Plus de la moitié de la population mondiale vit désormais dans les villes, constatent les Nations Unies. La communauté internationale semble avoir pris la mesure de la situation. D’où, son initiative de mettre en place un programme de planification urbaine et d’accorder une plus grande attention aux petites villes où vivent la majorité de la population. « Aujourd’hui, 54 % de la population mondiale vit dans les zones urbaines, une proportion qui devrait passer à 66 % en 2050 », avait déjà indiqué le service des populations du Département des affaires économiques et sociales de l’ONU dans l’édition 2014 du Rapport sur les perspectives de l’urbanisation.
Selon les projections des Nations Unies, l’effet combiné de l’urbanisation galopante et de la croissance contribuera à une augmentation de 2,5 milliards de personnes supplémentaires dans les villes, dont 37 % en Inde, qui a actuellement la plus grande population rurale, suivi par la Chine et le Nigeria. New Delhi, qui est actuellement la deuxième ville la plus peuplée du monde avec 25 millions d’habitants, devrait conserver cette place au moins jusqu’en 2030, où sa population devrait atteindre 36 millions.
La plus grande ville du monde est Tokyo, avec 38 millions d’habitants. Alors que sa population devrait diminuer à 37 millions d’ici 2030, elle restera néanmoins en première position. Les autres villes parmi les cinq les plus peuplées du monde sont Shanghai avec 23 millions d’habitants, Mexico, Bombay et Sao Paolo, chacune avec 21 millions d’habitants, suivies par Osaka avec un peu plus de 20 millions de personnes. Selon les prévisions démographiques, ces mégalopoles devraient perdre de l’importance face à la croissance des villes moyennes, en particulier dans les pays en développement. Les régions les plus urbanisées au monde sont actuellement l’Amérique du Nord, où 82 % de la population vit dans les zones urbaines, suivie par l’Amérique latine et les Caraïbes, respectivement avec 80 % et 73 %.
En revanche, en Afrique et en Asie, la majorité de la population vivent dans des zones rurales, ce qui représente la majorité de la population mondiale. Dans ces régions l’urbanisation devrait connaître une croissance considérable dans les années à venir. « La gestion des zones urbaines est devenue l’un des défis de développement les plus importants du 21è siècle », déclare le directeur de la Division de la population, John Wilmoth. « Le succès ou l’échec de la construction de villes durables sera un facteur important pour la réussite du programme de développement pour l’après-2015 ».
Selon les projections des Nations Unies, la population mondiale atteindra 9,8 milliards d’habitants en 2050. Elle va progresser de plus de deux milliards en l’espace de 33 ans. L’ONU estime que l’Inde va bientôt devenir le pays le plus peuplé de la planète, devant la Chine. À l’horizon 2100, environ 11,2 milliards d’habitants habiteront notre planète. Actuellement, la Terre est habitée par 7,6 milliards de personnes. Le Nigeria, qui connaît une croissance démographique très rapide, devrait supplanter les États-Unis en troisième position d’ici 2050.
Le nombre des personnes âgées de 60 ans ou plus doit par ailleurs plus que doubler à la même échéance. La population vieillissante, selon le rapport, doit ainsi passer de 962 millions en 2017 à quelque 2,1 milliards en 2050 et 3,1 milliards en 2100.
La zone francophone
Kinshasa, capitale de la RDC, est devenue la plus grande ville francophone du monde, avec ses 12,1 millions d’habitants, soit un million de plus que Paris. Si elle n’a rien de surprenant, cette évolution traduit la montée en puissance de l’Afrique francophone qui compte aujourd’hui 380 millions d’habitants alors qu’en 1950 elle comptait au total 74 millions d’habitants, soit à peine plus que la population de l’Allemagne, a expliqué Ilyes Zouari, auteur du Petit dictionnaire du monde francophone, invité de l’émission Tout un monde de la Radiotélévision suisse (RTS).
L’espace francophone dans son ensemble compte 470 millions d’habitants sur une superficie équivalent à quatre fois l’Union européenne. Il est la partie du monde qui croît le plus vite avec une croissance d’environ 2,1 % par an. C’est la partie la plus dynamique du monde, selon les spécialistes de ville. Le français aujourd’hui est une langue qui n’a jamais été autant parlée, déclare Ilyes Zouari. C’est également une langue qui n’a jamais été autant apprise.
Selon l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), au moins 92 % de la population de Kinshasa s’exprime en français, confirmant ainsi que Kinshasa est une ville « parfaitement bilingue », où le français se parle avec le lingala, une langue locale utilisée par les Kinois issus de divers horizons. Par ailleurs, le rapport des Nations Unies sur les villes du monde note que plus de 200 langues sont parlées en RDC. Certaines d’entre elles sont en voie de disparition. Des spécialistes réfléchissent sur les possibilités de relance des langues maternelles, à côté des quatre langues nationales : le lingala, le kikongo, le tshiluba et le swahili.
Les villes de Kinshasa et Brazzaville réunies, les deux capitales les plus rapprochées du monde, séparées par le fleuve Congo, qui coule comme un boulevard roulant, comptent environ 14 millions d’habitants. Elles forment une grande agglomération transfrontalière. L’Afrique francophone regroupe environ 380 millions d’habitants. Le moteur de la montée démographique dans cette zone est situé effectivement au cœur de la région et certaines capitales africaines ont réussi une percée ces dernières années notamment Abidjan en Côte d’Ivoire (5 millions d’habitants), Dakar au Sénégal (3,7 millions d’habitants) et Casablanca au Maroc (3,5 millions d’habitants).