CES FONDS permettront de réaliser des projets intégrateurs, en vue de fournir une énergie électrique fiable et abordable au profit des industries, des petites et moyennes entreprises (PME) ainsi qu’aux populations de l’Afrique centrale. Jean-Chrysostome Mekondongo, le secrétaire permanent du Pool énergétique de l’Afrique centrale (PEAC), a mis un accent particulier sur l’importance de la coopération au sein de cette organisation pour la mise en œuvre des stratégies et des projets intégrateurs, afin de booster l’électrification transfrontalière au bénéfice des populations de l’espace PEAC.
Institution spécialisée de la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), le PEAC est chargé notamment de la mise en place d’une politique énergétique régionale, la construction des infrastructures communautaires, la mise en place des conditions légales, techniques et commerciales pour accroitre les investissements et les échanges d’électricité dans l’espace CEEAC. Sa mission est de contribuer à l’établissement de conditions favorables à la construction d’un marché régional de l’électricité et des services
connexes, en vue de fournir aux industries et aux populations une électricité fiable à des prix abordables.
Les sociétés d’électricité de l’Angola, du Cameroun, du Burundi, de la République Centrafricaine, de la République du Congo, du Gabon, de la Guinée Équatoriale, du Tchad, de la RDC et du Sao Tome et Principe sont membres du PEAC.
Passage en revue
Pour Fabrice Lusinda wa Lusangi, le directeur général adjoint de la Société nationale d’électricité (SNEL), dont la société assume la présidence tournante du comité de direction du PEAC, les travaux de Kinshasa étaient attendus pour passer en revue le portefeuille des projets du PEAC, particulièrement les projets intégrateurs prioritaires (PIP) qui sont, a-t-il indiqué, « les vecteurs du développement des réseaux électriques d’interconnexion entre les États membres du PEAC ».
Il y a également des projets du programme d’électrification transfrontalière (PPET), constituant le point de départ vers un accès à l’électricité des populations vivant dans des villages frontaliers. Selon la lettre d’orientation budgétaire de Bruno Tshibala Nzenzhe, le 1ER Ministre, la politique du gouvernement dans le secteur de l’énergie vise à « améliorer l’accès de la population à l’électricité et à l’eau potable, tant en milieu urbain que rural ».
Dans le secteur de l’énergie, le budget 2019 prévoit, en effet, des dépenses de l’ordre de 181 362 581 120 FC, soit 103 766 210 dollars au taux budgétaire de 1 747.8FC le dollar. Dans le sous-secteur de l’électricité, l’État compte entreprendre le développement des unités de production de l’énergie électrique, les réseaux de transport et de distribution, de la loi sur l’électricité en vue de favoriser le lancement des projets de modernisation des micros et mini-barrages hydro-électriques et le développement des programmes spécifiques aux énergies renouvelables en vue de l’intensification de la desserte en énergie électrique.
Collectif budgétaire
Certes, un collectif budgétaire pourrait intervenir au courant du premier trimestre 2019, et le budget de l’énergie revu à la hausse. Mais il se trouve que le ministère de tutelle qui est un service d’assiette a perdu une dizaine de ces actes générateurs de recettes, suite à la révision intervenue courant mars 2018 de la loi sur les droits, taxes et redevances du pouvoir central. Il s’agit notamment des redevances sur la consommation d’huiles moteurs, d’huiles de frein, sur les carburants terrestres ou encore sur le ravitaillement des avions locaux, des auto-producteurs des eaux naturelles, minérales et thermales, etc.
Pourtant, avec ce budget de 103.7 millions de dollars, l’État s’est engagé à financer le développement des énergies renouvelables et à apporter sa contrepartie pour la réalisation du projet inhérent à la ligne de transport d’énergie électrique et réseau associé à la centrale hydroélectrique de Kakobola alors que le chantier de la centrale de Katende est complètement à l’arrêt.
Financements extérieurs
Pour ce qui est d’Inga I et II, l’essentiel des investissements vient des ressources extérieures, notamment de la Banque africaine de développement (BAD). En outre, le site d’Inga, Inga I et II ont déjà fait l’objet de quelques projets, à savoir : EDIRA, PMEDE et SAPMP d’une valeur de plus de 1,2 milliard de dollars, financés par la Banque mondiale.
Des experts s’interrogent alors sur l’affectation des investissements en ressources propres pour le renforcement des capacités d’Inga 1 et II de plus de 15 milliards de nos francs depuis 2016. Le gouvernement avait également prévu, en 2017, un montant de 300 millions de francs de la contrepartie des projets pour financer le programme de partenariat public-privé (PPP), avec subvention d’investissement du secrétariat général. Mais il n’a jamais été exécuté.
D’ailleurs, ce programme a été jugé « superflu » par des experts de la société civile dans la mesure où le ministère qui est appelé à gérer les projets PPP n’a jamais avancé ses motivations pour développer un tel programme. Les partenaires extérieurs dont le PNUD sont aussi engagés dans d’autres projets comme ODD 7 et S4ALL qui prévoient de fournir le courant électrique à chaque foyer congolais d’ici 2030.