Greffes, perruques, extensions, mèches, implants, shampooings, laques pour cheveux ou encore défrisages permanents… désignent en fait ce que l’on appelle les préparations capillaires. Produites localement ou importées, les préparations capillaires rapportent des recettes insoupçonnées à l’État. En 2014, l’industrie locale des préparations capillaires devait 582 850 000 francs de droit d’accises à la Direction générale des douanes et accises (DGDA). Pendant que la douane recevait plus de 575 millions pour les préparations capillaires importées. En 2015, les recettes n’ont pas été au diapason des attentes. La douane a perçu près de 700 millions de francs sur les 807 millions d’assignations.
La production locale, essentiellement les mèches et les implants dont les usines sont contrôlées par des Asiatiques, (Libanais, Indopakistanais et Chinois) rapporte incroyablement 1,2 % des assignations, soit 8,5 millions de francs sur des prévisions de plus de 690 millions.
Phénomène Kabelo
En 2016, les implants d’origine indienne et brésilienne communément appelés « Kabelo » sont en vogue et boostent les recettes douanières des préparations capillaires. Le taux de réalisation de la DGDA sur ces produits importés frôle les 110 %, soit près de 500 millions de francs perçues en pleine récession à l’échelle internationale. Même la production locale est en hausse et le Trésor public tire son épingle… de l’engouement de la gent féminine pour les chevelures artificielles fabriquées notamment dans le quartier Kingabwa (Soleil Congo, Rita…). Le taux de réalisation de la DGDA passe alors d’une année à une autre, à 201,5 %, soit plus de 27 millions de francs pour des prévisions de 13,4 millions.
La tendance s’est poursuivie en 2017. Au cours du premier trimestre, les importations des préparations capillaires ont rapporté à la douane près de 100 millions de francs sur 107 millions attendus.
Au niveau local, les recettes des droits d’accises sont près de 30 millions de francs. Pour le reste de l’année, la DGDA escompte au minimum des recettes de près de 760 millions de francs, dont 38,8 millions pour les articles importés et près de 720 millions pour les préparations capillaires importées. Qui deviennent de plus en plus complexes et nécessitent la présence d’un spécialiste en chirurgie. Des préparations capillaires chinoises censées lutter contre l’alopécie (perte partielle ou totale, permanente ou transitoire des cheveux) font une percée, certes timide à Kinshasa.
Risques énormes et démesurés
Ce type de préparations capillaires nécessite, selon les experts, une connaissance parfaite du sujet qui les sollicite (tension artérielle, état psychologique, maladies particulières liées aux nerfs moteurs…) ainsi qu’une intervention par chirurgie capillaire avec la technique de la micro-greffe capillaire. En France, il y a très peu de firmes des préparations capillaires qui procèdent à cette pratique.
Selon les médias, les spécialistes capillaires de la firme Adiantum, fort d’une expérience de plus de 30 ans dans les solutions de traitements capillaires, s’essaient avec succès jusque-là à la micro-greffe capillaire, appelée également micro-intégration douce folliculaire. La préparation du cuir chevelu peut se passer à domicile mais avec l’application des produits adéquats conseillés par un capillidermolgue.
Étant donné que la greffe de cheveux est une redistribution du capital-cheveu restant au niveau de la couronne hippocratique, le résultat dépendra de la qualité du cheveu (fin, épais, bouclé, raide ou frisé), de la qualité de la zone donneuse (hauteur de la couronne, densité de la couronne) ainsi que de la surface à couvrir (la densité est différente avec une grande ou une petite surface à couvrir) et de l’évolution (la solution est différente pour un homme de 25 ans ou de 50 ans). Chez la femme, les critères sont totalement différents, sauf si elle présente le même type de calvitie androgénique que chez l’homme (golfes creusés, tonsure) , avec une densité suffisante pour envisager la micro-greffe, en sachant tout de même qu’une femme souhaite de la densité, densité difficile à satisfaire compte tenu qu’une chevelure moyenne chez une femme compte environ 100 000 à 150 000 cheveux sur une tête entière, et qu’en transplantant au maximum 18 000 cheveux, cela donnera un résultat léger, qui peut convenir à certaines, mais pas à toutes les femmes touchées par la calvitie, font remarquer des experts.
Une greffe de cheveux chez une femme est tout à fait envisageable à condition de respecter les mêmes règles que l’homme avec une attention particulière. D’autant plus que l’alopécie féminine est souvent marquée par la présence d’un cheveu très fin, très peu couvrant, elle est souvent diffuse sur l’ensemble de la tête avec une zone donneuse très clairsemée. Dans ce cas, il est préférable de s’abstenir et se tourner vers les techniques d’implants non chirurgicaux, plus adaptées et qui sauront satisfaire la patiente, car le résultat de la greffe sera insuffisant au point de vue esthétique. Les cicatrices de lifting ou dans des zones temporales peuvent avoir recours à la micro-greffe capillaire pour recouvrir les cicatrises, avec de très bons résultats.
En trompe-l’œil
De nombreux sites décrivant des techniques soi-disant plus modernes, plus performantes que personne d’autre ne peut mettre en œuvre.
Ce ne sont que des techniques de marketing pour attirer l’attention, sans compter les nombreuses photos retouchées par ordinateur qui permettent de croire à la réalisation de miracles, avertissent des spécialistes sur la Toile.
Hélas, à Kinshasa, l’on s’accroche plus à tape-à-l’œil, peu importe les conséquences surtout lorsqu’elles projettent sur le long terme. L’utilisation du chanvre indien comme préparation capillaire est courante dans la capitale de la RDC. Il semble que cette drogue a la faculté de faire pousser les cheveux comme les Rasta.