La situation est consécutive à la hausse des prix des céréales, principalement le maïs dans l’espace Kasaï et dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Pourtant, selon les projections du Fonds monétaire international (FMI), l’année 2017 devrait permettre de tirer profit de la baisse continue des produits alimentaires, leurs cours ayant globalement imprimé une courbe descendante fin 2016 du fait de l’abondance de l’offre consécutive aux conditions météorologiques favorables. Par exemple, les cours de blé, maïs et riz ont enregistré des baisses annuelles respectivement de 25,3 %, 1,7 % et 18,6 %.
Inflation annualisée
Mais en République démocratique du Congo, la saison A qui porte, en pratique sur le premier semestre, a été marquée par une longue sécheresse qui a affecté notamment les cultures de maïs et des haricots, particulièrement dans le Grand Kivu. Une situation qui a amené le programme Harvest Plus à intervenir dans la région de Rutshuru avec 2 000 kg des semences des cultures bio-fortifiées de maïs et de haricot. Harvest Plus espère que la région va devoir sauver sa saison B.
Toutefois, outre l’augmentation des prix des céréales dans l’Est et le Centre de la RDC, l’Institut national de la statistique (INS) note également la hausse des prix des viandes, des poissions et des fruits de mer, des services médicaux, des fournitures scolaires et des tarifs de loyer, des transports et communication, des services d’hébergement et de restauration, de quelques vêtements, des produits d’entretien courant et de ménage, etc. En termes de cumul, l’inflation a atteint 34,131 % au niveau national et 33,644 % dans la ville de Kinshasa. L’inflation annualisée se situe à 54,693 % au niveau national et 53,860 % à Kinshasa. Il convient de rappeler que dans la capitale, le calcul de l’inflation s’effectue sur base des données de 7 marchés uniquement, dont Gambela, Liberté, marché municipal de Bandal et Zando, le grand-marché ainsi que sur un panier d’environ 400 produits de grande consommation. Selon des experts, l’inflation hebdomadaire pourrait s’enfoncer davantage alors que durant la semaine entre fin août et début septembre 2017, elle se situait à 0,896 % au niveau national et à 0,522 % dans la ville de Kinshasa, indique un communiqué de l’Institut national de la statistique.
Ripostes de la BCC
Pour l’année2017, la prévision de l’inflation fin période est fixée à 17,9 %, avec un taux d’inflation moyen annuel de 12,5 % et ce, en cohérence avec l’évolution attendue des agrégats monétaires. Cet objectif d’inflation tient compte des mesures de ripostes arrêtées par le gouvernement et la Banque centrale du Congo (BCC) pour stabiliser le cadre macroéconomique et relancer l’activité économique. Le niveau d’inflation projeté devrait permettre de décélérer le rythme de formation de prix et d’enclencher progressivement la stabilité de prix sur le marché des biens et services. Dans ce contexte, la Banque centrale procèdera au lissage des fluctuations du taux de change en vue de contenir la surchauffe sur le marché des biens et services. Pour ce faire, l’autorité monétaire entend donc intervenir, selon les experts du ministère des Finances, sur le marché interbancaire via la vente des devises, en fonction de la marge disponible.
Rapatriement des devises
La BCC devrait aussi assurer le suivi des opérations de rapatriement des devises et veiller à l’application stricte par les banques des dispositions de la règlementation de change. Au regard des actions à mener par l’Institut d’émission pour accroître l’offre interne des devises et réduire la pression sur leur demande, il est attendu à fin décembre 2017 une décélération du rythme de dépréciation de la monnaie nationale. Ainsi, à l’interbancaire, le taux de change moyen annuel se situerait à 1 452,25 FC/USD et celui de fin période pourrait atteindre 1 688,9 FC/USD.
La programmation monétaire déclinée par la Banque centrale du Congo renseigne un accroissement de la masse monétaire de 14,6 % en 2017. À ce niveau, la masse monétaire projetée devrait atteindre 5 975,0 milliards de FC en 2017 contre 5 213,6 milliards de francs réalisée en2016. La progression attendue s’expliquerait principalement par l’augmentation significative des avoirs intérieurs nets et, dans une moindre mesure, par une faible amélioration des avoirs extérieurs nets du système bancaire.