UNE BAISSE de production implique la suppression de quelque 2 000 postes de travailleurs auxiliaires dans Mutanda Mining (MUMI), la plus grande mine de Glencore en République démocratique du Congo, selon le Wall Street Journal. Qui note, citant une source proche du dossier que pour près de la moitié de ces employés, le contrat arrive à échéance, tandis que pour les autres, les contrats ont été dénoncés. Officiellement, le géant minier n’a pas fait de commentaire. Il y a quelques jours, des rumeurs avaient déjà couru, sans citer de chiffre concret du nombre de suppressions d’emploi.
Wall Street Journal a indiqué que les employés à plein temps ne sont pas concernés par les mesures envisagées à la suite de la réduction de production de cuivre et cobalt. Au total, à pleine capacité, la mine de Mutanda emploie près de 7 500 collaborateurs. Les activités de Glencore en RDC ont fait l’objet de critiques. Accusé notamment d’avoir collaboré avec Dan Gertler, l’homme d’affaires israélien, qui se trouve sur la liste des sanctions des États-Unis depuis 2017 en raison de reproches de corruption.
L’année 2018 en chiffres
En 2018, Glencore, qui, en plus de MUMI, exploite deux autres mines en Afrique, a produit 410 700 tonnes de cuivre et 38 400 tonnes de cobalt, en hausse respectivement de 72 % et 61 %. La multinationale zougoise (canton de revendique un exercice 2018 record en termes d’excédent d’exploitation et promet de continuer à choyer ses actionnaires. Cependant, le géant minier voit fondre son bénéfice net à 3,41 milliards de dollars. La rentabilité nette du groupe minier et négociant en matières premières a été plombée par des amortissements sur deux sites d’extraction de cuivre en Afrique.
Le bénéfice net a fondu de 41 %, après déduction d’amortissements à hauteur de 1,4 milliard sur les sites de Mopani (Zambie) et de Mutanda (RDC).
La base de comparaison en 2017 avait en outre profité de 1,3 milliard de gains exceptionnels tirés de désinvestissements, rappelle le compte-rendu d’activités publié le 20 février. Par ailleurs, l’excédent opérationnel (Ebitda) ajusté a progressé de 8 % à 15,77 milliards, porté essentiellement par les activités industrielles (+15 % à 13,3 milliards). Le produit ajusté du négoce (Ebit), par contre, s’est érodé de 17 % à 2,4 milliards. L’endettement net a été creusé à 14,71 milliards, contre encore 10,22 milliards fin 2017.
Les actionnaires pourront compter sur un dividende inchangé de 20 cents par action, représentant un total de 2,8 milliards de dollars. La direction lance parallèlement un nouveau programme de rachat d’actions, doté de 2 milliards supplémentaires et qui parviendra à échéance en fin d’année et promet d’agrémenter encore la rémunération de son actionnariat avec le produit estimé à 1 milliard de la cession d’activités considérées comme annexes.
Le résultat opérationnel des activités de négoce doit s’établir en 2019 dans le milieu du couloir de 2,2 à 3,2 milliards de dollars fixé sur le long terme. En termes d’extraction, Glencore prévoit d’accélérer la cadence sur tous les fronts par rapport à l’an dernier. L’évolution de volumes et des prix laisse entrevoir un Ebitda au niveau du groupe de 15,8 milliards, a indiqué en téléconférence Steven Kalmin, le directeur financier.
Ambitionnant de profiter de la transition vers une économie moins dispendieuse en Co2, le colosse de Baar entend plafonner au cours de trois prochaines années sa production de charbon – représentant un tiers de l’excédent d’exploitation de ses activités minières – à environ 145 millions de tonnes, soit 10 % en-dessus de son niveau de 2018. Ivan Glasenberg, le directeur général, s’est par ailleurs montré confiant pour les trois autres principales sources de profit opérationnel de Glencore que représentent le cuivre (4,7 milliards en 2018), le zinc (2,3 milliards) et le nickel (0,8 milliard), évoquant une croissance persistante de la demande sur fonds d’inventaires en chute libre. À la Bourse de Londres, où il est coté, le titre Glencore s’est enrobé de 2,6 % à 310,75, dans un FTSE-100 en hausse de 0,35 %.