Le dialogue interculturel constitue l’une des solutions inédites les plus accrochantes et les plus efficaces à l’émergence des conflits identitaires en RDC. Le propos est d’un auteur, Joseph Lunanga, Directeur Chef de Service dans l’Administration publique congolaise. Il prépare une thèse de Doctorat sur la « Dimension identitaire dans les conflits congolais. Il tient ce propos dans son ouvrage » Géopolitique et conflits identitaires en RDC. Pour l’auteur, les conflits qui reposent principalement sur l’identification communautaire sont en général dirigés par les autres communautés et prennent la forme d’affrontement de querelles et comme au Rwanda et au Burundi, des massacres cycliques. Les illusions cartographiques, écrit-il, aveuglent les analystes face aux liens multiples qui ignorent les frontières. Dans son livre de 277 pains aux éditions Compodor à Kinshasa, Joseph Lunanga, écrit: « il s’observe l’émergence du conflit identitaire dans la géopolitique congolaise pendant la période de désintégration de la RDC, due à la spirale de conflits armés allant de 1996 à 2002 pour le Sud-Kivu, le Nord-Kivu et la Province Orientale et 2006 pour la Ville province de Kinshasa et qui continue d’ailleurs à ce jour bien que cela soit localisé au Nord-Kivu.
Pour l’auteur, l’une des causes de l’hécatombe (près de huit millions de morts, ce fut l’identitaire, celui-ci a savamment été maquillé dans le lubrifiant de la conquête du pouvoir (chute de Mobutu) et bien d’autres ingrédients subtilement rassemblées pour les besoins du leurre cachant mal le subterfuge. Les causes politiques, territoriales, économiques n’ont ni plus ni moins que constitué la partie visible de l’iceberg. Et l’auteur de poursuivre : « Au demeurant, les protagonistes ne s’en étaient pas caché du tout l’objet. En effet, en 1996, on a clamé haut et fort qu’il s’agissait de la guerre de Banyamulenge, l’identitaire celui-ci s’est manifesté sous trois facettes à savoir l’ethnique (tutsi-bantou), le religieux (catholique–évangélique) et linguistique (Francophones–Anglophones ou encore Swahiliphones – Lingalaphones).
Dans la conclusion de son ouvrage, Joseph Lunanga propose l’approche interculturelle pour résoudre les conflits identitaires. L’approche interculturelle s’inscrit dans l’optique de la prévention proactive. Elle pivote autour de l’impératif dialogue des cultures, générateur de la justice réparatrice. A le croire, grâce à la justice réparatrice, les victimes sont prises en charge moralement par les communautés. « Les délégants prennent conscience de la responsabilité de la blessure qu’ils ont causée et trouvent les moyens de réparer. Les collectivités touchées par le crime, à leur tour, éprouvent le besoin d’appuyer les victimes, d’aider les délinquants à se réintégrer et à établir des relations susceptibles de les empêcher à commettre d’autres crimes. Joseph Lunanga demeure convaincu qu’ « au-delà des idéologies et des intérêts inévitablement opposés, la culture est ce qui peut nous rassembler et nous aider à assumer nos divergences, c’est-à-dire à les connaitre et à les vivre fecondement. Si cette chance n’est pas saisie, on ne voit par où ce qui peut nous empêcher de nous entretuer ». L’auteur exhorte l’Etat congolais à créer des conditions optimales qui garantissent et favorisent un tel échange par des mesures salutaires au plan juridique dans le secteur de l’éducation et dans l’incitation des privés à l’adhésion interculturelle.