Les bonnes perspectives annoncées, en avril, par le Fonds monétaire international (FMI), dans le secteur pétrolier semblent donc se concrétiser. Si au premier trimestre, les recettes des hydrocarbures n’ont été que de 33 millions de dollars, au second trimestre, les pétroliers producteurs ont versé à la Direction générale des impôts (DGI), la Direction générale des recettes administratives, domaniales, judiciaires et des participations (DGRAD) et la Direction générale des douanes et accises (DGDA), plus de 67 millions de dollars. Soit, pratiquement le double des réalisations des trois premiers mois de l’année. Au total, les recettes perçues par le Trésor public durant les six premiers mois de l’exercice budgétaire 2017 se chiffrent à un peu plus de 100 millions de dollars. Certes, comparées au premier semestre 2016, où les recettes des pétroliers producteurs n’avaient même atteint les 40 millions de dollars, le gouvernement congolais peut se frotter les mains.
Mais de l’avis des experts, l’État aurait pu gagner davantage. Alors qu’au premier trimestre, sous le régime des crédits provisoires, les pétroliers producteurs ont versé plus de 1.9 milliard de francs au titre de bonus de signature initial, le budget 2017 fait impasse sur cet acte générateur de recettes. Aucun rond n’y a été prévu. Autant pour ce qui est du bonus de production.
Bonus de production
En 2015, le Trésor public n’avait, non plus, rien perçu alors que plus de 2.3 milliards de francs avaient été prévus dans le cadre du bonus de production. En 2016, aucun franc n’a été versé par les pétroliers producteurs alors que les prévisions budgétaires étaient de l’ordre de 2.4 milliards de francs. Pourtant, au premier trimestre de cette année, PERENCO REP, MIOC, etc., versent près de 1.3 milliard de francs pour des assignations de quelque 611 millions de francs, soit un taux de réalisation de 212,02 %.
Cependant, il nous revient que la DGRAD et le ministère des Hydrocarbures (service d’assiette) envisagent de faire une réévaluation des recettes, dont les royalties établis à 28.1 milliards de francs ou encore des dividendes on shore qui ne sont que de 10.7 milliards de francs en prévisions et des dividendes offshore qui sont en prévision de moins de 29 milliards de francs. Les experts de l’État tiennent à ce que, dans les calculs des revenus pétroliers de l’État, soient notamment pris en compte, la production journalière projetée (22 500 barils), le cours moyen de 56.7 dollars, la décote de 3 dollars le baril, le niveau des charges déductibles de 40 % ainsi que le régime fiscal par convention pétrolière. Autre décision, l’intensification du recouvrement de la taxe rémunératoire annuelle, d’implantation et de pollution auprès des pétroliers producteurs.
Les recettes des pétroliers producteurs à fin mars 2017 étaient de 33.2 milliards de francs contre des prévisions de 33.4 milliards de francs, soit 99,5 % de taux de réalisation. En 2016, PERENCO, LIREX, MIOC et consorts avaient versé quelque 133.6 milliards de francs à l’État. Des assignations 2017 de 252.8 milliards de francs marquent un accroissement de 89,2 % par rapport aux réalisations de 2016. Le gouvernement table sur la reprise des cours du pétrole sur le marché international. Toutefois, l’État observe une certaine prudence vis-à-vis des cours mondiaux de l’or noir, bien souvent, en proie à des yo-yo. « Sur le plan externe, des inquiétudes demeurent si la reprise actuelle de l’activité économique mondiale, des cours des matières premières et des produits pétroliers ne s’inscrivait pas dans la durée. En effet, une éventuelle rechute des cours influencerait négativement les hypothèses macroéconomiques qui sous-tendent autant le budget 2017 que le cadre budgétaire à moyen terme 2017-2019, avec comme conséquence, la baisse du niveau des recettes attendues », lit-on dans un document du ministère du Budget inhérent aux recettes de l’État en 2017.
Baril à plus de 70 dollars
Toutefois, selon les condensés statistiques de la Banque centrale du Congo (BCC) datés de février, de 2014 à 2015, les cours moyens annuels du pétrole ont baissé de 46 %. Néanmoins, un retournement de tendance a été observé de janvier à décembre 2016, avec une tendance haussière des cours moyens mensuels de 70 %. En Afrique subsaharienne, la croissance pourrait remonter à 2,6 % en 2017 contre 1,4 % en 2016, grâce au redressement des cours du pétrole et des produits de base ainsi qu’à la mise en œuvre rapide des politiques publiques selon les perspectives économiques mondiales du Fonds monétaire international (FMI) du mois d’avril. Le prix du baril de Brent, note le FMI, a connu une augmentation de 70,4 %, passant de 32,25 à 54,97 dollars, de janvier à décembre 2016. En dépit d’un faible recul de 52,67 dollars le baril observé au mois de mars, il est attendu une forte augmentation des cours du pétrole, en raison de l’accord des membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) visant à limiter la production. À fin décembre 2017, le prix du baril de Brent pourrait se situer à 72,8 dollars.