QUELQUES chiffres clés sur les potentialités de la République démocratique du Congo : 80 millions d’ha de terres arables et 4 millions d’ha de terres irrigables, seuls 10 % des terres arables exploités et 3,2 % des terres irriguées. Potentiel animal : plus de 400 000 têtes de bête par an, seuls 22 % des viandes produites. Pluviométrie abondante, soit 1000 mm par an, mais l’agriculture est moins développée. Plus de 1000 espèces forestières dont celles les plus recherchées au monde, mais exportées sans valeur ajoutée. Plus 1 100 substances minérales éparpillées à travers toutes les provinces…
La conséquence est que le niveau d’esprit entrepreneurial est faible. Et la RDC est alignée parmi les pays les plus pauvres de la planète. Du point de vue de l’Agence nationale pour la promotion des investissements (ANAPI), la RDC ne peut se développer uniquement avec les investissements des étrangers sans l’entrepreneuriat local. La jeunesse congolaise doit donc se lever et prendre son destin en mains pour « bâtir une nation émergente à travers l’esprit d’entreprise ». Chaque doit désormais rêver de son projet à réaliser après ses études. Pour ce faire, l’ANAPI estime qu’il faut inculquer à grande échelle la culture entrepreneuriale auprès de la population afin de transformer nos potentialités en richesses réelles (local content). Il faut aussi adapter la formation des jeunes afin de combler l’inadéquation entre les cours théoriques et les besoins du marché de l’emploi. Il faut enfin découvrir, encourager et accompagner les talents pour la mise en place des micros entreprises de développement.
Opportunités à exploiter
Selon les experts de l’ANAPI, les jeunes peuvent exploiter plusieurs projets, notamment dans la production du lait de vache local ; la volaille ; la fabrication des aliments pour bébé, des aliments pour bétail, des produits cosmétiques ; dans la biscuiterie, la chocolaterie et la confiserie ; dans la transformation et la conservation des fruits et légumes ; ainsi que dans la production du papier, des emballages et des matériaux de construction.
Dans la filière matériaux de construction, par exemple, les jeunes peuvent monter des projets de fabrication des blocs en ciment, des briques creuses, des briques en argile et produits dérivés, des claustras et des carreaux en granito et marbre ; des unités d’extraction du sable, des moellons et de production des concassés.
Dans la filière emballage, plusieurs opportunités s’offrent à eux : la fabrication des emballages en bois déroulés pour la collecte et le transport des fruits et légumes ; la fabrication des bocaux en verre et des bouchons pour bocaux en verre ; la fabrication des emballages pliés en carton ondulé pour le transport des produits agricoles ; la fabrication des sacs en papier et en tissus pour le conditionnement des produits agricoles et autres, etc.
Face à la problématique de l’entrepreneuriat des jeunes, le rôle de l’ANAPI est de poursuivre le plaidoyer auprès du gouvernement pour une politique d’enseignement adapté aux spécifications du pays et aux besoins du marché. C’est aussi de poursuivre et consolider l’encadrement et l’accompagnement des jeunes entrepreneurs regroupés dans les startups (écoles d’initiation et d’apprentissage), ainsi que de promouvoir les opportunités d’affaires des jeunes (idées, initiatives des jeunes entrepreneurs) par la vulgarisation de leurs projets et/ou les mettre en contact avec les investisseurs potentiels.
Les missions de l’ANAPI
Pour rappel, l’ANAPI a été instituée par la loi n°004/2002 du 21 février 2002 portant code des investissements. Elle est organisée par le décret n°09/33 du 8 août 2009 portant statuts, organisation et fonctionnement de l’ANAPI. C’est un établissement public à caractère technique, doté de la personnalité juridique et de l’autonomie de gestion. Ses missions fondamentales sont la promotion d’une image positive de la RDC, le plaidoyer pour l’amélioration du climat des affaires, la promotion des opportunités du pays et l’accompagnement administratif et les services aux investisseurs.
Les services avant les investissements consistent à fournir des informations, organiser les séjours et rechercher les partenaires locaux Tandis que les services pendant les investissements sont essentiellement l’accompagnement administratif et l’octroi des avantages douaniers, fiscaux et parafiscaux. Par contre, les services après investissements portent sur le plaidoyer auprès des services étatiques, les informations sur les appels d’offres lancés par l’État.