L’AUDIT s’étendra sur trois mois, selon le directeur général de la Régie des voies aériennes (RVA). Il devra déboucher sur un vaste programme de renforcement des capacités de la RVA pour améliorer sa compétitivité, lit-on dans la note d’Abdalla Bilenge, datée du 14 janvier 2019. Pour ce faire, la RVA se cherche un consultant indépendant. « Les services prévus au titre de ce contrat comprennent l’implication efficace de la gestion des ressources humaines dans la mise en œuvre du Plan de développement de la RVA », écrit Abdalla Bilenge.
De l’avis des analystes, l’audit pourrait déboucher sur des suppressions de postes, auquel la RVA a longtemps échappé depuis que le Comité de pilotage de la réforme des entreprises publiques (COPIREP) a initié la transformation des entreprises publiques en sociétés commerciales en 2009.
Il y a pratiquement cinq ans, le bureau syndical de la RVA avait opposé une fin de non-recevoir au retour des experts du groupe français ADPI pour manager l’entreprise au motif que les prédécesseurs, Jean Assisse et son équipe, avaient mal géré notamment les recettes générées par le Go-pass. Le DG français placé à la tête de la RVA avec le lobbying du ministère du Portefeuille et le COPIREP était, en réalité, un Libanais répondant au nom d’Aziz.
Le prétendu expert blanc avait pris la poudre d’escampette, comme il était sous le coup d’un mandat du parquet. La RVA s’est fait picoter 2 millions de dollars par des fonds vautours en Afrique du Sud, conséquence d’un compte secret d’IDEF tenu par les experts ADPI- KPMG. Mais, pour autant, la mission d’Aéroports de Paris Infrastructures, ADPI, devrait être reconduite. C’est une injonction de la Banque mondiale. Mais pour le ministère du Portefeuille, le banc syndical de la RVA ignore que « les résultats qui sont visibles aujourd’hui à travers les investissements en cours de réalisation » à la RVA le sont grâce aux financements apportés par les partenaires techniques et financiers du gouvernement à la suite de la première mission d’ADPI, exécutée entre octobre 2008 et décembre 2010 ».
Scindée en deux entités
Il sied toutefois de rappeler que la finalité de la transformation de la RVA est sa scission en deux entités distinctes. L’une chargée de la gestion des sites aéroportuaires et l’autre, de la navigation aérienne. Cette option a été catégoriquement rejetée par le bureau syndical, dont on dit « instrumentalisé » par la direction générale. Mais, cinq ans après, la même direction générale se rend bien à l’évidence d’une réforme. Le directeur général de la RVA parle d’un « Plan de développement » dont il détient encore le secret. Toutes les tentatives de Business & Finances pour disposer d’un chiffre exact sur les effectifs de la RVA se sont avérées vaines. Ici, sur l’avenue Aérodrome, siège social de la RVA, tout le monde doute de tout le monde. L’on se souviendra qu’en 2017, Abdalla Bilenge avait dû s’expliquer au parquet général, sur le contrat qui lie depuis 2014 la RVA à la Raw Bank pour la récolte des taxes IDF (Go-Pass), des taxes perçues dans tous les aéroports du pays et qui génèreraient, en moyenne 19 millions de dollars par an.
Pour l’exercice 2019, les prévisions de recettes attendues du Portefeuille sont de 14 195 680 672 FC, soit 8 122 028 dollars dont des prévisions des dividendes de 780 000 000 FC de la part de la Régie des voies aériennes, RVA SA en tant que service d’assiette. Quant au Go-Pass, les prévisions 2019 s’élèvent à quelque 23 508 334 dollars. Mais la mouvance congolaise de la société civile note que l’impact des comptes spéciaux sur le Trésor public n’est pas perceptible, notamment en ce qui concerne la RVA, le FONER et bien d’autres. Elle craint que ces comptes ne constituent aussi d’importantes sources de coulage. Leur contrôle régulier permettrait de bien canaliser les recettes qu’ils génèrent.