L’OMS sereine quant à la prise en charge de la fièvre Ebola

 La campagne de vaccination contre le virus Ebola qui a commencé le 21 mai à l’Équateur, vise près de 600 personnes ayant eu des contacts directs ou indirects avec la maladie.

La vaccination cible en premier lieu le personnel de santé, les contacts des malades et les contacts des contacts, ont déclaré les autorités congolaises. Environ 300 000 doses d’un vaccin expérimental ont été promises par des partenaires du gouvernement de la République démocratique du Congo pour cette opération dont la durée n’a pas été précisée. Le gouvernement a affirmé avoir déjà reçu 5 400 doses du vaccin contre le virus Ebola. Il s’est par ailleurs opposé à d’éventuelles « mesures d’isolement contre la RDC », exprimant sa pleine satisfaction « de la qualité et de la rapidité de la riposte ». 

Que sait-on du vaccin contre Ebola?

Le vaccin expérimental contre Ebola, jugé « très efficace » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui peut disposer d’environ 300 000 doses. Le rVSVSV-ZEBOV est le nom technique du vaccin contre la maladie à virus Ebola qui a été mis au point par l’Agence de la santé publique du Canada, sous la licence de NewLink Genetics. Qui l’a à son tour concédé sous licence au groupe Merck & Co. Il a été élaboré à la suite de la terrible épidémie d’Ebola, la plus violente de l’histoire, qui a frappé l’Afrique de l’Ouest entre fin 2013 et 2016, causant plus de 11 300 morts.

Selon l’AFP, ce vaccin doit être conservé entre -60 et -80°C. Est-il efficace ? Le vaccin, administré par injection, ne contient pas de virus Ebola vivant. Il a été étudié dans plusieurs essais auxquels ont participé plus de 16 000 volontaires en Europe, en Afrique et aux États-Unis et a été « jugé sûr » pour une utilisation chez l’homme. L’OMS a déjà fait parvenir plusieurs milliers de doses en RDC. Il y a environ 7 500 doses sur place et l’OMS dispose encore d’une réserve d’environ 1 500 doses à Genève, a indiqué à l’AFP un porte-parole de l’organisation, Tarik Jasarevic. 

Selon un accord conclu en 2016 avec l’Alliance mondiale pour les vaccins (Gavi), « la société Merck s’est engagée à mettre à disposition de l’OMS 300 000 doses expérimentales en cas d’épidémie », a expliqué à l’AFP une porte-parole de cette organisation, également basée à Genève, Frédérique Tissandier. Ces doses sont déjà produites et disponibles à tout moment, gratuitement, a précisé Jasarevic. 

En ce qui concerne l’admissibilité, il est prévu une campagne de vaccination « en anneau ». Cette mesure inclut « les personnes à risque », y compris les contacts et les contacts de contacts, le personnel de santé local et international dans les zones touchées, les travailleurs s’occupant des funérailles, les personnes chargées de retrouver ceux ayant été en contact avec les patients. 

Seront également vaccinés ces mêmes groupes de personnes dans les « zones où il existe un risque d’expansion de la flambée épidémique ». Avec leur consentement, les individus seront vaccinés et recevront une visite de suivi à domicile pour vérifier leur état de santé à six reprises.

Le vaccin peut produire certains effets secondaires, comme une légère fièvre ou des symptômes du rhume, un malaise qui peut durer de 1 à 3 jours, selon l’OMS. Il est aussi possible d’avoir des douleurs articulaires. Très rarement, les vaccins peuvent provoquer une réaction allergique grave immédiatement après l’administration du vaccin, précise encore l’OMS. Pour les personnes infectées, le vaccin ne peut pas fournir de protection. 

L’OMS rappelle qu’il est très important que les personnes vaccinées continuent à se protéger en ne touchant pas les liquides corporels d’un patient, en évitant le contact physique direct avec le corps d’un patient (vivant ou mort), en ne touchant pas les draps, les vêtements qui ont pu être contaminés, et pratiquent l’hygiène des mains et d’autres mesures préventives.

Ebola, un « mauvais sort » ? 

Cette idée est particulièrement répandue dans le Nord de la RDC, où cette épidémie a été signalée à Bikoro (200 000 habitants) et, à 100 km plus au Nord, à Mbandaka, une ville de 1,2 million d’habitants. Pas une urgence de « portée mondiale », selon l’OMS, pour le moment. Le gouvernement a annoncé avoir activé un plan de riposte contre cette « épidémie de portée nationale ». Neuf pays voisins de la RDC, dont la République du Congo et la République Centrafricaine, courent également un risque élevé de propagation, a précisé l’OMS. La RDC en est à sa neuvième épidémie depuis que la maladie a fait son apparition sur son sol, en 1976. 

La dernière épidémie en RDC remonte à 2017. Rapidement circonscrite, elle avait fait officiellement quatre morts.