La conférence-débat de Memling, mercredi 27 mars, a eu pour thème « Échanges commerciaux et économiques USA-RDC : quelles sont les implications ? ». Le but a été de « promouvoir le développement des affaires entre les deux pays en présentant les opportunités d’affaires dans ceux-ci. Parmi les deux structures déjà actives au pays pour servir de relais entre les hommes d’affaires congolais et leurs homologues américains, avec l’appui nécessaire de l’ambassade des États-Unis, il y a Easy Commerce RDC-USA de l’Association des entrepreneurs de la RDC dont Ted Mvutu Luvangadio est le président.
Gérard Tumba, le Project Manager, a présenté la plateforme Easy Commerce RDC-USA, son produit Congo Profile et le calendrier de ses activités prévues en RDC et aux États-Unis. Dans un exposé clair, précis et net, Gérard Tumba est parti d’un constat : la plupart des entrepreneurs congolais sont tournés vers les marchés asiatiques, Chine, Inde, Émirats arabes unis, Turquie etc. Pourtant, les États-Unis sont leader dans plusieurs secteurs tels que les NTIC, l’énergie, l’agriculture.
Le volume des échanges commerciaux entre la RDC et les USA avoisine seulement les 100 millions de dollars, a-t-il fait savoir. Les exportations des USA vers la RDC sont constituées essentiellement des produits pharmaceutiques, de la volaille, des machines industrielles et du blé. Tandis que le pétrole représente 90 % des importations des USA en provenance de la RDC.
En 2017, les États-Unis ont exporté pour 14,1 milliards de dollars de marchandises vers les pays africains, contre un volume de 18,8 milliards de dollars en 2015. Soit un recul de -32 %. Dans le sens inverse, le volume des marchandises importées des pays africains vers les USA est passé de 18,8 milliards de dollars en 2015 à 24,9 milliards de dollars en 2017, principalement grâce à une remontée des prix des matières premières. Soit donc une augmentation de +32 %.
Cinq pays d’Afrique subsaharienne ont été les principaux moteurs de cette performance en 2017. Il s’agit du Nigeria avec des exportations estimées à 6,1 milliards de dollars, de l’Afrique du Sud avec 2,9 milliards de dollars, de l’Angola avec 2,3 milliards de dollars, du Tchad avec 590 millions de dollars et du Niger avec 408 millions de dollars.
Comment faire alors pour que des entrepreneurs de la plus grande puissance mondiale soient mieux connectés au pays qui regorge des matières premières stratégiques tant recherchées ? C’est dans cette perspective, a expliqué Gérard Tumba que Easy Commerce RDC-USA a été pensé et créé.
Comme une chambre de commerce dont les missions sont de contribuer au développement économique entre la RDC et les USA, mettre en contact les entrepreneurs congolais et leurs homologues américains, assurer une mission de représentation des intérêts du commerce, de l’industrie et des services auprès des pouvoirs publics. Mais aussi de mettre au point une stratégie de réseautage des entreprises et des entrepreneurs en RDC et aux USA, et favoriser enfin les échanges commerciaux entre la RDC et les USA.
Plateforme interactive
Pour faciliter ces échanges commerciaux, Easy Commerce a mis en place une plateforme interactive dénommée « Congo Profile ». « C’est la première plateforme interactive et professionnelle de présentation et de certification des entrepreneurs congolais.
C’est à la fois un outil de certification des entreprises et des entrepreneurs et de crédibilisation pour garantir une sécurisation optimale dans les échanges. C’est un programme révolutionnaire qui vise à simplifier les procédures de l’offre et de la demande en utilisant les nouvelles technologies », a déclaré Gérard Tumba.
Qui a insisté sur les résultats attendus : l’image des PME congolaises à travers la certification de qualité est renforcée, les achats et les ventes en ligne ainsi que les contacts sont facilités, un climat propice pour la création de richesse par la classe moyenne capable de créer des emplois pour les jeunes est favorisé, les barrières des déplacements sont brisées et l’accès au marché américain est facilité. En 2019, Easy Commerce a prévu la participation à l’IBP (International Bayers Program), un salon d’exposition et d’opportunités aux USA organisé par le ministère américain du Commerce.
Mais aussi à Waste Expo qui se tiendra le 9 mai à Las Vegas. C’est le plus grand salon d’affaires dans le secteur du recyclage et de l’assainissement, avec plus de 4 000 exposants. Puis le 15 mai à Hotels, Motel and Restaurant Show à Chicago, un meeting dédié aux experts dans le secteur de l’hôtellerie. Ce n’est pas tout.
Du 30 mai au 1er juin se tiendra à New York l’International Franchise Expo qui réunira plus de 4 000 entreprises pour vendre des licences dans plusieurs domaines. Et enfin, du 11 au 14 septembre, deux événements sont à l’agenda : Dallas Economic Forum et African Chamber of Business DFW.
Tourisme économique
Au pays, il est prévu une tournée en provinces à partir d’avril jusqu’en septembre. Cette tournée permettra à Easy Commerce de se faire connaître, entrer en contact avec les opérateurs économiques et procéder à l’enregistrement des profils des entreprises et des entrepreneurs dans la base des données Congo Profile.
Les 25 et 26 octobre, Easy Commerce organisera à Pullman Hotel de Kinshasa un salon d’exposition dénommé « The First US & DRC Trade Show ». Il connaîtra la participation d’une cinquantaine d’entreprises américaines œuvrant dans les secteurs de l’agriculture (Food Process, transformation), l’environnement (recyclage et assainissement), l’énergie (solaire, hydraulique, renouvelable, biomasse), l’infrastructure (construction de routes et bâtiments industriels). Pendant deux jours, les entreprises congolaises et américaines exposeront leurs produits et/ou leurs projets. En plus des ateliers thématiques, les entrepreneurs auront la latitude de se rencontrer en B2B.
Le clou de l’événement sera le tourisme économique en faveur des entrepreneurs américains qui visiteront les grandes villes (Lubumbashi, Kolwezi, Kalemie, Goma, Bukavu, Butembo, Kisangani, Isiro, Bunia, Kananga, Mbuji-Mayi, Matadi, Inga, Boma, Muanda, Mbandaka, Gemena et Gbadolite) ainsi que les zones d’opportunités économiques afin de rencontrer les entrepreneurs locaux.