SELON Boloko Bolumbu Bobo, le gouverneur de la province de l’Équateur, plus de 400 millions de francs (406 121 614,45 FC), soit plus de 436 000 dollars au taux appliqué à la Banque centrale du Congo, ont été, dans un premier temps, affectés à la construction du parc agropastoral industriel de Mbandaka. Le gouvernorat de l’Équateur, en sa qualité de chef d’ouvrage délégué de ce projet, a annoncé le 29 juin l’attribution du marché de construction du parc à l’entreprise Serru-Top. De hautes autorités du pays sont attendues dans les prochains jours dans la ville de Mbandaka, selon certains médias locaux.
Le projet de construction du parc agropastoral industriel repose sur des racines électoralistes… uniquement, suppute une large frange de l’opinion dans la province.
Mbandaka demeure le centre d’intérêt socio-économique et stimulateur de choix politiques dans la région nord-ouest du pays en dépit de l’écartèlement de l’ex-province de l’Équateur en 5 entités provinciales distinctes (Équateur, Mongala, Nord et Sud-Ubangi et Tshuapa).
Éléphant banc
De l’avis des experts, c’est la rentabilité du projet qui est sujette à caution. Pour la Fédération des entreprise du Congo (FEC), le projet des parcs agroindustriels a montré ses limites avec le parc pilote de Bukanga-Lonzo, à près de 225 km de Kinshasa.
Albert Yuma Mulimbi, son président, a même déclaré que « c’est des dizaines de millions de dollars jetés dans du sable ». Lors du Séminaire d’orientation budgétaire 2019, des délégués de la société civile ont unanimement rejeté la décision du gouvernement de poursuivre ses différents projets des parcs agroindustriels.
L’essentiel des crédits retenus dans la rubrique Fonctionnement de l’État en 2017, soit 854,5 milliards de francs, a été affecté aux études de faisabilité pour l’extension des parcs agroindustriels à travers le pays. Pourtant, le site pilote de Bukanga-Lonzo n’a réalisé que plus ou moins 25 % de ses objectifs, selon des indications officielles. Sur le plateau d’une télévision de la place, Jacques Ndjoli, le sénateur MLC (opposition), a soutenu que le gros de produits estampillés Bukanga-Lonzo vendus à Kinshasa sont en réalité des produits importés.
Des sources du ministère de l’Agriculture, l’on apprend que le gouvernement a sollicité le concours de la Banque africaine du développement (BAD) pour viabiliser le parc et ouvrir le projet, s’il le faut, à l’investissement privé. Pour le gouvernement, les parcs agroindustriels constituent un socle de développement susceptible de porter la RDC vers le statut de pays émergeant en 2040.
PIB à 1 050 USD dans 10 ans
Plus anticipatif, le ministère du Plan table sur le secteur agricole pour porter la RDC dans la sphère de pays à revenu intermédiaire en 2028, avec un PIB/Hab porté à 1 050 dollars.
Pour y parvenir, selon le ministère du Plan, le gouvernement envisage ainsi d’accroître la productivité et le rendement de l’agriculture à travers le développement des parcs agroindustriels et des centres de développement intégré (CDI) pour attirer plusieurs capitaux dans le secteur agricole. Ainsi, le gouvernement entrevoit, dès 2019, « d’augmenter la production des cultures vivrières et maraichères (manioc, maïs, riz, pomme de terre et haricots) par des campagnes agricoles, mener la poursuite de la création de centres de développement intégré et des parcs agroindustriels ainsi que la réduction de la vulnérabilité du secteur et la finalisation de l’architecture institutionnelle de tous les parcs agroindustriels.
Autres actions visées, la construction des infrastructures de production et de distribution agricole, le développement des programmes de formation et des recherches ainsi que la lutte contre les maladies animales. Pour ce faire, le budget de l’agriculture se situerait sur les trois prochaines années à 14 207 740 333 FC en 2019, 14 729 218 985 FC en 2020, et 15 249 175 669 en 2021, soit un budget triennal de 44 186 134 987 FC. Et, il nous revient qu’au cours de cette période, un troisième parc agroindustriel verrait le jour dans le Sud-Est du pays.