1. Qui sont ces sociétés multinationales qui se bousculent dans le Grand Nord ? Le rift congolais constitué essentiellement, des lacs d’effondrement (Édouard, Albert, Kivu et Tanganyika ainsi que les rivières Semuliki et Ruzizi), est très riche en potentialités énergétiques notamment, le pétrole et le gaz méthane.
Les recherches entreprises ça et là dans la région, ont conduit certaines sociétés multinationales, à procéder par des missions de prospection et sondage ayant permis de confirmer les possibilités d’exploitation rationnelle dans l’Est de la RDC, du gaz méthane dans le lac Kivu et du pétrole dans les lacs Albert et Tanganyika ainsi que dans les vallées des rivières Semuliki et Ruzizi.
Les réserves de pétrole au Congo, sont estimées à plusieurs milliards de barils !
Le graben Albertin compte 5 blocs alors que le graben Tanganyika est constitué d’une dizaine dont l’exploitation serait proche. Depuis l’année 2002, plusieurs sociétés pétrolières s’intéressent à l’exploitation des gisements du Grand Nord.
Si pour la province de l’Ituri, ce sont des multinationales britanniques et sud-africaines qui se disputent les blocs I et II (Voir les querelles des compagnies OIL-D.R. CONGO, HERITAGE OIL, TULLOW OIL, DIVINE INSPIRATION, CAPRIKAT LTD et FOXWELL LTD ), les gisements situés dans la partie sud du lac Albert, dans la vallée de la Semuliki et même dans une bonne partie du parc national de Virunga, soit les blocs III, IV et V, sont convoités par les sociétés « SOCO INTERNATIONAL (Grande-Bretagne), COASTAL ENERGY CONGO (Grande-Bretagne ), SOUTH AFRICA CONGO OIL (RSA ) et TOTAL (France), qui sont présentes dans les tractations entre la RDC, l’Ouganda et les pays protégeant les intérêts de ces compagnies, concernant l’avenir de l’exploitation du pétrole congolais et de sa commercialisation. Ces sociétés ne sont pas donc étrangères aux conflits armés qui endeuillent chaque jour, les familles paysannes du Kivu où les mouvements de rébellion, reçoivent armes et financement de tous les horizons.
Comme dans toutes les régions minières où sévissent des groupes armés et même des terroristes islamistes comme au Nigéria, au Nord-Ouest du Cameroun, aux bords du lac Tchad, en Centrafrique et dans le Sahel, les compromissions des sociétés multinationales sont évidentes et les preuves de leurs implications dans le ravitaillement des rebelles, ne sont plus à démontrer.
On ne peut donc pas écarter pour ce qui est du cas des territoires congolais de Beni et Lubero et même de la province de l’Ituri, la main noire de ces compagnies qui épousent souvent les points de vue des pays hostiles au gouvernement congolais accroché, à la défense de sa souveraineté et de son indépendance économique !
2. Quid du jeu malsain des politiques locaux dans le drame des populations du Grand Nord ?
C’est depuis 2015 que s’est intensifié le « tohu-bohu » des spéculations politiciennes sur l’avenir de la RDC. Au départ, ces spéculations partaient des rumeurs fantaisistes qui prêtaient au chef de l’État, le Raïs Joseph KABILA, les pires intentions de vouloir fouler aux pieds, la constitution.
La classe politique congolaise s’est mise dans une ambiance de guerre communicationnelle dominée par des discours démobilisateurs du peuple préoccupé pourtant, par des réflexes de survie à la suite de la dégradation continue de ses conditions de vie.
À côté de cela, on a noté aussi, la persistance de l’insécurité surtout dans les territoires de l’Est (Kivu, Ituri, Maniema et Tanganika). La surenchère politicienne n’a-t-elle pas donné naissance à des mouvements de rébellion montés de toutes pièces par des politiciens avides de pouvoir, jouant le jeu des puissances occultes décidées à réussir la balkanisation du Congo pour avoir la main mise sur l’exploitation des richesses du sol et du sous-sol congolais.
Après que le CNDP de Laurent NKUNDABATWARE et Bosco NTAGANDA ainsi que le M23 de Sultani MAKENGA, pasteur Jean-Marie RUNIGA et Bertrand BISIMWA, aient été mis hors d’état de nuire, la rébellion ougandaise ADF/NALU va annoncer ses couleurs dans le territoire de Beni, devenu depuis 1979, ce déversoir du « trop plein » des rebelles ougandais, rwandais, somaliens et même soudanais.
En effet, la déstabilisation de la Somalie et du Sud-Soudan a eu des conséquences néfastes sur la consolidation de la paix dans l’Est de la RDC. L’instabilité politique en Ouganda et au Rwanda s’est ajoutée à la danse pour gonfler les rangs des bandes armées étrangères présentes dans le Kivu où elles vont goûter aux délices du trafic maffieux des produits agricoles et miniers.
Elles vont coaliser avec des groupes locaux de la nébuleuse « Maï-Maï » au service des politiciens congolais de tous bords, pour asseoir leur contrôle sur ce commerce illicite et rencontrer ainsi, les préoccupations des régimes en place au Rwanda et en Ouganda, obligés de soutenir les folies meurtrières de leurs opposants en dehors des frontières de leurs pays.
Les tensions ethnico-tribales vont reprendre dans le Nord-Kivu, terre de prédilection pour tous ces groupes armés étrangers favorables pour leur survie en RDC, à l’éclosion des foyers de tensions entre les populations autochtones afin de détourner l’attention du gouvernement congolais appelé ainsi, à ne penser en priorité, qu’à la solution reposant sur la stratégie de colmater les brèches en mettant tout en œuvre pour sécuriser toutes les ethnies invitées à une cohabitation pacifique !
Les Forces armées de la RDC recevaient donc, la mission de combattre ces groupes armés locaux « Maï-Maï » qui s’adonnaient à des razzias punitives au Nord-Kivu où les tensions ethnico-tribales prenaient une autre dimension.
Les Banande s’attaquaient aux Bahutu qu’ils considèrent comme étant des étrangers « rwandais » venus et/ou envoyés, conquérir leurs terres ancestrales. Ils s’opposaient aussi dans le Sud du territoire de Lubero, aux autochtones Bahunde qui pourtant, ont vécu depuis des siècles avec eux.
Aussi, des groupes « Maï-Maï » vont-ils se constituer un peu partout dans le Grand Nord pour revendiquer la « lutte pour la défense de la souveraineté nationale », un slogan lancé par des organes de propagande de l’opposition dans cette partie du pays, pour s’attaquer au pouvoir en place.
Les opposants Nande et des lobbies à leur solde, vont ainsi, financer et parrainer l’éclosion des mouvements de rébellion de toutes sortes :
• Alliance des Patriotes pour un Congo Libre et Souverain (APCLS).
• Maï-Maï NYATURA
• Maï-Maï SIMBA
• Maï-Maï Forces de Défense Congolaise
• Maï-Maï SHETANI
• Maï-Maï JACKSON
• Forces Populaires Congolaises (ex- PARECO de SIKULI La Fontaine)
• Forces Oecuméniques pour la Libération du Congo (Maï-Maï FOLC)
• Maï-Maï NDUMA, Défense du Congo, etc.
Ces groupes sont soutenus aujourd’hui, par une bonne partie de l’élite intellectuelle locale Nande et même par une partie du clergé et de la société civile ancrés tous dans le plan de développement du « KYAGHANDA YIRA INTERNATIONAL » véhiculé par le Forum « Beni-Lubero online », devenu le porte-voix de toutes les organisations Nande arborant les spectres des spéculations anti-patrie. Ces groupes sont devenus naïvement, des boucliers des mouvements terroristes islamistes opérant le long de la frontière entre l’Ouganda et la RDC.
Ils soutiennent malgré eux, des alliances contre nature notamment, cette stratégie suicidaire de l’APC/RDC-KML d’Antipas MBUSA NYAMWISI, de partager la barbarie des terroristes ADF/NALU dans le territoire de Beni, dans le but de prétendre bousculer à sa façon, le pouvoir de Joseph KABILA !
L’on se souviendra que du 11 au 14 décembre 2015, était organisée la « Conférence sur le processus démocratique en Afrique », à l’île de Gorée au Sénégal par la Fondation allemande « KONRAD ADENAUER » et le « NATIONAL DEMOCRATIC INSTITUTE FOR INTERNATIONAL AFFAIRS » (NDI).
Les partis et regroupements de l’opposition congolaise ainsi que les groupuscules du mouvement citoyen se cachant dans la fameuse « Société civile politique » (LUCHA, FILIMBI, ASADHO, ACAJ, etc.), étaient invités à échanger au cours de ces assises, leurs expériences sur terrain et recevoir la ligne de conduite à observer pour arriver à bout du régime de Kinshasa.
L’Occident par le truchement de ces deux institutions, décidait d’apporter une aide substantielle aux actions de déstabilisation que devaient mener les opposants congolais dans toutes les provinces.
La Conférence des Évêques du Congo (CENCO) qui avait envoyé une délégation à Gorée, a vite fait de la rappeler parce qu’elle venait de découvrir le caractère subversif des objectifs de ces assises aux contours très flous.
Ainsi, l’insurrection dans le Grand Nord (Beni-Lubero) devait passer par la couverture des actions des ADF/NALU sous la coordination comme par le passé, des hommes d’Antipas MBUSA NYAMWISI qui a réussi à démontrer, l’efficacité de ses actions de sape dans la région avec la collaboration des rebelles islamistes !
La capitale Kinshasa devait être mise à sac par la multiplication des journées « ville-morte », des casses et autres actes terroristes perpétrés par des activistes membres de certains partis d’opposition comme l’UDPS et le BUNDU DIA KONGO (NTOTILA).
Le Katanga devait recevoir les contre-coups des opérations des adeptes du Prophète Paul-Joseph MUKUNGUBILA MUTOMBO et même des groupes terroristes montés par les leaders du G7 acquis à la cause de Moise SORIANO alias « KATUMBI CHAPWE ».
Le Kasaï acquis à l’UDPS, devait être conquis par la fougue des terroristes « KAMWINA NSAPU » qui pensaient étendre leurs actions maléfiques dans le Bandundu et même dans la capitale Kinshasa. L’Équateur et une partie de la Province orientale devaient être touchés par des mouvements des milices alliées au MLC de Jean-Pierre BEMBA et aux partis membres du Front Citoyen 2016 pour l’alternance au sommet de l’État en RDC.
Cette dernière plate-forme conçue pour préparer les élections, se proposait de réunir toutes les « forces acquises au changement » dans un combat visant la neutralisation de la Majorité Présidentielle qualifiée de « Forces du mal ». Elle visait à recourir à tous les moyens possibles y compris la lutte armée et donc, l’insurrection, pour faire tomber le régime KABILA et assurer ainsi, l’alternance politique en RDC !
Toutes ces stratégies diaboliques visant à mettre le pays à feu et à sang, vont échouer durant toute l’année 2016 et même au courant de 2017.
Les politiciens congolais vont s’engouffrer dans des conciliabules tapageux malheureusement, lors des concertations politiques à la cité de l’Union africaine et du Centre interdiocésain de Kinshasa. Ils vont se précipiter comme d’habitude, à se partager le pouvoir avec la formation des gouvernements d’Union nationale dirigés respectivement, par les premiers ministres, Samy BADIBANGA NTITA (26 novembre 2016- 7 avril 2017) et Bruno TSHIBALA NZENZE (7 avril 2017- 2018).
Le groupe de politiciens « aigris » qui ne s’étaient pas retrouvés dans le partage du gâteau, vont se laisser « enfarinés » par les ennemis du peuple congolais engagés dans une course folle vers la balkanisation du pays. Ils vont s’inscrire comme hier, dans la montée de l’insurrection en provinces où des groupes armés terroristes de tous bords, vont accentuer les massacres des populations civiles.
Et c’est comme cela qu’il faut comprendre l’évolution de la situation sécuritaire dans le Grand Nord où il faut une thérapie de choc pour percer les mystères de cette insécurité, réussir l’organisation des élections ce 23 décembre 2018 afin de mettre fin à toutes les spéculations sur l’idyllique illégitimité des institutions de la République et redonner la parole au souverain primaire, seul juge devant décider du choix des dirigeants de demain.
C’est en regardant dans la même direction, en mettant de côté nos différends et égoïsmes, en chassant les démons de la division, que nous arriverons à bâtir demain, dans la concorde et la réconciliation, un « CONGO FORT, UNI et PROSPERE » !