Les nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) rendent possibles voire stimulent l’amélioration et la diversification des produits bancaires et leurs canaux de distribution. L’épargne est entendue comme la partie non consommée du revenu d’un agent économique, employée pour constituer un capital, expliquent les spécialistes. En d’autres termes, c’est l’action qui consiste à mettre en réserve une somme d’argent qu’on ne dépense pas ou tout simplement, c’est l’économie. L’épargne suppose l’ouverture d’un compte, entendu ici comme un ensemble des écritures au crédit et au débit d’un client dans une banque… Il existe des comptes à vue (comptes courants), des comptes à terme (comptes bloqués) et des plans d’épargne.
L’enquête auprès des consommateurs a révélé que l’épargne est l’un des produits financiers les plus fréquemment utilisés. Selon les résultats de l’enquête, elle porte sur des montants relativement bas, en moyenne entre 50 et 300 dollars par mois. L’allocation de l’épargne entre, d’une part, les comptes à vue et, d’autre part, les comptes à terme et les plans d’épargne est la même, quel que soit le niveau d’éducation. Plus concrètement, environ deux tiers de l’épargne constituée par les clients sont logés sur des comptes à vue.
L’épargne est souvent envisagée par beaucoup de consommateurs comme un mécanisme pouvant à terme déboucher sur l’obtention d’un crédit auprès d’une institution bancaire. Par ailleurs, le déposant se fonde souvent sur les frais à sa charge pour l’ouverture et le maintien de son compte plus que sur la rémunération de l’épargne. Les observateurs expliquent que l’épargne prise comme un mécanisme d’accès au crédit peut être interprétée de deux façons. D’abord, il faut bâtir à priori une relation avec une institution financière avant de bénéficier à terme de ses services financiers, y compris du crédit. L’ouverture d’un compte représente le point de départ de cette relation et la première transaction prend souvent la forme d’un flux financier allant du client vers l’institution. Ensuite, une part non négligeable de l’épargne actuelle existant dans le secteur financier est essentiellement une épargne involontaire, constituée par les clients dans le simple but d’accéder au crédit. La rémunération de l’épargne n’est pas un facteur décisif du choix de l’institution financière sans doute parce que les clients tiennent essentiellement des comptes d’épargne à vue.
Par contre, la structure des frais (valeur nominale et multiplicité) à la charge des clients joue un rôle déterminant dans le choix de l’institution. En effet, il existe une avalanche de frais et de commissions que les institutions prélèvent sur leurs comptes, notamment les frais de tenue de compte, les frais de retrait, les frais pour obtention des extraits de compte, les frais pour obtention d’un chéquier, les frais d’achat des imprimés, et les frais de commissions sur virements et transferts, les frais de messages (SMS)… Dans beaucoup de pays où l’activité bancaire est compétitive, font remarquer les spécialistes, par exemple l’obtention d’un extrait de compte ou le retrait qu’il soit auprès d’un distributeur automatique ou au guichet sont gratuits.
En raison de la instabilité du franc, la préférence de la population est pour le dollar. En effet, 97 % des participants aux focus groups ont témoigné qu’ils constituent leurs épargnes en dollar pour éviter toute éventuelle perte de pouvoir d’achat, comme c’est le cas actuellement. L’offre de produits d’épargne s’est fortement diversifiée et s’adapte progressivement aux différents segments du marché : salariés, travailleurs indépendants, PME, groupes solidaires, négociants, entreprises, ainsi que fonctionnaires et agents de l’État. En République démocratique du Congo, il existe des comptes épargne sans frais qui sont en général rémunérés à environ 2 % l’an – alors qu’ailleurs la rémunération est à 9 %, des dépôts à terme -, des comptes courants rémunérés à 3 dollars par mois, des plans d’épargne (épargne pendant 12 mois avec un prêt sur 24 mois), des comptes courants destinés aux fonctionnaires… Là où l’ouverture de compte n’est pas gratuites, certaines banques exigent 100 dollars pour ouvrir un compte sous prétexte de premier dépôt.
Les banques contraintes aux crédits
Le crédit est un acte par lequel une banque ou un établissement financier autre effectue une avance de fonds, en accordant le délai pour le remboursement et en fixant le montant de l’avance. En RDC, l’accès au crédit est encore très limité considérant le faible taux d’inclusion financière. Cependant, les banques sont comme obligées, car elles assouplissent les conditions d’accès, concurrence oblige. L’importance du secteur informel est encore plus grande, étant donné que les opérations de change d’argent sont très développées surtout à Kinshasa auprès des cambistes de rue. Pour les spécialistes, l’explication est simple : la circulation de la monnaie fiduciaire prédomine sur celle de la monnaie scripturale.
L’offre de produits de crédit s’est fortement diversifiée ces dernières années. La palette va des crédits à la consommation à court et à moyen terme (jusqu’à trois ans), aux crédits d’investissement en passant par les crédits dit de consommation, les prêts individuels, les avances sur salaire, les crédits aux entreprises, les prêts aux groupes solidaires, les crédits à double solde… Le crédit à la consommation, le plus usité, permet aux particuliers de bénéficier d’un prêt pour financer toute sorte de projets (acheter une maison , une voiture, un mobilier, un téléviseur…). Le « crédit conso » est une solution de financement plutôt pratique pour acheter des biens ou des services. Deux grandes catégories de crédit à la consommation existent : les crédits affectés, c’est-à-dire liés à l’objet ou au service qu’ils financent et les crédits non-affectés, aussi appelés prêts personnels.
De plus en plus, les Congolais recourent au crédit. Plus de la moitié des personnes interrogées ont déjà formulé au moins une demande de crédit auprès d’une banque même si toutes les demandes n’ont pas abouti. Selon les spécialistes, jusque-là, les banques n’ont répondu qu’à moins de 30 % des demandes formulées. Cet état de choses tient aux conditions d’endettement fixées. En règle générale, les exigences des banques commerciales sont plus sévères que celles des institutions de micro-finance (IMF) et des coopératives.
Crédit et prêt, confusion !
Le prêt est une opération par laquelle des fonds sont remis à un bénéficiaire, moyennant le paiement d’un intérêt versé au prêteur, assorti de l’engagement de l’engagement de remboursement de la somme prêtée. Certains prêts sont consentis à des taux variables. Il existe différents types de prêts à la consommation, à choisir en fonction de vos besoins. Si vous demandez un prêt personnel, vous êtes libre d’utiliser le montant prêté sans justification, contrairement au prêt affecté qui est contracté pour un projet défini. Ainsi, le crédit affecté le plus largement sollicité est le « crédit maison » et le « crédit auto » qui servent à financer l’achat d’une maison ou d’un véhicule, neuf ou d’occasion. Vous pouvez aussi opter pour un prêt travaux pour entreprendre des travaux d’agrandissement de votre domicile… Sachez que les taux des crédits à la consommation diffèrent selon le type de prêt choisi, mais aussi selon le montant emprunté et la durée du crédit. Autrement dit, le taux d’un prêt personnel et le taux d’un crédit affecté ne sont pas du tout les mêmes.
Il est donc toujours dans votre intérêt de les comparer. Les spécialistes conseillent généralement d’être particulièrement attentif au taux annuel effectif global (TAEG) du crédit à la consommation, puisque celui-ci intègre les frais de dossier et les frais de garantie et vous donne ainsi une très bonne idée du coût de votre crédit. Pour le trouver, aucune inquiétude, le taux effectif global du prêt figure toujours dans l’offre de crédit qui vous est faite.
Malheureusement, chez nous, il n’y a pas encore de totale transparence entre le taux affiché et le coût final du crédit, a révélé l’enquête. Selon les spécialistes, les banques mettent souvent en avant leur taux d’appel, c’est-à-dire le taux appliqué pour un montant précis et une durée donnée. Parfois, en diminuant ou en augmentant légèrement le montant emprunté, en allongeant ou en réduisant la durée de remboursement, on bénéficie d’un meilleur taux.
D’où, la faible utilisation des crédits et des moyens de paiement offerts par les banques commerciales (crédit-bail, crédit immobilier, découvert, chèques). D’après les spécialistes, les demandeurs de services n’arrivent pas à présenter toutes les garanties exigées par les banques. Par exemple, les découverts sont faiblement utilisés mais il existe une importante demande potentielle de ce service. Nombre de clients qui disposent d’épargne dans les banques hésitent à solliciter un crédit, disent-ils, à cause de l’inadaptation des montants et des durées de remboursement, des taux d’intérêt élevé (7 % à 20 % en moyenne) et du manque de garanties.
En matière de demande de crédits et prêts, la tendance est désormais aux services bancaires classiques. Surtout pour le transfert international de compte à compte, les crédits à long terme (crédit immobilier, crédit-bail, crédit d’investissement) ainsi que l’utilisation des cartes de crédit. L’utilisation des cartes de crédit est encore très faible (en-dessous de 20 %) mais il existe une demande potentielle assez importante du produit.
Certaines banques commencent à les octroyer sans la demande expresse des clients. La demande potentielle est également très forte pour le crédit immobilier et le crédit d’investissement. Les services de mobile banking suscitent aussi un intérêt particulier de la part des clients.
Grosso modo, les produits fréquemment utilisés sont dans l’ordre : épargne (73 %), change (70 %), le compte courant (38 %), transfert international via agences de transfert (36 %), les crédits fonds de roulement (31 %), épargne à terme (27 %), chèques (22 %), cartes de crédit (15 %), crédits d’investissement (13 %), découvert (11 %), transfert d’argent par mobile (9 %), transfert international via compte (8 %), crédit immobilier (5 %), crédit-bail (4 %)…