LE SOMMET d’affaires a été organisé par le Réseau allemand des chambres de commerce (AHK) et l’ambassade d’Allemagne au Ghana ? Quelque 500 participants, politiques ou acteurs de l’économie allemande et africaine, y ont pris part pour dialoguer du climat des affaires. L’objectif était d’attirer des investisseurs privés allemands vers le continent africain.
À cette occasion, Christophe Retzlaff, l’ambassadeur de l’Allemagne au Ghana, a déclaré que le sommet (GABS) est un « rendez-vous d’affaires phare de l’Allemagne en Afrique ». Il réunit tous les deux ans les plus hauts dirigeants du monde des affaires et du gouvernement allemands pour discuter de la promotion de relations économiques entre la plus grande économie d’Europe occidentale et la région du monde où la croissance est la plus rapide.
Concernant le projet d’industrialisation de l’Afrique, Alan Kyeremateng, le ministre ghanéen du Commerce et de l’Industrie, a déclaré que l’Afrique doit poursuivre l’industrialisation en tant qu’« agenda stratégique de transformation » visant la promotion du développement économique. Il a ajouté que l’Afrique doit associer son programme d’industrialisation à la formation et au renforcement des compétences de la population et à la mise en place de l’infrastructure devant contribuer à la réalisation de ce programme. Le Ghana a réitéré son engagement à renforcer le partenariat avec les entreprises allemandes afin de développer leurs relations internationales.
Prenant la parole à ce sommet, Gerd Müller, le ministre fédéral allemand, a déclaré que son pays s’engage à collaborer avec les pays africains, particulièrement avec le Ghana, pour leur proposer des solutions financières (notamment la création de comptes), des facilités de crédit à court et à moyen termes, des services de financement du commerce et des transactions bancaires afin de permettre aux entreprises locales d’acquérir du matériel allemand ou utiliser leurs services.
Plateforme de dialogue
Après Berlin en 2015 et Nairobi en 2017, le sommet d’Accra avait pour objectif de créer une plateforme de dialogue entre investisseurs privés allemands et entreprises africaines. L’Allemagne qui est encore peu présente sur le continent africain, entend rattraper son retard commercial à marche forcée. Cela va de soi que la finalité est d’attirer des investisseurs privés allemands vers l’Afrique.
Si de grands groupes sont déjà présents, comme Volkswagen, Fraport dans l’aéroportuaire ou Siemens dans le secteur de l’énergie, l’initiative vise cette fois à toucher les petites et moyennes entreprises (PME). Selon Afrika-Verein, l’association de promotion de relations économiques entre les pays africains et l’Allemagne, les quelque 800 entreprises allemandes ont créé plus de 200 000 emplois à travers le continent africain. Mais Berlin veut frapper plus fort. L’initiative « Compact with Africa », annoncée en 2017, était déjà un premier pas vers la coopération germano-africaine, selon RFI.
L’Afrique rassure
Lors de sa visite en août 2018 au Ghana, Angela Merkel, la chancelière allemande, avait rappelé que ces partenariats « gagnants-gagnants », capables de créer des emplois et booster le transfert de technologies, étaient aussi un moyen d’endiguer le flux migratoire vers l’Europe.
Plus de 300 entrepreneurs d’Afrique et d’Allemagne avaient pris part au premier sommet à Berlin, en 2015, à l’invitation de la nouvelle initiative pour l’Afrique subsaharienne de l’économie allemande. À cette occasion, Frank-Walter Steinmeier, le ministre fédéral allemand des Affaires étrangères, avait attiré l’attention sur « les signes encourageants venant d’Afrique en matière d’économie », soulignant, notamment, qu’en 2015, pour la première fois, les investissements directs étrangers (IDE), en Afrique, excédaient l’aide au développement.
Il faut rappeler que c’était le premier sommet commercial de ce genre en Allemagne. Il a été nitié par l’Association des chambres de commerce et d’industrie allemandes, la Fédération des industries allemandes, la Fédération allemande du commerce en gros et extérieur, ainsi que l’Association Afrique de l’industrie allemande. Depuis, le sommet est accompagné au niveau politique par les ministères fédéraux des Affaires étrangères, de l’Économie et de la Coopération économique et du Développement. D’une manière générale, les discussions au cours de cette conférence tournent autour des chances et des défis de l’économie africaine émergente pour les entreprises allemandes, des moyens de coopération efficace entre les entreprises et des tendances futures en Afrique. Les États fragiles, la sous-alimentation et les conflits violents font, toujours, partie de la réalité africaine. Néanmoins, les chiffres encourageants sont tout aussi réels.
Selon la Banque mondiale, 6 sur 11 économies nationales ayant connu la plus forte croissance en 2015 se situaient en Afrique subsaharienne.
La sous-alimentation a diminué d’un quart depuis 1990. Enfin, malgré toute la violence, l’Afrique subsaharienne est devenue plus paisible dans l’ensemble selon l’indice mondial de la paix (« Global Peace Index »). Tout cela révèle un potentiel économique.
Le domaine de l’infrastructure, surtout, connaît, actuellement, une « forte poussée de croissance », raison pour laquelle le ministère fédéral allemand des Affaires étrangères compte intensifier sa promotion du commerce extérieur en Afrique, notamment, à travers un soutien aux chambres de commerce ou par de nouvelles assurances-crédit pour le compte de l’Allemagne. Ce pays a l’intention de poursuivre ses investissements en faveur de la prévention des crises, la meilleure politique de sécurité étant une politique étrangère prévoyante. Juste après le premier Sommet commercial Allemagne-Afrique, il s’est tenu le Forum économique international sur l’Afrique sous le thème « L’Afrique au-delà de 2015 ». Cette rencontre axée sur des questions de politique de développement est organisée, chaque année, par le Centre de développement de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE) et se déroule, normalement, à Paris.
À Accra, le gouvernement ghanéen s’est engagé à créer un environnement attrayant pour attirer les investisseurs étrangers. Les autres pays africains devraient faire de même. Actuellement, le Ghana devance le Nigeria, en tant que centre d’investissement pour l’Afrique de l’Ouest. Le GABS est une rencontre professionnelle par excellence de l’Allemagne en Afrique. Il permet aux principaux dirigeants d’entreprises et de gouvernements d’Allemagne et d’Afrique subsaharienne de se réunir