LA PRODUCTION de pétrole angolaise, deuxième d’Afrique subsaharienne, est en baisse. Depuis son pic de près de 1,9 million de barils par jour (bpj) en 2008, elle situe dix ans après à 1,478 millions de bpj. D’où la préoccupation de nouvelles autorités angolaise d’entreprendre une vaste réforme. Le gouvernement angolais a en effet publié en février dernier un nouveau décret présidentiel détaillant la stratégie d’octroi de licences pour les six prochaines années.
Ce décret (52/19) s’inscrit dans la ligne droite des efforts de l’administration Lourenco visant à garantir les investissements en exploration dans le but d’accroître la production. Depuis qu’il a accédé au pouvoir d’État en 2017, João Lourenco, le président angolais pilote lui-même ce programme de réforme ambitieux qui vise à transformer radicalement la gouvernance dans ce pays. En mai 2018, il avait déjà signé trois décrets relatifs à la gouvernance et à la réglementation dans le secteur pétrolier et gazier de l’Angola. Le premier décret (5/18) établit le cadre des activités d’exploration des zones de développement. Le décret (6/18) réglemente le développement des champs marginaux, tandis que le décret (7/18) encadre la prospection, la recherche, l’évaluation, le développement, la production et la vente de gaz naturel.
Grande conférence en juin
Pour des experts, on pourra maintenant s’attendre à ce que ces réformes engagées dans le cadre de la nouvelle stratégie en matière d’octroi de licences suscitent davantage d’intérêt des sociétés africaines et des compagnies internationales pour l’exploration de basins angolais. Les mêmes experts notent que l’année 2019 sera une « année cruciale » pour le secteur pétrolier angolais. Une grande Conférence sur le pétrole et le gaz en Angola est prévue à Luanda du 4 au 6 juin prochain. À cette occasion, le premier appel d’offres pour les champs marginaux sera lancé. Avec l’objectif est « d’accroître la production de pétrole et de gaz » et de « remplacer la baisse évidente de la production de ces dernières années », le décret de février dernier définit donc la nouvelle stratégie générale du pays en matière d’attribution de concessions pétrolières jusqu’en 2025. Selon les termes du décret, les concessions pétrolières sont soumises à trois modalités différentes : un appel d’offres public, un appel d’offres public limité et les négociations directes. L’appel d’offres public suit la procédure et les modalités décrites dans le décret présidentiel 86/18. Dans le cadre d’une telle vente aux enchères, la compagnie nationale Sonangol a droit à une participation de 20 % dans des activités de recherche dans le cas où elle n’est pas l’exploitant du bloc.
En 2019, les blocs 11, 12, 13, 27, 28, 29, 41, 42 et 43 dans le bassin de Namibe et le bloc 10 dans le bassin de Benguela doivent être attribués par appel d’offre public. En 2020, il est envisagé d’attribuer les blocs CON1, CON5 et CON6 dans le bassin du Congo (onshore) et les blocs KON5, KON6, KON8, KON9, KON17 et KON20 du bassin de Cuanza (onshore). Enfin, les blocs CON2, CON3, CON7 et CON7 du bassin du Congo (onshore) et les blocs KON1, KON3, KON7, KON10, KON13, KON14, KON15 et KON19 du bassin de Cuanza (onshore) seront soumis à une vente aux enchères publique en 2023.
Pour des raisons d’intérêt stratégique national, l’octroi de certains blocs sera soumis à un appel d’offre limité à un certain nombre de sociétés préalablement sélectionnées. Cette modalité sera réservée aux sociétés ayant des connaissances, une expertise et des compétences techniques et technologiques avérées en Angola ou dans d’autres provinces pétrolières similaires. La procédure suivra les règles énoncées dans le décret présidentiel n°86/18 et s’appliquera en 2021 aux blocs maritimes 7, 8, 9, 16, 33 et 34 et aux zones libres 31 et 32, et en 2025 aux blocs 22, 24, 25, 26, 35, 36, 37, 38, 39 et 40.