Le développement du site d’Inga par la construction de nouvelles centrales hydroélectriques est une décision économique du fait qu’il est nécessaire pour le développement de la RD Congo et de l’Afrique dont les besoins à l’horizon 2030 se chiffrent à 30.000 mégawatts pour la RDC et 100.000 MW pour l’Afrique, a affirmé courant novembre 2013 Bruno Kapanji Kalala, ministre des Ressources hydrauliques et Electricité.
La RD Congo et la République Sud-africaine, a-t-on rappelé auprès du ministère, ont signé le 30 octobre 2013 dernier, à Kinshasa, un traité de coopération sur le projet de construction du Grand Inga, dans la province du Bas-Congo.
Ce traité traduit ainsi l’engagement de la RSA, au titre d’acheteur, prêt à engager des fonds pour disposer de 2.500 mégawatts, soulignant que ce pays résout la question de manque de financements et de volonté politique qui sont à la base du contraste entre les potentialités du pays et le très faible taux d’accès de la population à l’électricité, soit 9%.
L’Afrique du Sud offre toutes les garanties et accepte d’acheter plus de la moitié de la capacité du projet d’Inga III, d’une capacité installée de 4.800 MW. La quantité supplémentaire d’énergie servira aux industries minières de la province du Katanga, pour 1.300MW, tandis que la différence, soit 1.000 MW, sera destinée à la population de la RDC, a précisé M. Kapanji.
Le coût des travaux d’Inga 3 est évalué à USD 12 milliards. La RSA construira sa ligne électrique au départ du Katanga, laquelle desservira la Zambie et les autres pays interconnectés aux réseaux existants. Le projet d’Inga III pourra être financé par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et l’Agence française de développement, selon des sources proches du dossier.
Le début des travaux est prévu en octobre 2015 et la mise en service entre 2020 et 2021. Pour atteindre cet objectif, trois consortiums, à savoir les groupes espagnol de BTP, l’entreprise chinoise ACS, constructeur de la Centrale des « Trois Gorges » sur le Fleuve Jaune et le Canadien SNC- Lavalin sont prêts pour réaliser l’ouvrage.
Par ailleurs, le traité signé entre la RDC et la RSA reconnaît que le site d’Inga est la propriété de la RDC qui possède le leadership sur son développement. Il reconnaît également au site son caractère régional africain et exige de la RDC la transparence dans les opérations de financement des travaux, ainsi que le développement d’un partenariat public-privé.
Cet engagement figure dans un « traité énergétique sur le développement du Grand Inga » signé à Kinshasa par le ministre des Ressources hydrauliques et de l’Electricité congolais, Bruno Kapandji Kalala et le ministre de l’Energie sud-africain, Diboke Ben Martins, en présence des présidents respectifs de leurs deux pays, Joseph Kabila et Jacob Zuma.
Précisément, le traité donne la priorité à Pretoria pour conclure sur dix ans avec Kinshasa un contrat ferme portant sur l’achat de la majeure partie de la production à venir d’Inga. Pour le gouvernement, la promesse d’achat sud-africaine permet de rendre le projet Inga III enfin viable et attrayant pour les investisseurs.
A terme, le barrage Grand Inga permettrait la production de quelque 39.000 MW. Le projet prévoit la construction d’un barrage en amont de la prise d’eau de Nkokolo, qui permettrait de générer une retenue d’eau à une altitude de 200 mètres (contre 125 mètres actuellement au même endroit) dans la vallée de la rivière Bundi.
La production d’Inga représentera alors le double du potentiel du barrage des Trois-Gorges sur le Yangzi Jiang en Chine pour un investissement et des coûts écologiques sensiblement moindres qu’aux Trois-Gorges ou à Assouan en Egypte. Cette production pourrait desservir en électricité une grande partie de l’Afrique ainsi que quelques pays du Bassin de la Méditerranée.