Alors que ces deux projets tardent à démarrer, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) a lancé la campagne « Agenda 5 % », fin septembre, à New-York. Objectif : persuader les investisseurs institutionnels, nationaux et les fonds souverains à tripler leur participation à ces projets d’infrastructures. Il est donc question de passer d’un taux actuel de 1,5 % des actifs sous gestion à une part significative de 5 %. Tous ces 16 grands projets du continent ciblent les secteurs de l’énergie, des transports, de l’eau et des technologies de l’information et de la communication. Mais deux seulement touchent la RDC.
Transport ; 1,65 milliard de dollars
Le premier concerne le pont du chemin de fer Brazzaville-Kinshasa, la connexion au chemin de fer Kinshasa-Ilebo et la construction d’une route, d’un pont de chemin de fer combiné et d’un poste d’arrêt unique à la frontière dont la ligne ferroviaire sera connectée à la ligne Lubumbashi-Ilebo. Si ce projet a pour objectif la création d’une liaison ferroviaire entre l’Afrique centrale et l’Afrique du Sud à partir de la RDC, le budget de son exécution se chiffre à 1,65 milliards de dollars.
Les gouvernements de la République du Congo et de la RDC en sont les principaux sponsors. En janvier, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale évoquait un montage financier de plus de 400 millions de dollars pour la réalisation de la section du projet Pont route-rail, y compris le poste frontalier unique. Et ce, en annonçant l’intention de la Banque africaine de développement (BAD) à débloquer plus de 250 millions de dollars alors que les deux gouvernements s’apprêtaient à mobiliser environ 110 millions. Les 40 millions restants devraient provenir d’autres bailleurs surtout que le mode de financement est le partenariat public-privé.
Énergie, 600 millions de dollars
Le second projet ciblé est celui de la Centrale Hydroélectrique de Ruzizi III. D’une capacité de 147 mégawatts (MW), cette centrale fait partie du Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) et implique le Burundi, la RDC et le Rwanda. Ces trois États forment la Communauté économique des pays des grands lacs (CEGL), une structure régionale de coopération dans le domaine de l’énergie.
L’électricité produite par Ruzizi III alimentera 107 millions de personnes également l’East African Power Pool (EAPP), un projet d’interconnexion électrique rassemblant une dizaine de pays de la Comesa, Marché commun de l’Afrique orientale et australe.
La 30ème Assemblée de l’Énergie des Grands Lacs tenue en Juin 2017, à laquelle a également pris part le ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Ingele Ifoto, a recommandé l’accélération du processus préparatoire du projet de construction de la centrale hydroélectrique de Ruzizi III. Normalement, le début des travaux était annoncé pour 2016 après que la Banque africaine de développement ait approuvé un financement de 138 millions de dollars en décembre 2015.
L’énergie, les transports, l’eau et les technologies de l’information et de la communication sont les quatre secteurs prioritaires répartis en 51 projets identifiés par le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) adoptés en janvier 2012 par les chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine. Le NEPAD entend promouvoir ces projets rentables et viables pour persuader les investisseurs institutionnels d’être partie prenante dans la mise en œuvre de la feuille de route de l’Agenda 5 %. Pour le NEPAD, « les fonds souverains ont émergé comme une source de financement potentiellement idéale pour combler le déficit du secteur des infrastructures en Afrique, estimé à 68 milliards de dollars ».