Selon le Bureau central de coordination des projets (BCECO) qui a négocié ce contrat pour le compte de l’État, le gouvernement doit verser à Finactu Suisse quelque 861 763 699 06 FC, environ 540 000 dollars, pour mener cette étude à court terme. Le gouvernement s’est résolu à mettre en œuvre de manière effective les recommandations issues du Forum national sur la réforme de système fiscal dont certaines figurent dans le projet de loi de finances 2018 ainsi que la transformation du Fonds de promotion de l’industrie (FPI) en banque de développement en vue de financer les investissements.
Le marché convenu entre le BCECO et Finactu Suisse ne fait nulle part allusion au FPI. Toutefois, le directeur général du FPI, Patrice Kitebi, ancien ministre délégué aux Finances dans le premier cabinet Matata, a laissé entendre que la transformation du Fonds de promotion de l’industrie en une banque était irréversible. Par ailleurs, des experts soutiennent que la démarche du gouvernement a été précipitée et a tout faux.
Garantie publique
La première faute du gouvernement est d’abord d’ordre sémantique, fait comprendre Michel Somwe, professeur d’économie et ancien directeur de cabinet du 1ER Ministre Bruno Tshibala Nzenzhe, ex-directeur général de la Banque de crédits agricoles et cadre de la Banque centrale du Congo (BCC). Ensuite, pour Somwe, si la transformation ne tient qu’au changement de nom ou d’appellation, alors rien n’aura changé.
Capital et clientèle
Cependant, dans son appel d’offre, le BCECO précise que l’objectif général de la mission du consultant est de mener une étude relative à la création d’une banque d’investissement industriel et de fournir au gouvernement des orientations sur le fonctionnement de la garantie publique. Et les objectifs spécifiques de la création de la Banque d’investissement et de garantie publique sont notamment d’apporter un soutien aux entreprises congolaises grâce notamment à ses fonds propres et aux fonds levés sur les marchés financiers; d’octroyer des garanties requises dans les investissements ainsi que de fournir un accès amélioré au financement pour les entreprises congolaises, que ce soit les petites et moyennes entreprises (PME) ou les entreprises de grande taille.
Finactu Suisse doit, entre autres, aider le gouvernement à se faire une idée précise sur les marchés devant être ciblés par les lignes de crédit de la future banque d’investissement.
Autres préoccupations de l’État pour lesquelles la firme de consulting devraient éclairer la religion du gouvernement : quelles seraient les potentielles institutions financières partenaires, les potentielles institutions ou personnes pouvant participer au capital de la banque d’investissement et le niveau optimum de capital de la Banque d’investissement lors de sa création et quels seraient leurs besoins en assistance technique?
Par ailleurs, quels seraient les mécanismes d’octroi de la ou des ligne(s) de crédit et les règles de gouvernance requises? Quels seraient les mécanismes d’octroi de la garantie publique en faveur des entreprises congolaises et les règles de gouvernance requises ? Finactu Suisse a déjà fait ses preuves en RDC. Elle a réalisé en 2013 un audit actuariel de l’Institut national de sécurité sociale (INSS) et en 2016 apporté son savoir-faire à la Rawbank pour la création et le développement d’une compagnie d’assurance, la Rawsur.
Savoir-faire
Finactu est à l’origine de la réforme des assurances dans nombre de pays africains. Elle a réalisé l’étude de faisabilité pour la mise en place d’un pool d’assurance contre les risques catastrophiques en Afrique, African Reinsurance Corporation (AFRICA RE) – OAA et pensé le contrat programme du secteur des assurances pour la Fédération marocaine des sociétés d’assurance et de réassurance (FMSAR). Autres réalisations : l’audit complet de la compagnie et formulations des recommandations en vue de l’ouverture du capital de l’Assurance et Réassurances du Congo (ARC), l’élaboration et la mise en œuvre d’un plan de transformation opérationnelle pour le renforcement d’AMI (Assurances Mutuelles Ittiha), au Maroc ou encore l’étude actuarielle du tarif automobile pour la Fédération gabonaise des sociétés d’assurances (FEGASA).
« Nous assistons nos clients, qu’ils soient vendeurs, acquéreurs ou investisseurs, pour la réalisation d’opérations de capital en mettant à profit notre parfaite maîtrise des environnements juridiques et financiers d’Afrique, notre bonne connaissance des acteurs locaux et notre maîtrise des enjeux qui animent le continent », explique-t-on à Finactu Suisse. « Nos clients nous mandatent pour des missions très opérationnelles de mise en œuvre d’un axe stratégique, de transformation ou d’accompagnement au changement, pour la création et le fonctionnement de nouvelles directions, mais aussi parfois pour la création de projet en Greenfield ou la gestion complète d’une restructuration ». Attendons voir.