Le secteur minier est particulièrement dépendant du transport ferroviaire dont les charges sont extrêmement lourdes. Le réseau ferré congolais est dans un état de délabrement avancé : sur les 3 641 km restant de voies, la moitié doit être réparée et la plupart des locomotives et wagons sont obsolètes. La réhabilitation des voies devrait, en outre, comportées l’harmonisation des écartements entre la RDC et ses voisins, notamment angolais pour la jonction avec le chemin de fer de Benguela. Le projet de coopération (Contrat) sino-congolais comprenait un important volet de réhabilitation des infrastructures de transport, cruciales pour le secteur minier, celui-ci étant au centre des préoccupations des investisseurs chinois. Ainsi, 3 215 km de voies doivent être construites ou réhabilitées entre le Katanga et Matadi. Le projet prévoit également trois ports, 3 330 km de routes goudronnées, 2 738 km de pistes, 550 km de voies urbaines, deux barrages avec les lignes de transmission correspondantes, et deux aéroports. Ces investissements pourraient répondre à certaines des contraintes liées aux infrastructures existantes.
L’environnement des affaires du secteur minier de la RDC a besoin de visibilité et de stabilité. Comme dans les autres secteurs générateurs de richesse, le gouvernement doit choisir entre faire de ces secteurs des gisements de ponctions fiscales, ou des vitrines pour les investisseurs extérieurs.
—Le partage des responsabilités et des recettes fiscales entre le gouvernement central et les provinces doit être clarifié et doit cesser de donner lieu à des bras de fer dont les investisseurs privés sont souvent les victimes. Les agences indépendantes créées pour garantir l’impartialité de décisions d’allocations de droits importants, comme le CAMI, doivent être tenus responsables en fonction de la mission attribuée, et être garanties par un financement pérenne et avoir les moyens de remplir leur mission.
Les liens entre le secteur minier et l’économie locale doivent être encouragés sous toutes leurs formes. Le gouvernement provincial du Katanga a imposé aux compagnies minières de mettre en culture 500 ha de maïs et de manioc chacune pour subvenir aux besoins de leur main-d’œuvre. Plusieurs mines ont répondu positivement, certaines excédant les exigences, mais cet effort a pris fin avec la crise. S’il est important de ne pas ajouter de nouvelles exigences administratives imprévisibles à une intervention gouvernementale déjà souvent maladroite, il est important d’explorer les possibilités de coopération entre pouvoirs publics et entreprises minières pour promouvoir leur responsabilité sociale.
Par contre, les interdictions d’exportations de produits bruts destinées à forcer l’émergence d’activités de transformation se sont généralement révélées infructueuses dans d’autres contextes et doivent être utilisées très prudemment, là encore étant donné un contexte d’interventions publiques maladroites ou prédatrices. Enfin, l’accès aux intrants clés doit être amélioré.
Les plans de réhabilitation de l’infrastructure (transport, énergie, télécoms) doivent systématiquement être discutés avec les acteurs du secteur minier, sans que pour autant ceux-ci prennent le pas sur les considérations d’intérêt général. Enfin, il est urgent de remettre sur pied des filières de formation à tous les niveaux