VW veut tourner définitivement la page de dieselgate. Le constructeur automobile allemand mise gros sur le futur, qui sera électrique et autonome. Le numéro un mondial des constructeurs auto s’engage donc dans la plus grande transformation industrielle de son histoire. « C’est la plus grande reconversion industrielle dans l’histoire du groupe », a même estimé Stephan Weil, le chef de l’exécutif de Basse Saxe, un État-région allemand et actionnaire important de Volkswagen.
Le géant allemand de l’automobile a annoncé vouloir investir jusqu’à 44 milliards d’euros d’ici fin 2023 dans les voitures électriques et autonomes, ainsi que dans les services à la mobilité et le numérique. « Le groupe Volkswagen s’est fixé pour objectif dans sa stratégie d’accélérer le rythme des investissements. Nous allons concentrer nos investissements dans les domaines d’avenir », a expliqué Herbert Diess, le PDG de l’entreprise, à l’issue d’une réunion du conseil de surveillance.
Bien plus élevé que celui annoncé en 2017. VW, qui a passé les trois dernières années empêtré dans le scandale provoqué par sa tricherie sur les émissions polluantes des véhicules diesels, augmente ainsi considérablement ses dépenses dans les technologies jugées propres. Les 44 milliards d’ici 2023 annoncés, dont 30 milliards concernent exclusivement le développement des voitures électriques, représentent une nette augmentation par rapport au budget global de 34 milliards d’euros annoncé en 2017 pour la période allant jusqu’en 2022.
En Basse Saxe, deux usines sont dédiées aux véhicules électriques. Volkswagen a annoncé que deux de ses sites de production de la région de Basse Saxe seront reconvertis en unités entièrement dédiées aux véhicules électriques. Le groupe a assuré qu’il n’y aurait aucune suppression de postes avant 2028.
Les grands groupes automobiles allemands ont pris du retard dans le développement des véhicules électriques, ne s’engageant dans ce secteur stratégique qu’après le « Dieselgate », lorsque Volkswagen avait reconnu avoir équipé ses véhicules diesel d’un logiciel capable de tromper les tests de niveau de pollution.
Ce scandale a déjà coûté au groupe 28 milliards d’euros, et entraîné une chute des ventes de diesel en Allemagne et dans le monde. Par ailleurs, en Allemagne, les groupes automobiles sont confrontés à la multiplication des décisions de justice pour interdire de circulation les véhicules diesels là où les normes de pollution aux microparticules ne sont pas respectées. Enfin, Volkswagen a annoncé que ses pourparlers avec le géant américain Ford avançaient. Les deux groupes veulent coopérer sur le plan industriel afin de développer ensemble des véhicules utilitaires.