Le thème principal de la 3è édition de la Conférence minière de Lualaba est : « L’exploitation minière en RDC face aux impératifs du développement durable des hommes et du pays ». On parlera de l’apport, du rôle et de la responsabilité de l’État, mais aussi de l’industrie minière, de la société civile et des communautés locales, dans une synergie transparente, a expliqué le ministre provincial des Mines, Jean-Marie Tshizainga.
Comme au Mining Indaba 2018, en février, à Cape Town en Afrique du Sud, le gouverneur du Lualaba, Richard Muyej, s’est fait accompagner à Lubumbashi d’une forte délégation. Comme à Cape Town, la délégation du Lualaba est venue à Lubumbashi vendre « l’image de la province » aux investisseurs, notamment aux miniers, que le Gouv’ a conviés à un « Déjeuner Lualaba ».
Carte postale
Outre ce thème général, la conférence minière de cette année vise à mettre en évidence la promotion du tourisme dans la province du Lualaba. Pour rappel, le Lualaba est l’une des quatre nouvelles provinces issues du démembrement de l’ex-Katanga en juillet 2015. La nouvelle province a une vocation minière, car elle contribue à environ 75 % de la production du cuivre et du cobalt dans l’hinterland minier katangais, ce qui lui confère des atouts particuliers pour son développement.
L’exécutif provincial mise donc sur l’embellie des cours des matières premières, dont le cuivre et le cobalt, sur le plan international pour promouvoir deux nouvelles vocations, à savoir l’agriculture et le tourisme présentés aujourd’hui comme piliers de développement durable.
Dans ces deux secteurs, la province du Lualaba a des atouts : de merveilles touristiques, d’immenses terres arables et un climat favorable à tout projet agropastoral. C’est cela qui a motivé d’ailleurs la présence du gouverneur de province du Lualaba à Indaba à la tête d’une forte délégation en vue d’accrocher et inviter les investisseurs à venir au Lualaba.
Pour les rassurer, l’exécutif provincial a créé une direction spéciale d’encadrement dénommée « Direction d’Accueil et de Facilitation », qui relève directement du Gouv’ et dont le mandat est « la sécurisation et la protection des investissements et des investisseurs, ainsi que l’accompagnement nécessaire dans toute démarche durant la période d’implantation ». À Indaba, Richard Muyej a voulu passer un message : les investisseurs miniers sont les bienvenus au Lualaba pour participer à « l’effort de valorisation d’autres secteurs porteurs d’espoir (agriculture et tourisme) en vue d’accélérer le processus d’épanouissement des communautés ».
Vue sous cet angle, a laissé entendre le Gouv’, « la mutualisation de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), si elle est bien négociée, peut être une arme redoutable pour vaincre la pauvreté et mieux sécuriser les investissements ». L’accompagnement existe déjà dans quelques entreprises (TFM, Glencore à travers KCC et MUMI, Sicomines, Kamoa Copper, etc.), par des apports financiers et techniques, des structures engagées dans des activités liées à ces nouvelles opportunités économiques, essentiellement l’agriculture.
« Notre souhait est que ces entreprises renforcent ce type de partenariat et que ceux qui hésitent encore, leur emboîtent le pas.
En ce qui concerne le tourisme, un opérateur minier parmi les plus importants de la province, du nom de Chetan, s’est engagé à accompagner financièrement l’exécutif provincial dans la phase de préparation du lancement des activités touristiques.
Les attentes des populations
Le Lualaba investit déjà dans ces nouveaux secteurs pour favoriser leur essor. En ce qui concerne le tourisme, l’exécutif provincial a procédé à l’inventaire des sites touristiques et à l’identification des obstacles.
Et en ce qui concerne l’agriculture, il a procédé à l’élaboration d’une cartographie agricole, au renforcement des structures paysannes, à la création de champs de semences, mais aussi à la mise en place d’un fonds de garantie, en partenariat avec les banques locales pour faciliter l’accès au microcrédit et la mutualisation de la RSE, en accord avec les entreprises minières établies dans le Lualaba. L’objectif est d’amener ces entreprises à contribuer directement à la réalisation des projets communs identifiés ensemble, susceptibles de « favoriser l’épanouissement des communautés et d’assurer progressivement le rayonnement de la prospérité ».
L’exécutif provincial se félicite de la « synergie » créée avec les entreprises minières établies dans la province pour favoriser le Plan triennal 2016-2018. Cela se traduit par le respect des obligations fiscales et la participation libre au financement des projets sociaux à travers le Programme d’assistance volontaire.