Les produits cosmétiques importés (fond de teint, rouge à lèvres, crayon contour yeux, fard à paupières, vernis à ongles) ont rapporté au Trésor public, au titre des droits d’accises, plus de 1.7 milliard de francs, soit plus de 1.1 million de dollars en 2015 et 704.6 millions de francs, soit environ 735 000 dollars, au cours de deux dernières années. Pour l’exercice 2017, la Direction générale des douanes et accises (DGDA) note qu’au premier trimestre, la rubrique « produits de beauté ou de maquillage » a déjà enregistré quelque 35.3 millions de francs et qu’elle espère encore au moins 1.1 milliard de francs à fin décembre 2017.
Made in DRC
La production locale dominée par les Libanais et les Indo-Pakistanais est en pleine croissance. Marsavco, Dover, Sivop, Ghandour Cosmetics et les autres se livrent une concurrence sans merci à coup de publicité sur les chaînes de télé de la place. Et l’État en tire profit. La DGDA compte ainsi percevoir, en 2017, plus de 1.4 milliards de francs dont 38,8 millions pour les préparations capillaires made in DRC. En 2014 déjà, les produits locaux de maquillage avaient rapporté au Trésor public 696,9 millions de francs et en 2015, 976,7 millions, puis en 2016 plus de 1 milliard de francs. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, les produits de beauté ou de maquillage, pour reprendre la terminologie du service de la douane rapportent à l’État plus que l’Office national de tourisme (ONT), l’Institut national de sécurité sociale (INSS), l’Office des routes (OR), l’Office des petites et moyennes entreprises, le Centre d’évaluation, d’expertise et de certification des matières précieuses et semi précieuses (CEEC), le Fonds de promotion de l’industrie (FPI). Bref, la vingtaine d’établissements publics qui n’ont rien versé au Trésor public depuis des années, selon le ministère du Budget.
Pourtant, les cosmétiques sont les produits d’hygiène et d’embellissement qui couvrent notamment l’épiderme, les organes génitaux externes, les dents et les muqueuses buccales, en vue exclusivement ou principalement de les nettoyer, protéger, parfumer, maintenir en bon état, modifier leur aspect ou en corriger l’odeur. Ainsi, les savons, les laits de beauté, les lotions, etc., devraient rapporter au moins 750 millions de francs au titre des droits d’accises en 2017. Les industries locales des produits cosmétiques réalisent depuis toujours de gros bénéfices au regard de la masse de leur clientèle, selon les experts du ministère du Budget. Mais la faiblesse de leur rapport se trouve dans l’absence des statistiques de la quantité des produits de beauté ou de maquillage. Les assignations collées aux services de la douane ou du fisc reposent sur des projections et des probabilités.
Tendance mondiale
Ces prévisions sont généralement dépassées à l’image du boom du secteur cosmétique à l‘international. Les ventes au détail de l’industrie des cosmétiques et des soins personnels ont, en effet, atteint, à l’échelle mondiale, plus de 344 milliards de dollars, affichant un taux de croissance annuel moyen de 4,0 % pour la période allant de 2008 à 2012. En 2017, les ventes au détail de cette industrie devraient atteindre plus de 425 milliards de dollars, soit une croissance de 23,4 % par rapport à 2012. La tendance actuelle est à l’achat en ligne, le e-maquillage mené notamment par Eyes Lips Face (ELF), le site de maquillage à bas prix avec plus de 900 produits make up tendance, glamour et de qualité à petits prix pour changer de look en un clin d’œil.
En Europe, les produits des soins de la peau occupent le haut du pavé parmi tous les créneaux de l’industrie des cosmétiques et des soins personnels en s’accaparant 23,0 % des ventes, selon une étude réalisée par l’Université du Québec sur l’industrie cosmétique et soins personnels à travers le monde. La catégorie « autres », qui comprend notamment les produits de toilette pour hommes et les produits de soins personnels pour bébés et d’hygiène féminine, vient au second rang avec 20,8 % des ventes. Cette tendance se répercute naturellement sur le continent africain.
Company The Procter & Gamble Company s’est classée au premier rang avec 14,4 % des parts de marché de cette industrie hautement fragmentée. Cette entreprise américaine compte 126 000 employés et distribue ses produits dans plus de 180 pays. En 2012, elle a réalisé des revenus de 83,7 milliards de dollars et généré une marge bénéficiaire nette de 10,8 milliards de dollars, soit 12,9 % de ses revenus. Vient ensuite L’Oréal. Cette entreprise française compterait 72 600 employés, distribue ses marques internationales dans plus de 130 pays. En 2012, elle a réalisé des revenus de 31,3 milliards de dollars et obtenu une marge bénéficiaire nette de 4 milliards de dollars, soit 12,8 % de ses revenus. Unilever et Johnson &Johnson, les plus connues des industries cosmétiques internationales en République démocratique du Congo se retrouvent aussi dans le top 5 mondial. Unilever est une entreprise publique cotée sous le nom de ses deux entreprises fondatrices : Unilever N.V. et Unilever PLC. Les produits de soins personnels, les produits d’entretien ménager et les aliments constituent les trois principaux segments de produits qu’exploite cette entreprise multinationale. Alors que Johnson & Johnson est une société de portefeuille qui possède plus de 250 entreprises réparties dans 60 pays. En RDC, ses produits les plus distribués ciblent plutôt les bébés et les enfants.
Il sied de noter également une percée des produits de beauté canadiens dont les laits et lotions pour enfants en RDC. En plus du fait de figurer au SCIAN 325 620 (fabrication de produits de toilette), l’industrie des cosmétiques et des soins personnels est également composée de certaines entreprises regroupées sous le SCIAN 414 520, soit grossistes-marchands d’articles de toilette, de cosmétiques et d’articles divers. En 2013, le Québec a importé près de 372 millions de dollars de produits cosmétiques et de soins personnels.