D’APRÈS Yi Ping, le gouverneur de la PBOC, « le monde entier devrait chercher une solution aux tensions commerciales » qui ne sont pas seulement dangereuses pour la Chine mais aussi pour ses voisins et les chaînes d’approvisionnement. En effet, les tensions commerciales « créent des attentes négatives, des incertitudes, les gens sont nerveux et les marchés n’aiment pas ça ». Les tensions commerciales entre Washington et Pékin, mais aussi avec les Européens, se sont amplifiées ces derniers mois, marqués par une surenchère des mesures de rétorsion. Washington a à ce jour imposé des droits de douanes supplémentaires sur 250 milliards de dollars d’importations de marchandises chinoises.
Inflexibles jusqu’au bout ?
Et Pékin a rétorqué en imposant des taxes sur 110 milliards de dollars de biens américains importés en Chine.
Donald Trump, le président américain et son homologue chinois Xi Jinping se sont montrés jusqu’alors inflexibles. Donald Trump justifie son offensive par le fait qu’il entend obtenir de Pékin un changement concernant des pratiques commerciales qu’il juge « déloyales » (transfert de technologies forcé, dumping, « vol » de propriété intellectuelle). Le FMI a abaissé ses prévisions de croissance, invoquant une montée des risques, parmi lesquels ceux liés à ce différend sino-américain. À rebours de ces inquiétudes, Steven Mnuchin, le secrétaire américain au Trésor, a néanmoins estimé que les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine pourraient in fine être bonnes pour l’économie mondiale.
Parvenir à une relation commerciale plus équilibrée « sera bon pour les entreprises américaines, les travailleurs américains, les Européens, le Japon, tous nos autres alliés, et bon pour la Chine », a-t-il noté. Le gouverneur de la PBOC a répété que Pékin n’utilisait pas le taux de change du yuan « comme un instrument dans les frictions commerciales » alors que le président Trump a dit soupçonner la Chine de manipuler sa monnaie.
Il a noté que la Chine avait versé l’an dernier « 29 milliards de dollars de droits de propriété intellectuelle, dont une bonne partie aux États-Unis ». À l’avenir, « nous allons renforcer les sanctions (contre les violations de) copyright » et nous allons « ouvrir nos services de façon significative, notamment les services financiers », a expliqué le responsable chinois. Une rencontre entre le président américain et son homologue chinois à l’occasion du sommet du G20 de novembre, pour éventuellement conclure un accord, est en discussions mais pas encore confirmée.