groupes de 14,40 MW, pour une puissance totale installée de 42,12 MW).
Tandis que le Réseau Est est fait de Ruzizi I (1958 avec 2 groupes de 6,30 MW, puis renforcée en 1972 par 2 autres groupes de 7,80 MW, pour une puissance totale installée de 28,20 MW). Il existe également des centrales qui sont classées « Réseaux isolés ». C’est notamment le cas de la centrale de Tshopo (1959, avec 2 groupes de 6,15 MW, renforcée en 1974 par 1 groupe de 6,50 MW, pour une puissance totale installée de 18,80 MW), Lungudi cédée à EDC (1949, avec 2 groupes de 0,78 MW, pour une puissance totale installée de 1,56 MW), Mobayi (1987, avec 3 groupes de 3,80 MW pour une puissance totale installée de 11,40 MW), Kyimbi (1954, avec 2 groupes de 8,60 MW, pour une puissance totale installée de 17,20 MW) et Kilubi (FARDC, avec 3 groupes de 2,86 MW chacun pour une puissance totale installée de 8,58 MW). Au total, 60 groupes pour 2 416, 2 MW. Le constat est que la puissance installée est faible, tout comme l’est le taux de desserte national, 15 %. En milieux ruraux, il est de 1 % et dans les centres urbains, 40 %, alors que la moyenne africaine est à 30 %. Autres constats : l’offre est inférieure à la demande, d’où le rationnement de l’énergie fournie auprès des clients (le fameux phénomène de délestage). Par ailleurs, l’État a imposé à la SNEL de pratiquer les tarifs dits « sociaux », qui sont du reste non rémunérateurs. Depuis juin 2014, le secteur de l’énergie a été libéralisé à la faveur de la loi 14/011 du 17 juin 2014.