RENAULT va proposer à Nissan, dont il détient 43,4 % du capital, de créer une compagnie holding commune qui placerait les deux constructeurs automobiles sur un pied d’égalité. L’idée est relancée. Selon le projet, chacun des deux groupes pourra nommer un nombre identique d’administrateurs au sein du conseil d’administration de la nouvelle société qui sera présidée par Jean-Dominique Senard, le président de Renault.
Toujours est-il que l’idée est de parvenir à une intégration plus poussée des deux partenaires d’alliance. D’après le journal Nikkei, qui a le premier rapporté cette information, les actions ordinaires des deux constructeurs seront transférées à la nouvelle entreprise sur une base équilibrée, ce qui aurait pour effet de diluer la participation de l’Etat français dans Renault à environ 7 % à 8 %, contre 15 % actuellement. La nouvelle entité pourrait aussi avoir un siège social dans un troisième pays, par exemple à Singapour, rapportent le Nikkei et des médias japonais.
Refus d’engagement
Ce projet intervient après que Renault a approché Nissan en vue d’une intégration plus poussée des deux constructeurs mais Hiroto Saikawa, le directeur général de Nissan, a refusé d’aborder le sujet avec Jean-Dominique Senard, a fait savoir la source, qui précise que le projet pourrait encore être modifié avant d’être soumis à Nissan. Le Financial Times a écrit que Nissan et le gouvernement japonais ont refusé d’engager des discussions en vue d’une fusion avec le constructeur français et que Hiroto Saikawa a refusé de recevoir des banquiers de SMBC Nikko mandatés par Renault pour parvenir à un accord.
Nissan a abaissé mercredi 1er mai sa prévision de bénéfice annuel à un plus bas de près de dix ans. Le constructeur automobile nippon s’attend désormais à une chute de 45 % de son bénéfice d’exploitation sur l’exercice fiscal en cours clos en mars à 318 milliards de yens (un peu plus de 2,53 milliards de dollars) contre une prévision antérieure de 450 milliards de yens en raison de dépenses liées à des extensions de garanties aux États-Unis, son principal marché. Dans un communiqué, Nissan dit que ses ventes ont été affectées dans la foulée de l’arrestation de Carlos Ghosn, son ancien président, ce qui a contribué à une baisse des profits, au plus bas depuis l’exercice clos en mars 2010. L’avenir de l’alliance entre Renault et Nissan, qui détient 15 % du constructeur français sans droit de vote, est sous le feu des projecteurs depuis l’arrestation en novembre de Carlos Ghosn, architecte du rapprochement des deux constructeurs.