DANS une note signée par Corneille Naanga, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), la centrale électorale réclame 45.39 milliards de nos francs supplémentaires sur les 371 900 741 366 FC lui octroyés par le gouvernement. Motif : prise en charge du personnel de la centrale électorale pour les élections locales.
La CENI avait, au départ, sollicité un budget de l’ordre de 928 202 217 386 FC. Des crédits que le ministère du Budget a finalement réduits quasiment au tiers, soit 371.9 milliards de francs. De cette enveloppe, 325 milliards serviront au financement de l’organisation des élections des sénateurs, des gouverneurs de provinces, ainsi que des élections locales. Et 20 451 735 542 FC serviront au fonctionnement au quotidien de la CENI ainsi que 24 207 641 589 FC pour les rémunérations du personnel.
La CENI avait réclamé 45 395 870 765 FC. Ce même montant a été derechef proposé à l’autorité budgétaire mais en supplément, renseignent nos sources. En réaction, la commission économico-financière et de contrôle budgétaire de l’Assemblée nationale qui a notamment pour charge le toilettage du budget de l’État a écrit : « Faute de recettes additionnelles, les amendements aux prévisions du gouvernement n’ont pas été possibles. Néanmoins, elle a procédé à quelques réaménagements internes des crédits budgétaires de rémunération ».
Mais des analystes se montrent fort sceptiques à l’idée, par exemple, de la réduction du train de vie du bureau de la CENI au profit de la paie du personnel. Le budget 2018 de fonctionnement de la CENI est de 18 milliards de francs, mais au premier semestre, la centrale électorale en était déjà à 23 819 067 166 FC. L’opinion se souviendra du refus catégorique du président de la CENI à tout audit financier, dans une interview qu’il avait accordée à RFI.
Toutefois, la CENI n’est pas la seule institution à avoir sollicité directement des crédits additionnels à l’Assemblée nationale. La Police nationale congolaise (PNC) a, en vain, sollicité un crédit additionnel de 875 408 007 069 FC pour une meilleure prise en charge de 158 312 unités. Consolation tout de même : la PNC reprend en son compte l’acte générateur intitulé « Extrait de casier judiciaire », jadis reconnu au pouvoir judiciaire, conformément à la loi organique portant organisation et fonctionnement de la PNC ainsi qu’à l’ordonnance-loi du 13 mars 2018 portant nomenclature des droits, taxes et redevances du pouvoir central.
Par ailleurs, la demande de l’Agence nationale des renseignements (ANR) n’a guère été prise en compte. Tout comme les 63 005 838 000 FC supplémentaires sollicités par la Direction générale de migration (DGM). Pourtant, la DGM compte notamment mener en 2019 des opérations de contrôle de séjour des étrangers ainsi que de rapatriement des clandestins ou encore procéder à l’utilisation des visas biométriques, en lieu et place du cachet humide et du laissez-passer individuel (LPI) non sécurisé.