RÉAGISSANT aux conclusions de l’« Assessement » (évaluation) commandée par le Congrès américain, rédigée par plus de 300 scientifiques et validée par son administration, Donald Trump, le président républicain des États-Unis, a déclaré : « Je n’y crois pas ». Selon ce document publié vendredi 23 novembre, les États-Unis pourraient perdre « des centaines de milliards de dollars » d’ici la fin du siècle à cause des gaz à effet de serre.
Devant des journalistes dans les jardins de la Maison Blanche, Donald Trump a expliqué avoir lu seulement « un peu » ce texte. « Je l’ai vu, j’en ai lu un peu, et ça va », a-t-il déclaré laconiquement. Le dernier « National Climate Assessment », long de plus de 1 000 pages, a été publié pendant le pont de Thanksgiving, quand les Américains sont en famille et ne suivent que peu les informations.
Ce rapport prévient : « Vu le niveau historique des émissions de gaz à effet de serre, les pertes aux États-Unis pourraient atteindre des centaines de milliards de dollars dans plusieurs secteurs d’ici la fin du siècle. » « Nous n’avons jamais été aussi propres que nous le sommes maintenant. Et c’est très important pour moi. Mais si nous sommes propres, et que tous les autres endroits sont sales, ce n’est pas si bien. Je veux de l’air pur et de l’eau pure », a répondu Donald Trump.
Il avait déjà remis en cause le précédent volume de l’étude, publié en 2017. Les conclusions de ce texte, dont la Maison Blanche avait pourtant approuvé la publication, contredisaient les déclarations du président républicain. Et le rapport de 2018, qui se concentre sur les répercussions économiques, ne semble pas plus convaincre le milliardaire, qui se vante d’avoir redressé l’économie américaine.
Les effets au-delà des frontières
« Les conséquences du changement climatique au-delà de nos frontières vont affecter de plus en plus notre commerce et notre économie, notamment les prix à l’import et à l’export, ainsi que les entreprises qui ont des investissements et des chaînes d’approvisionnement à l’étranger », souligne le dernier « National Climate Assessment ».
Autant de points qui devraient, logiquement, contrarier l’ancien homme d’affaires, qui souhaite réduire le déficit commercial américain en relançant les exportations vers l’étranger. Mais Donald Trump, qui a qualifié de « canular » le changement climatique et doute de ses causes humaines, n’est toujours pas convaincu. Juste avant la fête de Thanksgiving, il a encore une fois invoqué la météo pour prouver le bien-fondé de son scepticisme sur le climat.
« La vague de froid brutale et prolongée peut battre tous les records – Qu’est donc devenu le réchauffement climatique ? », a-t-il fait mine de s’interroger dans un tweet, en dépit de toute logique scientifique. Le locataire de la Maison Blanche a annoncé, en juin 2017, le retrait des États-Unis (effectif en novembre 2020) de l’accord de Paris sur le climat et a, de facto, déjà abandonné les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre fixés par son prédécesseur démocrate, Barack Obama.