Le désagrément causé par le sectionnement du câble est désormais derrière nous, assurent les techniciens de la Société congolaise des Poste et télécommunications (SCPT). Les utilisateurs de l’internet ont pu constater la semaine dernière des perturbations dans la connexion. C’est la conséquence d’un incident malheureux survenu sur le réseau de transport du cordage de la fibre optique, plus précisément à 35 km de la ville de Mbanza-Ngungu dans le Kongo-Central. Visiblement, le cordage semble avoir été sectionné à la scie, ce qui laisse à penser à un acte de « barbarie », donc de sabotage. Aussitôt la panne localisée, les dirigeants de la SCPT ont mis en place un plan de réhabilitation, notamment en dépêchant une équipe technique sur le lieu de l’incident. En attendant les conclusions de l’enquête judiciaire annoncée pour déterminer la cause de cet incident (accident ou faute humaine), on observe que des travaux d’élargissement de la chaussée de la route nationale n°1 (RN1) sont notamment en cours depuis plusieurs mois. Ce qui pourrait être à l’origine de ce qui est arrivé. Pour l’instant, le directeur général de la SCPT, Patrick Umba, rassure que tout est mis en œuvre pour palier rapidement la panne et éviter que ce genre d’incidents ne se reproduise. Ce n’est pas la première fois que la société publique des télécommunications déplore des actes de « barbarie » sur son réseau de transport (Muanda-Kinshasa) du câble de la fibre optique enfoui le long de la RN1. Les ingénieurs nationaux ont pu se rendre compte que le câble soigneusement enfoui dans le sol a été coupé. Apparemment, un travail de professionnel qui laisse penser à un « sabotage programmé ». Grâce à la technicité de l’équipe de dépannage, la connexion a été rétablie en « un temps record », assurent les ingénieurs de la SCPT. Alors que par le passé, la SCPT recourait systématiquement aux sociétés de sous-traitance, ce qui n’est pas sans incidence sur les finances de l’entreprise obligée de s’endetter. Le DG Umba est fier de ses ingénieurs maison « suffisamment qualifiés et compétents ».
Pour le DG Patrick Umba, c’est sidérant de constater qu’il y a des gens qui prennent un malin plaisir à détruire un patrimoine national pour lequel le gouvernement a consenti beaucoup d’efforts pour son financement. La SCPT s’excuse donc auprès de ses clients, utilisateurs de l’internet, pour ce désagrément indépendamment de sa volonté. Patrick Umba va loin pour rassurer qu’un programme plus large est initié par le nouveau management qu’il dirige. C’est ainsi que dans le cadre de ce programme, tous les grands chantiers d’intérêt national portant sur les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) sont en cours d’exécution. Il s’agit des travaux de fiabilisation de la phase 1 (Muanda- Kinshasa) dont la réalisation est jugée « satisfaisante ». La République du Congo est désormais alimentée par le câble sous-marin de la fibre optique (sur 1.6 km, c’est la première porte de redondance) posé par les ingénieurs de la SCPT. Les travaux de la phase 2 de la pose de la fibre Kinshasa-Kasumbalesa-Sakania avancent à grand pas et devraient être finalisés fin juillet. Les négociations pour assurer une redondance additionnelle avec Zamtel, l’opérateur zambien, ainsi que l’Angola sont également sur la bonne voie…
Sources de revenu
Il faut dire que les dirigeants de la SCPT misent beaucoup sur la fibre optique, qui est actuellement la principale source de revenu de la société publique. Patrick Umba explique que la fibre optique est un levier important du développement par les infrastructures numériques terrestres. Elle représente dans le cas de la RDC un investissement de plus de 200 millions de dollars. C’est pourquoi la sensibilisation est indispensable pour la préservation de cette infrastructure « stratégique ». Les communautés et les sociétés autour du réseau devraient prendre toutes les précautions pour éviter d’endommager le câble. « Une fibre optique fiable est une source de revenus pérennes pour l’État », souligne-t-il.
En attendant que la Poste soit remise sur les bons rails. Les dirigeants de la SCPT se sont engagés dans un processus de réhabilitation des agences et services postaux. Déjà, la SCPT ont signé un partenariat avec la Trust Merchant Bank (TMB). Au terme de cette entente voulue « gagnant-gagnant » par les deux institutions, la SCPT s’engage à « assurer par le moyen de son réseau de bureaux qui est le plus dense du pays un accompagnement à la banque pour son déploiement à très grande couverture », a expliqué le DG de la SCPT. D’après un cadre de la SCPT, il s’agit, en fait, de l’ouverture des guichets Pepele Mobile de la TMB dans les installations de la Poste.
Le réseau national de la Poste, aujourd’hui, c’est 365 points ou bureaux à travers le pays. Dans l’accord de partenariat, il est prévu que la TMB installe une soixantaine de guichets Pepele Mobile dans les bureaux de la SCPT. À charge donc de la banque de viabiliser les locaux qu’elle va occuper, selon les exigences bancaires. Ce partenariat arrive à point nommé pour la SCPT qui est engagée dans « un laborieux processus de rénovation et de réhabilitation de ses infrastructures. » En effet, la Poste pourra tirer profit non seulement des loyers substantiels que ce contrat va générer, mais aussi des travaux de viabilisation à entreprendre par la banque.