TOKYO, 20 fév 2013 (AFP) – Le Japon a subi en janvier un déficit commercial de 1.629 milliards de yens (13 milliards d’euros), soit le pire jamais enregistré en un mois par l’archipel, a annoncé mercredi le ministère des Finances.
Les importations ont bondi de 7,3%, tirées par la hausse des devises étrangères et le gonflement de la facture énergétique près de deux ans après l’accident nucléaire de Fukushima, tandis que les exportations ont grimpé de 6,4%, profitant d’une amélioration de la conjoncture aux Etats-Unis et en Asie.
Autrefois largement excédentaire grâce au succès des automobiles et de l’électronique Made in Japan, la balance commerciale de l’archipel est régulièrement dans le rouge depuis le tsunami et l’accident nucléaire de mars 2011 dans le nord-est du pays.
Elle l’est aussi traditionnellement en janvier à cause des nombreux jours fériés, mais cette fois le déficit est pire car les facteurs négatifs se sont accumulés.
“Avec ce déséquilibre énorme dès le début d’année, le Japon semble parti pour subir une troisième année consécutive de déficit commercial en 2013, même si le second semestre devrait être moins mauvais grâce à la reprise de la demande mondiale”, a jugé Yoshiro Sato, du Crédit Agricole.
La brutale dépréciation du yen depuis le mois de novembre pourrait certes soutenir les exportations dans les mois à venir, mais elle contribue d’ores et déjà à alourdir le prix des importations, souvent libellées en dollar ou en euros.
Les compagnies d’électricité sont notamment contraintes d’acheter plus d’hydrocarbures pour faire tourner à plein régime leurs centrales thermiques, afin de compenser l’arrêt quasi total de la production d’électricité nucléaire au Japon près de deux ans après la catastrophe de Fukushima.
Les exportations se sont toutefois elles aussi mieux portées, progressant pour la première fois depuis huit mois.
Les Nippons ont notamment livré davantage aux Etats-Unis, redevenu récemment le premier client du Japon (à la place de la Chine).
Les exportations nippones ont aussi progressé vers les quatre dragons asiatiques, mais plus modestement vers la Chine, où les produits japonais sont encore parfois boudés à cause d’un différend territorial sino-nippon.
Symptomatique des difficultés du Japon, sa balance commerciale est restée déficitaire vis-à-vis de l’Union Européenne en janvier, un phénomène auquel la troisième puissance économique mondiale n’était pas habituée.
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